News - 02.01.2017

An III à Carthage : comment «fonctionne» Béji Caïd Essebsi?

Comment exerce Béji Caïd Essebsi?

Qui est-il en fait, quel est son caractère, son style de chef d’Etat, et son mode opératoire? Quels sont ses points forts et ses points faibles ? Quelle est sa devise ? Et quel est le plus grand pari qu’il prend ? Sous le sceau de l’anonymat, nombre de ses proches collaborateurs ont accepté de répondre à nos questions. Leurs témoignages, certes marqués par leur attachement personnel au Président, éclairent des facettes peu connues de Béji Caïd Essebsi. Sans tabou.

«Il est rare qu’un homme soit à ce point lié à son pays et à son histoire récente», disait de lui une journaliste française. Béji Caïd Essebsi est habité par Bourguiba. Il entend parachever son œuvre. Il sait qu’il a un grand rendez-vous avec l’Histoire, au terme de son mandat, et tient à le réussir. Il veut laisser de lui une grande image, celle d’un Bourguiba démocrate.

D’un abord fort agréable, BCE n’est pas pour autant facile à décoder. Il faut le lire, l’entendre discourir, et prêter attention à ses moindres faits et gestes, voire ses propos lancés sur un ton parfois faussement spontané pour saisir quelques facettes de sa pensée. Dans son livre Le bon grain et l’ivraie, publié en avril 2009 (Sud Editions) alors qu’il était en rupture totale avec le régime de Ben Ali, il lève le voile sur son parcours, ses années Bourguiba, ses propres convictions politiques, et son attachement à la démocratie. Sept ans après, premier président de la République démocratiquement élu en 2014, il développe, dans son second livre  Tunisie, la démocratie en terre d’islam (Plon), sa vision pour le pays, son pari sur le «tawafouk» et son engagement à doter la Tunisie d’une nouvelle génération de dirigeants politiques et lui passer le flambeau à la fin de son mandat. Deux livres-repères qui balisent en fait sa doctrine.

A-t-il changé depuis qu’il est à Carthage? Pas du tout: Béji Caïd Essebsi est resté égal à lui-même. Un seul élément a changé pour lui : le manque de temps, la pression du temps.

Il sait que le temps lui est compté. Son mandat de cinq ans, et qu’il a décidé non renouvelable, s’achèvera dans trois ans, fin 2019. Tout son génie, toutes ses énergies, il doit les déployer pour ancrer la démocratie et non se faire réélire. La démocratie réussira en Tunisie grâce, aussi, à l’âge de BCE. Ne briguant pas un second mandat, il se dédie à l’œuvre de sa vie : la démocratie et la relance de la prospérité.

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