News - 26.03.2012

Ennahdha-BCE : un bras de fer à l'issue incertaine

Maintien de l’article premier de la constitution de 1959, désignation  de la date des prochaines élections législatives et présidentielles, vives critiques de Rached Ghannouchi contre les Salafistes. Depuis quelques jours, le mouvement Ennahdha multiplie les concessions douloureuses. La dernière en date concerne l'article 1er de la constitution au risque de provoquer des réactions hostiles chez ses ultras comme chez les salafistes qu'il s'était interdit jusque-là de critiquer pour avoir été l'un des leurs dans sa prime jeunesse. Après avoir mobilisé ses troupes que ce soit à l'intérieur de l'ANC, dans les mosquées devenues de plus en plus des officines de ce mouvement ou dans la rue avec les marches du vendredi réclamant la charia, Ennahdha a dû faire machine arrière. Ghannouchi s'est même rappelé -fort opportunément- que le programme électoral de son parti ne faisait aucunément mention de la charia. Le parti islamiste a-t-il donc tourné le dos à ses « constantes ». Certainement pas, parce qu’il sait pertinemment qu’il y perdrait et son âme et son audience puisqu'il en avait fait dès le début son fonds de commerce.

Par contre, on peut comprendre qu’il fasse un repli tactique, surtout qu’il se trouve dans de mauvais draps, depuis un certain temps. Les grandes révolutions y ont toujours eu recours quand elles se sentait en difficulté : la NEP dans les années 20 en Russie et les « Cent fleurs », dans la Chine de Mao, par exemple, sont des épisodes bien connus. Une autre raison a joué dans le changement d’attitude d’Ennahdha : le succès du meeting de Monastir. Le mouvement s’y attendait un peu, mais il a été surpris par son ampleur. Indubitablement, il y a un effet Caïd Essebsi qui inquiète Ennahdha. D’où son revirement précipité. Il s’agissait de couper l’herbe sous les pieds de l’ancien premier ministre en faisant droit à deux revendications sur lesquelles il avait fait une véritable fixation. BCE devra maintenant trouver d'autres thèmes mobilisateurs. En vieux routier de la politique, il ne tardera pas à le faire ne serait-ce que pour maintenir la pression sur un parti qu'il sait aux abois et à pousser son avantage, en lui faisant avaler le maximum de couleuvres, histoire de le discréditer auprès de ses électeurs. En tout cas pour le moment rien n'est joué. Bien malin celui qui pourra prévoir l'issue de ce bras de fer.

Hédi 

Lire aussi :

Pourquoi Ennahdha accepte le maintien de l'article 1er de la constitution de 1959

 

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7 Commentaires
Les Commentaires
sihem - 27-03-2012 07:50

REPLI TACTIQUE COMME VOUS L'APPELIEZ S'APPELLE DEMOCRATIE ET VOLONTE DU PEUPLE

Abou iskander - 27-03-2012 08:17

Ya Bajbouj, wallahi la fhimtik??????????que magances tu?avec notre pays!!!!!!!!!!!!

Mohamed Elyes Kchouk - 27-03-2012 09:35

Je n'ai pas lu tout votre article, pourtant il n'était pas si long. Mais quand je lis que la Parti Ennahdha "renonce à la Chariâa", je comprends que vous n'y entendez rien ni à la Chariâa, et encore moins à la politique! Sachez que notre législation est à 90% tirée de la Chariâa, et que renoncer à la Chariâa c'est renoncer à l'islam purement et simplement.

MOHAMED IMTIEZ - 27-03-2012 13:01

M. Hédi, apparement vous êtes le malin "qui pourra prévoir l'issue de ce bras de fer", puisque vous écrivez aussi que BCE,trouvera "d'autres thèmes mobilisateurs" et lui fera "avaler le maximum de couleuvres". Le conditionnel est absent dans votre texte, mais la quantité de couleuvre y est par contre. Par ailleurs, j'aurais bien voulu connaître les "constantes" de Ghannouchi (vis à vis des salafistes)que vous évoquez, je n'ose pas croite que vous taisez cette information aux lécteurs...

zied - 27-03-2012 17:37

moi ce qui me gène c est la photo que vous collez a l article!!! quel message vous voulez passez?, vous m épatez l auteur!! car vous croyez encore que les lecteur ne lisent que les lettres que vous écrivez.

MONIA - 27-03-2012 18:28

Il n'y a pas de recul; l'histoire de la charia a été, dès le départ, une manoeuvre pour préserver l'article 1 de tout changement dans son libellé (car ambigü). La preuve :- M. Ghannouchi a souvent déclaré qu'il n'était pas question qu'on "touche" à cet article - La charia ne figurait pas dans son projet de constitution.

Atlal El-Mahdiyya - 27-03-2012 22:18

Les salafistes dans notre nation n'ont aucun poids electoral, et il vaut mieux les negliger. Leur tactique de manifestation frequente et d'apparition sur la sceine verbalo-mediatique est similaire á celles des paryies extremistes dans les pays voisins de l'Europe. Le plus on parle d'eux,le plus devient leur nombre d'adhérents. La tactique qui le contre oppose sera celle de les ignorer et de les penaliser fortement quand ils derapent du comportement median de la majorite des parties. Il est vrai que Ennahdha pourrait perdre les elections avenir si elle s'associent avec ces "khommaaj". La responsabilite des partie politique est grande notemment en matiere d'eviter la radicalisation du pays, faute de quoi le recours aux conflit armée est a ne pa ecarter. Notre armée a établit les euils á ne pas franchir. Le seuil limite est celui de se retrouver dans un regime presque Turque. Mais la réalité est que notre société civile est plus Laique que celle d'Istamboule. Nous ne tolereront pas un regime fanatique en Tunisie puisque en est tres proche de l'Europe et cela nous conduirait á des conflicts directes avec nos voisins. Les gents qui ont la sagesse politique et qui pensent á long termes savent cela. "Lan taqom lana qaimaton ma domna la noufakkir fil ghad wa fi nataiji qaraaraatil yawm. La lil aatifa, bal lil hikma"

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