News - 02.01.2017

An III à Carthage : le style du président Beji Caïd Essebsi

Le style du président Beji Caïd Essebsi

Il travaille toujours par objectifs. Quand il en fixe un, il conçoit rapidement la stratégie qui va avec, celle qui lui permettra de l’atteindre. Aussi, met-il en place les différentes étapes, calcule-t-il les risques et évalue-t-il les probabilités de réussite.

Concentré sur l’objectif, il ne s’occupe que de la stratégie, rien que de l’essentiel. Le reste, le quotidien, il le laisse à son équipe, en qui il a entière confiance. Il les suit de près, veille sur l’essentiel, et c’est en définitive lui qui décide.

Il prend le temps de réfléchir, pose à ses différents interlocuteurs des questions souvent indirectes.

En fait, il travaille beaucoup. Hors du bureau, il reste en veille constante, multiplie les contacts, les lectures et s’aménage le temps nécessaire à la réflexion.

Il écoute tous, mais recoupe tout. Il garde ses conclusions pour lui-même et n’en parle à aucun de son entourage. Souvent sa décision est déjà prise, mais il ne s’en ouvre à personne.  Il engage les siens à chercher la solution, les laisse réfléchir, mais quand il les sent patauger et sur le point de s’embourber, il vient à la rescousse. BCE tient toujours en main la clé qui déverrouille les obstacles et apporte la solution.

Ce qu’il attend le plus de ses collaborateurs, et apprécie hautement, c’est qu’ils lui apportent de la valeur ajoutée et fassent preuve d’un esprit de synthèse. Le temps lui étant compté, il est attentif à celui qui lui dit l’essentiel en quelques messages clairs, bien réfléchis, et rigoureusement vérifiés, et lui soumet une note de synthèse qui ne dépasse pas une page. Fort de son intelligence et de son expérience, il comprend vite et va droit à l’essentiel pour nourrir sa pensée et construire sa décision.

Toujours connecté

En fait, il maîtrise bien les médias. Rien ou presque ne lui échappe, à travers la revue de presse qu’il reçoit mais aussi directement en suivant lui-même les médias.

Réflexe d’un ancien ministre des Affaires étrangères, et se débrouillant pas mal à lire en anglais, il s’intéresse beaucoup aux articles de fond des grands journaux internationaux : Le Monde, le Washington Post, le New York Times, Foreign Policy. En rentrant à la maison, il les emporte avec lui pour les lire attentivement et les garder auprès de lui.

Il reste toujours connecté, disponible. Il garde son portable sur lui, ouvert. D’ailleurs, il commence par répondre à la communication avant même d’identifier son appelant.

En mode de gestion de crise

Il réagit plus vite que son staff, n’hésitant pas à se rendre immédiatement sur les lieux, comme lors des attentats du Bardo ou de Sousse. Il se déclenche immédiatement et son équipe rapprochée arrive à peine à rattraper son cortège.

Il trouve les mots justes, sincères.

Le stratège

Dans sa stratégie, les évènements se tiennent en séquences successives. En maillons, chaque étape prépare la suivante. Dès la clôture de la Conférence Tunisia 2020 et la visite à l’Union européenne, il attaque le dossier libyen. Stabiliser la Libye est essentiel pour la Tunisie tant que c’est synonyme d’investissements, d’ouverture sur un pays voisin qui constitue un prolongement naturel et s’apprête à se reconstruire. Un fort potentiel de coopération. Cela fait partie du plan d’émergence de BCE : créer une nouvelle dynamique, donner à la Tunisie le marché tout proche qui lui manque.

Le grand pari

Une seule chose lui échappe : l’issue du grand pari qu’il a pris. Béji Caïd Essebsi mise sur la capacité d’Ennahdha à se convertir en parti civil moderne. C’est sur ce postulat qu’il a échafaudé toute sa pensée et fondé sa stratégie.

Le visionnaire

Il se considère investi d’une grande et noble mission : faire de la Tunisie le premier pays démocratique dans la région. Il a commencé à le faire en 2011, en acceptant de reprendre du service pour organiser les premières élections libres et transparentes. Il est revenu à la charge en créant son parti, NidaaTounès, pour rééquilibrer le paysage politique, s’opposer à l’exclusion, s’attaquer à l’hégémonie islamiste et faire adopter la nouvelle constitution. Il s’était battu de toutes ses énergies, lors des élections de 2014, pour remporter les législatives et la présidentielle. Plus encore, une fois élu à la présidence de la République, il n’a pas versé dans l’exclusion, s’érigeant, bien au contraire, en rassembleur de tous les Tunisiens et favorisant la constitution d’un gouvernement d’union nationale. Malgré tous les écueils et difficultés rencontrés, il a toujours agi en démocrate.

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