News - 23.05.2012

Faut-il s'indigner des augmentations des indemnités parlementaires ?

Les augmentations (substantielles) des indemnités que les constituants viennent de s’octroyer  font débat tant sur la Toile qu’au sein de la classe politique.  Le sentiment qui domine, c’est l’indignation, d’autant plus que cette mesure a été prise en catimini, au cours d’une séance à huis clos. Qui plus est, elle intervient au plus mauvais moment. Quand on demande aux Tunisiens de faire des sacrifices, la moindre des choses est de montrer l'exemple. Une maladresse relevée, à juste titre, par le parti El Massar  qui déplore le manque de transparence. Dans le même temps, ce parti réclame un réexamen de ces augmentations  dans le cadre plus vaste d’une révision des salaires et indemnités accordés aux hauts fonctionnaires de l’Etat y compris ceux de la présidence de la république et dans le gouvernement et ce dans la transparence la plus totale

Sans le savoir et sans doute, sansle vouloir, les constituants  viennent de mettre sur le tapis un problème lancinant que personne n’a eu, jusque-là, le courage de poser. Alors que la lutte contre la corruption et les malversations est engagée (avec un succès très relatif, il est vrai), il serait effectivement, opportun de se pencher sur les causes de ces fléaux, et en premier lieu, les rétributions ridiculement faibles dans la haute administration tunisienne, comparées  à celles pratiquées dans les pays voisins.

Il peut paraître incongru d’aborder ce problème alors que le taux de chômage bat tous les records  et qu’une majorité  d’actifs est  payée au SMIG. Mais un débat franc et dépassionné ne pourrait qu’être salutaire dans la mesure où il permettrait de trouver ne serait-ce qu’un début de solution à des problèmes réels (la faible rétribution de nos haut cadres) pour mieux combattre  leurs corollaires obligés (corruption et fuite des cerveaux) dont l’économie nationale n’a pas fini de subir le contre coup.
 

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11 Commentaires
Les Commentaires
amamou - 24-05-2012 09:14

je suis scandalisé de voir que votre article reprend le raisonnement culpabilisant qui consiste à mettre en cause les hauts salaires sous prétexte du chômage. Ce n’est pas en diminuant les hauts salaires que le chaumage disparaitra, c’est le même type de raisonnement tenu par l’extrême droite européenne qui veut qu’en renvoyant les émigrés chez eux le chômage disparaîtra d’Europe. Ce sont deux problèmes distincts et qu’il faut résoudre séparément. On paye les gens suivant leurs compétences et suivant leurs mérites, c’est le seul moyen pour lutter contre la fuite des cerveaux et la corruption. Le chômage quand à lui se traite par croissance qui est le seul vecteur de création d’emploi.

Laeti JELIDI - 24-05-2012 09:22

Vous parlez de fuite des cerveaux, de corruption à cause des salaires ridiculement faibles des hauts fonctionnaires et que cela devrait justifier des augmentations "substantielles"? Croyez vous que les pays voisins soient des modèles à suivre en matière d'équité sociale, pensez-vous qu'il faille creuser encore plus le fossé entre les employés du public et du privé dont beaucoup travaillent sans contrat, sans couverture sociale et n'auront aucune retraite? Non, le débat n'aura pas lieu car le peuple a trop attendu et a élu des représentants censés se dévouer à la cause commune et non à leurs intérêts privés.

mahmoud Bédoui - 24-05-2012 10:47

HA HA HA "Faible rétribution de nos hauts cadres" ??? Mais je rêve ou quoi ? Jetez un coup d'oeil sur le niveau de vie misérable de l'immense majorité des Tunisiens. Je me demande s'il y a un contrôleur dans votre site pour corriger des anomalies dans plusieurs des articles qui rabaissent le niveau de Leaders alors qu'il cherche l'excellence ? Dommage de lire de telles "stupidités" alors que le pays s'enfonce dans une crise généralisée.

