News - 18.12.2016

Des djebels du Haut Atlas aux jardins de Tunis et d’Andalousie: l’épopée almohade

Des djebels du Haut Atlas aux jardins de Tunis et d’Andalousie: l’épopée almohade

S’il est un sujet qui fait l’unanimité dans nos milieux cultivés, c’est bien celui de la nécessité d’un Maghreb uni. Depuis quelque temps, il est assez souvent accompagné d’une revendication de l’identité berbère.  Ce qui est extraordinaire, c’est qu’il ya de cela  près de 900 ans, le territoire maghrébin fut le théâtre d’une expérience à la fois unitaire  et berbère. Les Almohades (1147-1269) réussirent en effet à soumettre à leur pouvoir toute l’Afrique du nord et l’Espagne musulmane.

Comme souvent en pays d’Islam, on trouve à l’origine de l’expérience un mouvement  politique animé par un homme à l’intelligence hors du commun et au charisme formidable, dont le but est de régénérer la foi au nom d’un retour à la pureté originelle  et contre les prétendues dérives des contemporains. Mohamed Ibn Toumart, le chef du mouvement almohade, naquit vers 1080 dans les djebels de l’Atlas au sein de la tribu de Hargha, branche de la puissante confédération berbère des Masmouda. 

Porté sur les études, la fréquentation des mosquées et des cénacles savants dès son jeune âge, Ibn Toumart partit pour un long voyage en Andalus, en Egypte, en Syrie, au Hedjaz où il effectua le pèlerinage et en Irak. Il acquit  de solides connaissances, se familiarisa avec les différentes écoles de pensée  et fut séduit par les thèses de l’école  sunnite ash’arite.  Toutefois, le chiisme ne le laissa pas indifférent et —conscient de l’importance de ce concept dans une éventuelle action politique—  il lui emprunta la notion de l’Imam impeccable (ma’ssoum). Sa doctrine était fondée sur l’absolue unicité de Dieu  —al Tawhîd—  ( d’où le nom d’ Al Mouwahidoun qui donna «Almohades») et donc hostile à l’anthropomorphisme qui avait cours dans certains cercles d’oulémas. Il prêcha aussi  le devoir religieux et social de  commander le  bien et la lutte contre toutes sortes de comportements assimilés au mal, à l’hérésie (al amr bi al ma’rouf wa al nahyy ‘an al mounkar), par la force s’il le faut.

 

Comme tout Maghrébin, il fut fasciné par le Machrek et, à son retour, se fixa pour objectif de combattre la pratique en vigueur,  appuyée  alors sur un juridisme malékite formel des oulémas et une indulgence du pouvoir à l’égard de certaines entorses aux stricts commandements de la loi religieuse. Sa doctrine n’était pas spécialement hétérodoxe mais elle  ne manqua pas de choquer par la manière agressive avec laquelle Ibn Toumart  s’en prenait aux gens et surtout son mépris affiché à l’égard des oulémas auxquels il reprochait leur juridisme figé. Il fit tant et si bien qu’il se mit rapidement à dos et les milieux officiels de l’empire almoravide et la population des villes qu’il agaçait prodigieusement par ses remontrances et ses actions violentes contre les buveurs de vin ou les dames pas suffisamment voilées à son goût. Molesté, pourchassé, il ne trouva de salut qu’en se réfugiant à Tinmal, village du Haut Atlas. Là, comme partout où il eut à passer sur le chemin du retour, Ibn Toumart ne répugnait pas à enseigner sa doctrine et même les disciplines religieuses dans sa langue maternelle. Toutefois, lorsqu’ on  se fait appeler l’Imam et le Mahdi une ascendance chérifienne ça aide. Aussi, bien qu’il fût né, nous dit Ibn Khaldoun, sous le nom d’Amghar, lui forgea-t-on une généalogie idrisside, donc parfaitement arabe et musulmane, qui le rattachait  à Ali ibn Abi Talib et à Fatima, fille du Prophète.  
Non content de diffuser son enseignement, Ibn Toumart  décida d’organiser ses disciples et ses frères des Masmouda en une communauté religieuse et politique. Avec ses proches compagnons tels que  Abd El Moumin Ben Ali,  Berbère d’Oranie, rencontré à Bougie, et Abou Hafs Omar (né Faskat U Mzâl Hintî), il organisa une communauté d’un puritanisme intransigeant. Il dirigea sa communauté d’une  main de fer et, conformément à l’antique tradition tribale, se fit seconder par deux conseils regroupant les notables.

