News - 16.11.2016

L'alliance Nidaa - Ennahdha résistera-t-elle à l'affaire Lotfi Nagdh?

L'alliance Nidaa - Ennahdha résistera-t-elle à l'affaire Lotfi Nagdh?

Comme si les sujets de préoccupation pour les Tunisiens ne suffisaient pas, une affaire gravissime est venue s'y greffer depuis lundi soir qui risque de conduire à une recomposition du paysage politique tunisien. 48 heures après l'annonce contre toute attente de l'acquittement des personnes impliquées dans l'assassinat du dirigeant de Nidaa Tounès, Lotfi Nagdh, l'indignation est à son comble à NidaaTounès qui doit faire face à une fronde de sa base avec des démissions en cascade dans les régions face en signe de protestation contre l'absence d'un soutien ferme du parti à la cause d'un de ses dirigants.

Faisant dans la surenchère, sans doute pour redorer son blason, Hafedh Caïd Essebsi, directeur exécutif de Nidaa Tounès veut réunir le Bureau politique «dans le but de définir la position du parti vis à vis des acteurs politiques». En termes plus clairs, le BP est appelé à se prononcer sur le maintien ou non de la coalition gouvernementale. Sans aller aussi loin, le parti dénonce le retour des ligues de protection de la révolution avec les mêmes personnes et «leur discours éradicateur» et  appele Ennahdha à «arrêter une position claire sur ces milices et le soutien que leur apporte certains dirigeants du mouvement».

Ira-t-on jusqu'à la rupture entre les deux principales composantes de la coalition gouvernementale ? Rien n'est moins sûr, car cela reviendrait à ouvrir la boîte de Pandore, avec à la clé une nouvelle crise ministérielle qui pourrait entraîner à son tour des élections législatives anticipées que Nidaa, affaibli par ses querelles intestines n'a aucune chance de gagner. En d'autres termes, ce serait offrir à son rival, au mieux de sa forme, le pouvoir sur un plateau. En attendant, les LPR poursuivent leurs provocations en fêtant bruyamment «leur victoire» et le principal accusé qui a été relâché après quatre ans de détention, n'hésite pas à déclarer qu'«il n'a fait que son devoir». 

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1 Commentaire
Les Commentaires
M.chatti - 17-11-2016 12:19

Nous avons fait toute une Révolution pour pouvoir atteindre une démocratie tant espérée. Maintenant qu’elle est en cours d’acquisition, essayons une minute de penser de manière démocratique. Parce que la démocratie ne se donne pas, elle se gagne, essayons de faire un travail sur nous même pour ressembler, ne serait-on que forcé, aux démocraties les plus avancées. Loin de moi tout romantisme politique, la révolution ne peut aboutir que s’il est accompagné d’une évolution des comportements et des mentalités. Essayons de penser démocratiquement, disais-je. Essayons de voir comment l’on se comporterait dans une société réellement démocratique si cette dernière venait à être confrontée au même aléa. Tout d’abord, que penseraient les citoyens ? Tout simplement que la justice devrait être à des années-lumière des tractations partisanes. La justice dans une société démocratique est censée être indépendante. Malheureusement en Tunisie, la justice n’est pas seulement dépendante de la politique, mais aussi des citoyens eux-mêmes. Peut-être ces deux dépendances sont liées, c’est-à-dire que le procès politisé atteint inévitablement la population et conduit alors à la création d’un procès parallèle, le premier étant judiciaire et le deuxième politico-populaire.

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