Abdel - 24-05-2012 11:00

Pas d'augmentation pour les travailleurs parmi lequel il y a des gens qui vous dépassent de loin pas leur diplômes et qui vivent dans la nécessité à cause des augmentations des prix, par contre pour vous, vous attribuez des augmentations presque 10 fois le SMIG au moment ou nous attendons de vous une contribution par une partie de vos salaire pour la création de poste d'emploi. C'est honteux. Je pense que vous n'avez pas compris la leçon et vous agissez exactement comme ben Ali. au moins avec lui le pays est en sécurité.

kamel - 24-05-2012 11:10

Indécent et irresponsable ! C'est à désespérer de l'intégrité et du sentiment de responsabilité de ces députés qui soit disant sont à l'écoute de leur citoyen et qui demande encore des sacrifices au pauvre peuple...

LeCarthaginois - 24-05-2012 13:23

tous les représentants du peuple sans exception, sont des profiteurs, un directeur d'administration touche à peine 1250!! par contre eux qui ont été élus pour une période transitoire courte, ne doivent en aucun cas demander une hausse des indemmnintés. Le fonctionnaire se misérable touche une misère et lorsqu'il a demandé une augmentation, le gouvernement a refusé. moi je suis un cadre supérieur et ce que je touche aujourd'hui, n'a pas atteint encore le salaire que j'ai touché en France en 1995 en tant que simple fonctionnaire intérimaire !! retourner au pays c'est la plus mauvaise décision que j'aie prise, je conseille les diplomés du supérieur qui sont à l'étranger de rester labas et de travailler n'importe quoi, de toute les façons, la Tunisie ne nous mérite pas et elle n'a pas besoin de compétences qui dépassent le bac.

Laeti JELIDI - 24-05-2012 16:40

Je veux réagir à l'article de Lecarthaginois qui se plaint de son salaire actuel qui n'a pas encore atteint celui qu'il recevait de l'état français en 95. Monsieur, vous ne pouvez pas faire de telles comparaisons, le coût de la vie n'a rien à voir, les loyers, tout est beaucoup plus cher là-bas (d'où le nombre croissant de retraités français qui s'installent en Tunisie). Vous faites preuve de beaucoup d'orgueil en disant que la Tunisie ne vous mérite pas, surtout après cette période difficile, vous devriez au contraire être fier de contribuer à la relance de votre pays.

karim Daoud - 24-05-2012 18:59

Une révision des salaires en général, permettrait une relance de la consommation et par conséquent la relance des secteurs de production. Prenons pour exemple le secteur agricole: la chute de la consommation étant provoquée par une érosion du pouvoir d'achat, la révision des salaires permettrait aux consommateurs de payer les produits agricoles à leur juste prix. Ce secteur économique subit de plein fouet l'augmentation, dans toutes ses branches d'activité, de ses coûts de productions avec une stagnation des prix de vente. Il va sans dire que les mesures à prendre ayant trait à la vérité des prix permettrait au secteur agricole de retrouver du souffle. De plus la relance de ce secteur qui devrait pouvoir représenter près de la moitié du PIB, lui permettrait de jouer son rôle dans l'emploi (diplômés du supérieur, main d'oeuvre spécialisée...)

Monia - 24-05-2012 22:40

C'est décidément la loi du "deux poids deux mesures" en Tunisie : On ne soigne ni n'entretient les blessés de la révolution mais on indemnise ceux que l'ancien régime a condamné (pas seulement pour leurs opinions d'ailleurs); On décrète une année blanche pour l'augmentation des salaires mais on bonifie la rétribution de certains (qui plus est, en cachette). Vive la République !

khmaiess gafsi - 25-05-2012 06:21

s'ils foirent , est ce qu'ils sont pénalisés?

chiraz - 25-05-2012 16:44

pas d'augmentation pour les parlementaires! ce n'est pas sur le dos du citoyen qu'il vont s'offrir une place au soleil, et puis quoi! à dire qu'ils vont mijoter la concoction magique de la sortie de la crise! non ! mais j'hallucine!!!!!!!!!

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