Attaqué sans succès par les troupes almoravides à Tinmal, il réussit à fédérer sous son autorité les tribus berbères, massacra allégrement les réfractaires et entreprit de détruire le pouvoir installé à Marrakech. Avec ce fanatisme propre aux mouvements radicaux, le Mahdi, décréta que le djihad contre les Almoravides  («mauvais musulmans», bien sûr) était plus urgent que la lutte contre les chrétiens et lança l’accusation d’impiété (takfîr) contre tous ceux qui ne suivraient pas sa doctrine. Il mourut en 1130 sans avoir pu réaliser son rêve. Son disciple Abd El Moumine (1130-1163)  lui succéda. Dès lors apparurent les  premiers craquements dans l’édifice : les Masmouda n’étaient pas très contents  que le successeur de l’Imam ne fût pas des leurs, ethniquement parlant. La famille d’Ibn Toumart fut mise à l’écart et des parents d’Abdel Moumine furent éliminés. Les contestations familiales  se firent jour pour ne plus cesser.

Abd El Moumine poursuivit toutefois avec brio l’œuvre de son maître. 

En 1139, il vainc l’armée almoravide. Tlemcen tombe en 1144-45.  En 1146, Fès est conquise et en 1147 c’est Marrakech, la capitale de l’empire, qui tombe à son tour puis Meknès en 1148. Entre 1151 et 1160, c’est tout le Maghreb central et oriental qui est soumis.

Au même moment, l’Espagne musulmane, redoutant un effondrement face à la pression militaire chrétienne, s’empressa de faire allégeance à ce nouveau champion de l’islam. Entre 1144 et 1148, Xérès, Cordoue, Séville se placent sous l’autorité de gouverneurs almohades issus de la famille régnante ou de celle d’Abou Hafs.  Après la disparition des Almoravides qui étaient venus de Marrakech en sauveurs à la fin du XIe siècle, l’arrivée des Almohades freina les progrès de la Reconquista et donna, au prix d’un effort militaire considérable, un répit à  Al Andalus.

Cet appui  allait cependant handicaper à terme la politique d’unification du Maghreb entreprise à marches forcées par Abd El Moumine.  A l’est, les émirs hammadides du Maghreb central sont éliminés et entre 1151 et 1153, leur capitale, la Qalaâ des Béni Hammad, Bougie et Sétif sont conquises.  La troisième phase de la conquête de l’Afrique du nord a pour objectif l’Ifriqiya. Les Normands qui occupaient Mahdia depuis douze ans en sont chassés en 1160. Puis Sfax, Sousse, Gabès et Tripoli passent sous la domination almohade. Tunis ne sera conquise qu’en 1207. À cette date, l’empire couvre un territoire immense qui s’étend du Haut Atlas à tout le Maghreb et Al Andalus.

Grisé par ses succès, Abd El Moumin rompt avec les règles collégiales, se proclame Commandeur des croyants (amîr al mou’minîn).  Il établit une dynastie et à sa mort, après trente-trois ans de règne, son fils Youssouf (1163-1184) lui succède non sans difficultés: ses deux frères, Abdelaziz et Aïssa se révoltent et sont exécutés. La famille d’Ibn Toumart est éliminée. Youssouf parachève l’œuvre de son glorieux père et conquiert le reste d’Al-Andalus en réduisant  un certain Ibn Mardanîch qui fut finalement vaincu, malgré l’appui des troupes chrétiennes. Des gouverneurs almohades, notamment de la famille impériale mais aussi de celle d’Abou Hafs,  sont nommés à Séville, Cordoue ou Grenade. 

