News - 12.11.2021

Libye: La vérité sur la grande évasion des migrants détenus

Libye: La vérité sur la grande évasion des migrants détenus

Que s’est-il passé le 8 octobre dernier à Tripoli? Est-il vrai que des centres de détention de migrants subsahariens ont été ouverts et que leurs détenus ont essayé de prendre d’assaut les frontières avec la Tunisie ? L’alerte aura été chaude, sans que personne ne livre la vérité aux Tunisiens, bien inquiets. Un début de réponse nous parvient de Jean-Paul Cavalieri, chef de la mission du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Libye. Dans un entretien accordé à notre confrère Le Monde (du 24 octobre 2021, propos recueillis par Julia Pascual), il apporte des précisions utiles et lève un coin du voile sur une grande tragédie humanitaire qui empire sous le regard insouciant de la communauté internationale.

La Libye compte actuellement près de 570 000 migrants économiques de diverses nationalités. Très peu parmi eux « nourrissent un projet migratoire vers l’Europe. La grande majorité est là pour travailler ». Il y a aussi les réfugiés présents sur le territoire, qui sont au nombre de 50 000. En 2019, 2 400 ont été évacués dans le cadre du programme du HCR, et plus de 1 150 réfugiés sont dans l’attente d’un départ. Mais, c’est la migration clandestine qui pose le plus de problèmes.

Selon le chef de la mission du HCR en Libye, les centres de détention qui relèvent du ministère de l’Intérieur comptaient jusque-là environ 5 000 migrants détenus. Des raids massifs opérés le 1er octobre dernier, pour la première fois, dans des semi-ghettos de la capitale Tripoli ont abouti à l’arrestation de 5 000 autres migrants, emmenés dans un centre prévu pour 1 000 personnes. Une semaine seulement après, une vaste tentative d’évasion a eu lieu le 8 octobre, et six détenus ont trouvé la mort. Près de 2 000 fugitifs ont pris le large, mais la moitié a fini par être arrêtée, alors que 3 000 migrants tiennent un sit-in devant le Centre du HCR dans la capitale libyenne.

La situation est des plus dramatiques. Les traversées clandestines en mer se multiplient au péril des vies. Depuis le début de cette année, près de 1 361 réfugiés qui cherchaient à traverser la Méditerranée sont morts noyés, indique Le Monde. Au cours de cette même période, les gardes- côtes libyens ont pu empêcher, selon le HCR, le départ de près de 26 000 personnes... soit la moitié de ceux qui y auraient réussi.

Un autre versant du drame humanitaire, la fermeture par les autorités libyennes de certains centres de détention, passés sous le contrôle de trafiquants ou de milices, et l’ouverture d’autres. «Ce recours à la détention est problématique, souligne le représentant du HCR, car il se fait dans des conditions sanitaires déplorables et dans un contexte de surpopulation, de manque de nourriture et de ventilation. Il y a en outre une absence totale de contrôle judiciaire, ce qui rend ces détentions éminemment arbitraires. Cela dit, il existe aussi de gros problèmes en dehors des centres de détention. L’immense majorité des réfugiés ne sont pas détenus et vivent dans une grande précarité. Celle-ci pousse certains à recourir à des mécanismes délétères de survie, comme les mariages précoces, la prostitution, le travail des enfants… »

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1 Commentaire
Les Commentaires
jamila - 12-11-2021 22:44

Cette Libye en proie , en guerre a hérité tous ce flux migratoire pour se former dans l'esprit de leur leader Keddafi en légion Africaine ,ces faux réfugiés étaient payé par le Leader à 100 Dollars par tète ,ces personnes étaient installées à Sabha et dans les villages proches des 3 Frontières Algero-Tunisiennen-Niger .Les réseaux criminels sont payés par ces légionnaires pour quitter leurs pays ,particulièrement ceux de l'Afrique Francophone à 10.000 Dollars ou Euros jusqu' au camp de rassemblement AGADES pour prendre ensuite le chemin vers Sabha ,d'autres prennent le chemin vers la ville de Djanet et Tamanrasset pour aboutir aux frontières les plus dangereuses Algero-Marocaine fermées pour le trafic des drogues des Marocains avec le passage des terroristes pendant les années noires de ce pays. La question qui se pose aujourd'hui ou sont les pays Africains qui ne réclament pas le retour de leurs jeunesses ????Ou est l'OUA ???Aucune politique protectrice de la part de cette institution Africaine protégeant enfants, femmes jeunes des fléaux criminels

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