News - 16.04.2017

Youssef Chahed veut que son gouvernement tienne jusqu’en 2019 : Est-ce possible ?

Youssef Chahed

« Sept mois, c’est rien dans le parcours d’un gouvernement. La stabilité politique est indispensable et ce gouvernement doit tenir jusqu’en 2019. Il faut rompre avec le négativisme et l’auto-flagellation, nous faire confiance et patienter encore. » C’est le message central que le chef du gouvernement a tenu à adresser dimanche soir aux Tunisiens pendant une heure d’interview sur Watanya, Al Hiwar et Mosaïque Fm.

Déplorant la dilution des débats publics « beaucoup plus centrés sur des questions marginales et préoccupés par des considérations électoralistes », il a invité les partis politiques et les organisations nationales à « jouer pleinement leur rôle d’encadrement social et d’explicitation des enjeux ». A tous, il demande qu’on lui soumette des solutions immédiates et des propositions concrètes, au lieu de les garder pour soi en programmes électoraux en 2019.

Se cramponne-t-il au fauteuil de la Kasbah ? Ou, à l’inverse, a-t-il songé à jeter l’éponge ? «Ni l’un, ni l’autre, affirmera Youssef Chahed. A 41 ans, je ne suis guère attaché à cette fonction. Mais, ce qui m’a hissé à la tête du gouvernement, c’est l’Accord de Carthage, auquel je demeure lié. Jamais, je ne saurais abandonner ma mission. »

"Les contestataires ont raison"

En ligne de défense contre les attaque visant son bilan et l’action de son gouvernement, Youssef Chahed a pris comme alliés les contestataires. « Ils ont raison et son sincères, dira-t-il, tant ils ont été bernés par les gouvernements précédents successifs de promesses non-tenues, parce que quasi-impossibles à réaliser. Des promesses irresponsables et peu sérieuses qui ont aggravé la crise de confiance. »

En position d’attaque, il pointe du doigt trois cibles au moins. « Il y a ceux qui ont déjà commencé la campagne pour les différents scrutins prochains à commencer par les municipales, indique-t-il, ceux qui rejettent la date des municipales et ceux qui sont pris de court par tout ce que nous entreprenons, surtout en faveur des populations défavorisées. » Et d’ajouter : « Ils sont libres de s’opposer au gouvernement, mais ils n’ont aucun droit de s’opposer à l’Etat. »

Ils finiront tous par tomber

Pourquoi il n’a pas tenu son engagement de mettre en prison ceux qui versent dans la malversation ? Youssef Chahed avance deux arguments qu’il estime majeurs : la faiblesse de l’arsenal juridique et la lenteur de la justice. Pour la batterie de lois complémentaires, il mentionne la loi sur la protection des lanceurs d’alerte, le projet de loi sur la nouvelle Instance de lutte contre la malversation et celui sur la transparence des biens acquis. Quant à l’accélération du traitement des dossiers, il a rappelé le recrutement sur 3 ans de 500 nouveaux magistrats, la création de 12 chambres régionales du Tribunal administratif et la concentration du Pôle financier uniquement sur les affaires de malversations.

Chahed reconnaîtra qu’une mafia existe bien dans le pays et même à l’intérieur de l’appareil de l’Etat, affirmant qu’il s’emploie à la combattre et l’éradiquer. « Ils finiront tous par tomber » affirme-t-il sur un ton sûr de lui.

"L’hypocrisie des comptes détenus à l’étranger"

S’inscrivant en faveur du projet de loi de la réconciliation, le chef du gouvernement estime qu’il faut également mettre fin à « l’hypocrisie » relative aux biens financiers détenus à l’étranger et mettre en œuvre les mécanismes permettant à leurs propriétaires de les rapatrier en Tunisie et les injecter dans le circuit économique.

Les annonces

Youssef Chahed ne pouvait pas omettre de nourrir ses propos par une série d’annonces donnant espoir.

  • Réforme de la sécurité sociale : une commission tripartite regroupant le gouvernement, l’UGTT et l’UTICA planche actuellement sur un projet de loi qui sera bouclé d’ici le 15 juin prochain au plus tard, examinant diverses options d’augmentation des cotisations, de prolongement de l’âge de la retraite et/ou un mix des deux.
  • Loi sur l’urgence économique : Elle sera examinée à l’ARP courant avril.
  • Recettes fiscales : +14% au cours du 1er trimestre 2017
  • Tourisme : + 30% cette année.
  • FMI : Je suis optimiste.
  • Néji Jalloul : « C’est moi qui l’avais nommé, c’est moi qui déciderai de son maintien ou de son départ, demain ou plus tard ».
  • Municipalités : Toutes les délégations spéciales restantes ont été dissoutes. Le décret y afférent a été pris vendredi dernier.

 

L’ultime message du chef du gouvernement

« A ceux qui nous recommandent de prendre soin du pays, je leur retourne la consigne : c’est vous qui devez le plus faire preuve de vigilance et de sens de la responsabilité. »

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