Yaâcoub, son fils, qui lui succède en 1184, maintient la grandeur de l’Empire almohade. Mais l’agitation en Afrique du nord l’empêcha de jouir pleinement de cette domination de l’Espagne musulmane.  Des révoltes n’avaient pas  manqué d’éclater précocement sur les terres d’origine du mouvement - le Maroc  - où pas moins de sept soulèvements affectèrentle sud chez les Sanhadja rivaux historiques des Masmouda entre 1147 à 1213 ; mais aussi et surtout en Ifriqiya : dès 1178, Gafsa se soulève à  l’instigation d’un membre d’une branche collatérale des Zirides, anciens maîtres de l’Ifriqiya. La révolte gagne le Djérid et dure deux ans jusqu’à ce que le calife Youssouf prenne le dessus.

La menace  fut encore plus forte  lorsqu’un descendant des Almoravides d’Espagne, Ibn Ghâniya, apparut au Maghreb.  Il s’était rendu maître de Bougie et de tout le Maghreb central. Puis il  trouva des alliés chez les Hilaliens en Ifriqiya et  auprès  d’un condottiere qui s’était rendu maître de Tripoli. Ibn Ghânia  fut vaincu  vers  1189 mais son frère Yahia reprit le flambeau de la rébellion. «Il est difficile, écrit l’historien Abdallah Laroui (Histoire du Maghreb, Paris, 1970) de ne pas voir dans cette vaste coalition  une réaction malékite contre l’almohadisme».  En Espagne,  Yaâcoub est vainqueur des armées chrétiennes à Alarcos en 1196 , il y gagne le surnom d’Al Mansour, le Victorieux. Cependant, l’agitation entretenue par les partisans d’Ibn Ghâniya en Ifriqiya l’obligea à rejoindre précipitamment  cette province que le gouverneur hafside n’arrivait pas à maîtriser et l’empêcha d’exploiter pleinement son succès contre les chrétiens d’Espagne.

Entre 1203 et 1206, l’Ifriqiya va jusqu’à se proclamer vassale du calife abbaside. Il a fallu que le calife almohade en personne se déplace pour réduire la sédition.  Ces craquements tôt apparus, ces séditions de grande ampleur annonçaient la dislocation du vaste édifice construit par les grands souverains que furent Abd el Moumine,  Youssouf,  Ya’coub el Mansour. Des tentatives de redressement furent entreprises par certains de leurs successeurs mais elles  ne purent stopper l’irrémédiable déclin d’un pouvoir devenu vulnérable.

Affaibli militairement, son territoire menacé de dislocation, l’Empire almohade finit aussi par perdre définitivement sous le règne d’El Ma’moun (1227-1232) son ciment idéologique déjà fortement éprouvé malgré une tentative de restauration entreprise par  Yacoub el Mansour.  De nature conquérante, fondé sur une armée et une marine puissantes, l’Empire ne put surmonter les effets mortifères de la défaite subie en Espagne lors de la bataille qui opposa en 1212  à Las Navas de Tolosa (Al ‘Ouqâb)  les troupes almohades à une coalition catholique regroupée autour de la Castille et de l’Aragon. Les conflits au sein de la famille régnante et la dislocation de l’empire donnèrent naissance à des dynasties maghrébines indépendantes de Marrakech. 

