News - 19.10.2008

BAD et CEA débattent de la crise financière et l'Afrique

Un véritable sommet économique et financier du continent africain se tiendra à Tunis, du 12 au 14 novembre 2008, pour se prononcer sur la crise financière et ses répercussions dur le continent ainsi que les autres aspects du développement.

Organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en étroite collaboration avec la Commission de l’Union africaine, ce sommet débutera le mercredi 12 novembre 2008, au niveau des ministres des finances et des gouverneurs des banques centrales d’Afrique. Il sera suivi par la 3ème Conférence économique africaine, placée sous le thème de globalisation, institutions et développement économique de l’Afrique. Plus de 300 délégués de tous les pays d'Afrique mais également d'Asie, d'Europe et des Amériques pour discuter des derniers développements dans le domaine économique y prendront part.

Deux orateurs de marque interviendront à cette occasion, MM. Donaled Kaberuka, président de la BAD  et Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre. Aussi, parmi les principaux orateurs sélectionnés figurent notamment: Alioune Badiane, directeur du bureau régional pour l’Afrique et les pays arabes, UN-HABITAT; Arne Bigsten, Université de Gothenburg ; Ravi Kanbur, Cornell University ; Benno Ndulu, gouverneur de la Banque Centrale de Tanzanie ; Mustapha Kamel Nabli, conseiller supérieur, Economie du développement, Banque mondiale ; Caleb M. Fundanga, gouverneur de la Banque Centrale de Zambie; Njuguna Ndung'u, gouverneur de la Banque Centrale du Kenya.
 
Faire entendre la voix de l’Afrique
 
« Bien qu’à ce jour épargnée par les premiers effets de la crise, l’Afrique pourrait être sérieusement affectée par un fléchissement de la croissance mondiale et une réduction de ses exportations, estime le Président de la Banque Africaine de développement, le Dr Donald Kaberuka. Les pressions budgétaires engendrées par les plans de sauvetages mis en oeuvre par les pays développés, poursuit-il, risquent d’entraîner une contraction du volume de l’aide publique au développement. Le ralentissement de l’activité économique des pays riches aura pour effet des licenciements, un durcissement de la politique de migration et par conséquent la réduction drastique des transferts de fonds des travailleurs émigrés. Cette situation, ajoutée aux effets négatifs des récentes flambées des prix des denrées alimentaires et du pétrole, est de nature à remettre en cause la croissance économique observée au cours des dernières années ».
 
Il a ensuite observé qu’un certains nombre de pays à revenu intermédiaire, et d’autres aspirant à ce statut, avaient pu récemment lever des fonds sur les marchés des capitaux. La présente crise rendra les fonds plus coûteux et, l’accès aux marchés sera plus difficile.
 
Au moment où le débat sur la réforme du système de Bretton Woods s’intensifie, le président de la BAD, Donald Kaberuka et le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, veulent s’assurer que la voix de l’Afrique sera entendue. Et c’est l’objectif du Sommet.
 
Une conférence intensive
 
 Plus particulièrement, la conférence s’est fixé les objectifs suivants :
·         Promouvoir la gestion du savoir en tant que composante essentielle de la conception et de la mise en œuvre des politiques;
  • Favoriser le dialogue et promouvoir l'échange d'idées entre les économistes et les décideurs africains;
  • Encourager et renforcer la recherche sur les questions économiques liées au développement des économies africaines;
  • Offrir aux organisations régionales et sous-régionales l'opportunité de diffuser les résultats de leurs recherches et de partager avec les décideurs africains les informations sur les travaux qu'ils mènent sur le continent.
Le continent africain enregistre, depuis le début des années 2000, des taux de croissance plus élevés que ceux observés dans les années 1980 et 1990. Cette amélioration des performances économiques s’explique principalement par les cours élevés des matières premières (particulièrement le pétrole), l’amélioration des politiques économiques mises en œuvre par les gouvernements africains  ainsi que la fin des hostilités dans nombre de pays. Toutefois, le continent continue de faire face à de sérieux défis sur le plan interne dans plusieurs domaines clefs. En outre, les principales puissances économiques mondiales continuent d’affronter la récente crise financière, qui devrait avoir des conséquences sur la croissance économique en Afrique.
Si les décideurs africains veulent faire face efficacement à ces défis et maintenir leurs performances actuelles en matière de croissance économique, ils ont besoin d'accorder plus d'importance à la recherche en tant que base pour la formulation des politiques et de leurs mises en œuvre. Cependant, la formulation de politiques économiques souffre du manque de recherche et d’informations disponibles sur les questions économiques relatives au continent. Le savoir joue un rôle crucial en tant que moteur du développement économique.
 
Dans ce contexte, la Commission des Nations Unies pour l'Afrique (UNECA) et la Banque africaine de développement organisent la troisième Conférence économique africaine annuelle afin de fournir un forum d'échange d'idées entre les économistes et les décideurs politiques en vue d'améliorer l'accès à l'information et à la recherche sur les questions économiques et, en conséquence, la qualité de l'élaboration des politiques économiques dans la région.  
 
Des sessions parallèles thématisées
 
Les sessions parallèles seront fondées sur les contributions soumises à la conférence et s’articuleront autour des sous-thèmes suivants:
  • migrations et transferts de fonds,
  • le rôle des partenariats public-privé dans le renforcement institutionnel,
  • politiques et institutions,
  • questions monétaires et financières,
  • régulations financière et monétaire y compris en matière de microfinance,
  • changement climatique,
  • compétitivité de l’Afrique et de l’Asie,
  • commerce et intégration régionale,
  • comportement des ménages
  • défis globaux du développement de l'Afrique,
  • efficacité de l'aide au développement,
  • agriculture, sécurité alimentaire et crédit rural,
  • cadre de régulation macro-économique,
  • climat pour l'investissement,
  • développement des compétences et emploi,
  • gestion des ressources et des infrastructures,
  • accords commerciaux,
  • Etats fragiles et en situation de post-conflit,
  • dette extérieure,
  • questions de genres et de pauvreté.
 
 
 
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