L’Ifriqiya fut la première à se détacher du califat almohade. A Tunis, en 1228, Abou Zakaria, l’arrière-petit-fils du fameux Abou Hafs, le plus illustre des cheikhs almohades, rompt avec  Marrakech et fonde la  dynastie hafside qui allait gouverner durant trois siècles sur un territoire dont les limites extrêmes atteignirent Tripoli à l’est et le Maghreb central (Leaders, novembre 2016). Au Maroc, les Mérinides, Berbères Zénata, se livrent dès 1216 à des attaques qui leur assurent le contrôle de la plus grande partie du nord du pays. Battus par les Almohades en 1244, ils reviennent à la charge en 1248 et prennent Meknès, Fès, Taza et Rabat. En 1269, ils portent un coup fatal à l’Empire en occupant Marrakech. Leur dynastie régna de 1269 à 1465 et eut l’ambition de reproduire le modèle impérial almohade mais sans succès malgré d’audacieuses expéditions qui les menèrent jusqu’à Tunis. Au Maghreb central, les Zayanides,  Berbères Zénata eux aussi et  vassaux des Almohades, se constituent en dynastie autonome à partir de 1235 à Tlemcen et  se maintiendront  —non sans tracas—  jusqu’à leur chute définitive face aux Ottomans en 1556.  Fractures durables, puisqu’ à la chute des Almohades, le Maghreb allait se morceler en trois entités que les frontières actuelles  définissent plus ou moins : le Maghreb extrême, le Maghreb central, l’Ifriqiya (grosso modo, la Tunisie). Sans compter  le royaume nasride de Grenade. 

L’évocation de ces difficultés annonciatrices de l’effondrement de l’empire ne doit pas faire oublier qu’à son  apogée, l’empire almohade constituait une puissance redoutable grâce à son  armée et  sa marine «sans doute, nous dit A. Laroui, la première à l’époque dans la Méditerranée occidentale». Ses finances  étaient prospères, notamment  grâce  à un arpentage couvrant l’Afrique du nord et qui assurait une rentrée importante d’impôts.

La  monnaie( le dinar Youssfî) était solide  et recherché dans tout le bassin occidental de la Méditerranée. Les  activités d’échanges étaient désormais  largement ouvertes sur la mer. Mais, talon d’Achille de l’Etat almohade comme celui de tous les Etats musulmans, ce commerce maritime porteur d’avenir était aux mains d’étrangers. «Peu à peu, écrit A. Laroui,  les Génois se rendirent maîtres du commerce maghrébin, de la même manière que les Vénitiens contrôlaient celui d’Orient».

Quant à l’apport à la civilisation, l’Empire almohade  sut ajouter des lettres de noblesse au Maghreb et à tout le monde musulman. La gloire de l’empire, le raffinement acquis au fur et à mesure des conquêtes et du contact avec l’Andalousie, la richesse de l’Etat, la prospérité du commerce avaient conduit à un fléchissement du puritanisme revêche voulu par le Mahdi. La doctrine elle-même, si intransigeante à l’égard du malékisme maghrébin bon enfant, si dure à l’égard des minorités juive et chrétienne, fut moins impérieuse et le calife  Idriss El Ma’moun y renonça même définitivement en 1230. Le classicisme malékite retrouva officiellement sa prépondérance, bientôt accompagné d’un phénomène appelé à un grand avenir: le soufisme confrérique.

Les arts, l’architecture, la musique, la philosophie même, étaient florissants. Marrakech, la capitale, ou Séville, étaient des villes où se donnait à voir la splendeur impériale.  Au plan de la création architecturale, les Almohades nous ont légué des chefs-d’œuvre tels que la mosquée de la Koutoubia et son splendide minaret (1196) typique de l’art almohade qui privilégiait l’élégance géométrique et  la légèreté des entrelacs. Il constitue une des plus belles réalisations de l’art architectural de tout l’Islam.

La Giralda de Séville, le minaret de la Kasbah de Tunis et celui, inachevé, de la Tour Hassan à Rabat représentent d’autre beaux exemples  de minarets de type hispano-maghrébin qui, malgré leur lointaine origine syrienne, constituent assurément le symbole architectural de l’islam maghrébin.

La philosophie (pratiquée alors en même temps que la médecine, la physique ou la poésie) connut dans un premier temps  un cadre plutôt propice. Elle fut incarnée par Ibn Toufayl (né à Cadix en 1105 mort à Marrakech en 1185), médecin du calife Youssouf, philosophe et auteur du fameux récit philosophique Hayy Ibn Yaqdhân, et par le grand Ibn Roshd-Averroès, le commentateur d’Aristote. Né à Cordoue en 1126, mort à Marrakech en 1198, il  fut  d’abord apprécié des émirs almohades qui lui confièrent de hautes charges dans la magistrature à Séville et Cordoue puis en firent leur médecin personnel.

Vers 1188 cependant, le calife Yaâcoub El Mansour, inquiet de la montée des troubles politiques, adopta une attitude de crispation et, espérant ressouder son vaste empire par un retour à  l’intransigeance doctrinale des origines, fit interdire la philosophie en même temps que le chant et la musique;  toutes activités que la prospérité almohade et le contact avec le raffinement andalou avaient conduit le pouvoir impérial à tolérer sinon à encourager. Les ennemis d’Averroès saisirent cette occasion et réussirent à le rendre suspect aux yeux de l’émir qui  ne tarda pas à lui retirer sa faveur. Il mourut à Marrakech dans une semi-disgrâce et, en tout cas, dans une grande solitude intellectuelle.  Dans le domaine des sciences, il convient de citer le nom  d’Ibn Zohr (né et mort à Séville, 1091-1162) —l’Avenzoar de l’Europe médiévale— adepte de l’observation clinique, qui  identifia l’abcès du péricarde  et évoqua la trachéotomie. Cette grande figure émergea, comme nous l’indique  l’éminent spécialiste André Miquel «de toute une dynastie de savants mais aussi d’une prodigieuse cohorte de spécialistes en toutes disciplines, dont il faudra retenir encore, entre tant d’autres, l’agronomie.» ( Les Arabes, du message à l’histoire, Paris, 1995). Les Almohades furent les acteurs d’une formidable épopée qui les mena de Tinmal, leur nid d’aigle du Haut Atlas, jusqu’à Tripoli et en Andalus.  L’obligation de tenir à la fois le Maghreb et  l’Espagne musulmane a cependant épuisé l’Empire.  Puissant militairement, le pouvoir almohade n’a pas su ou pu constituer une force économique susceptible de soutenir durablement  un gigantesque  et constant effort de guerre. Quant à l’idéologie, elle  n’a pu remplir son rôle réellement fédérateur, la doctrine d’Ibn Toumart n’ayant ni séduit les populations ni empêché la dislocation du territoire.  Certes, elle a été un puissant déclencheur du mouvement contestataire et un moyen – notamment grâce à un emploi massif de la langue amazighe dans les prêches et l’enseignement - de fédérer les tribus réfractaires à l’ordre almoravide mais n’a pas été efficace sur la longue durée.

Enfin, la ‘asabiyya, si bien étudiée par Ibn Khaldoun, c’est-à-dire cet élan solidaire qui galvanisait les énergies et fédérait les clans et les tribus autour d’un mouvement et d’un chef,  a souvent été dans l’histoire de nos sociétés un prodigieux instrument d’accession au pouvoir. Mais une fois le but atteint, cet esprit de clan se délitait rapidement. Dans le cas des Almohades en effet, comme dans le cas de la plupart des pouvoirs orientaux, les institutions de consultation et de délibération issues du vieux fonds tribal et dont seule la vigueur pouvait entretenir une ‘asabiya constructive, furent progressivement négligées, sans que parallèlement la famille régnante réussisse à éviter les querelles dynastiques ou à fonder des institutions garantissant la stabilité de l’Etat et la cohésion de son territoire. Ainsi,  les cheikhs almohades, qui au début participèrent à la gestion de l’empire, à la direction des armées et au contrôle des provinces, furent progressiv ement mis à l’écart et la famille impériale fut déchirée par des querelles internes.

Moment historique majeur, l’expérience impériale almohade constitue  aussi un repère fascinant pour nous tous qui souhaitons l’avènement d’un Maghreb uni et riche de sa diversité.

Mohamed-El Aziz Ben Achour

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