Hommage à ... - 28.10.2015

Hommage à Abdelwahab Meddeb, à partir de ce vendredi à Tunis

Hommage  à Abdelwahab Meddeb, à partir de ce vendredi à Tunis

Un an déjà ! Abdelwahab Meddeb nous a quittés le 6 novembre dernier. Un vibrant hommage lui sera rendu pendant deux jours à partir de ce vendredi 30 octobre. Articulé en trois séquences, le programme comprend des tables rondes se tiendront à la Bibliothèque nationale, au Musée du Bardo et à l’institut français de Tunis. Les journées seront clôturées par un spectacle poétique au Théâtre National. Samedi matin, le président de la République procèdera à la remise de décorations à titre posthume au palais de Carthage.

La première table ronde, présentée et modérée par Ali Mezghani a pour thème « L’intellectuel et son engagement » avec la participation notamment de Younès Ajaraï, Azyz Amami, Sylvie Denoix, Raphaël Glucksmann, Jean-Luc Nancy et Hamadi Redissi. La deuxième, sera « Autour de la langue française » avec Michel Deguy, Alain Rey et Salah Stétié. Un extrait d’un entretien entre Alain Rey et Abdelwahab Meddeb sur la langue française sera diffusé à cette occasion.

Samedi 31 octobre, au Musée du Bardo, se tiendra une table ronde sur le thème de « Poésie, littérature, philosophie, soufisme », présentée et modérée par Jean-Luc Nancy. Y prendront part Michael Barry, Michel Deguy, Raphaël Glucksmann et Raphaël Lauro. Elle sera suivie d’une table consacrée au : « Cinéma, architecture, art », présentée et modérée par Michael Barry, avec la participation de Fouad Bellamine, Jean-Hubert Martin, Salima Naji, Abraham Ségal et Michel Khleifi

En conférence devant deux mosaïques, Aïcha Belabed Ben Khedher présente deux mosaïques décrites par Abdelwahab Meddeb dans ses carnets : «Thésée tuant le minotaure, au bout du labyrinthe » et « Virgile écrivant l’Enéide inspiré par deux muses ».

A l’Institut français de Tunis, se tiendra une séance institulée Projections et débats : « Filmer la pensée. Autour et avec Abdelwahab Meddeb » Présentation par Tarak Ben Châabane, Conversation entre Abraham Ségal et Jean-Hubert Martin précédée de la projection de « Meddeb, éclaireur d’Islam » (13 min, 2001) et de « L’Occident vu de l’Orient » (12 min., 2005), films d’Abraham Ségal, ainsi que de « Miroirs de Tunis » (60 min., 1995), film de Raoul Ruiz. Théâtre National (salle 4ème Art) 

Au Théâtre national, est prévu un spectacle poétique intitulé « Errance, de villes en villes », création du Théâtre National, co-réalisée par J. Baccar, F. Jaïbi, R. Lauro, A. Meddeb, H. Meddeb, T. Naccache, à partir de textes, dits et archives d’Abdelwahab Meddeb et lectures de textes d’Abdelwahab Meddeb. Musique originale de Michel Portal. Chants de Françoise Atlan et Emna Jaziri.

Écrivain, poète et philosophe, né à Tunis en 1946, Abdelwahab Meddeb a consacré toute sa vie à l’écriture. Spécialiste et traducteur des grands maîtres soufis, inlassable passeur de la culture arabe, il a enseigné la littérature comparée dans plusieurs universités du monde (Yale, Nanterre, Berlin). Après avoir fondé la revue Dédale, il a dirigé et animé, de 1997 à 2014, sur France Culture, l’émission hebdomadaire « Cultures d’Islam » vouée à se livrer à une « archéologie du contemporain ». Fervent défenseur d’un Islam des Lumières, laïc et ouvert à l’autre, il a mené ses derniers combats contre l’obscurantisme. Abdelwahab Meddeb s’est éteint à Paris le 6 novembre 2014, à l’âge de 68 ans, laissant derrière lui une œuvre magistrale d’une trentaine de livres.

 

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1 Commentaire
Les Commentaires
Halfaouine - 04-11-2015 15:17

Il fut de ces aristocrates tunisois de la pensée et du savoir-vivre qui sont en voie d'extinction aujourd'hui Malgré un accommodement trop facile vis-à-vis de l’oppression coloniale, A.Meddeb ,Il a porté en lui non seulement la promesse d'un Islam des lumières mais aussi et surtout la preuve concrète qu'une partie des intellectuels arabo-musulmans représentent réellement une élite réformiste de classe mondiale, terreau d'une universalité humaniste et respectueuse de toutes les différences. Hélas, dans son pays natal (et on se demande en quoi la Tunisie d'aujourd'hui est représentative du génie et de l'urbanité de Abdelwaheb Meddeb),il est quasi-totalement inconnu Exilé loin de sa chère et noble Médina vidée de son sang et de sa chair,il a emmené dans les brumes de Paris les fragments de civilisation tunisoise pour témoigner de sa grandeur irremplaçable . Abdelwaheb Meddeb ne peut être compris que par rapport à son enfance passée da,s la médina de Tunis,à travers la fraternité ensoleillée et insouciante entre arabes, maltais et juifs. Ce boullonement culturel qui le faisait sans cesse traverser par la lecture, la musique et le cinéma d'une rive à l'autre de la Méditerranée. Tunis était alors, était un joyau d'architecture et de civilisation raffinée et humaniste,qui avait su forger une prestance et une noblesse rarement atteinte ,dans ses mœurs comme dans son savoir-vivre ensemble. Aujourd'hui, ce n'est qu'un tas de ruines informes où errent des abrutis ignares et délinquants,enfants de cet exode rural anarchique qui est en passe de détruire toute l'urbanité de notre Pays. Peut être qu'avant de mourir loin de ses origines,une odeur de jasmin et d'encens embaumant un jardin tunisois d'autrefois est venu apaiser son cour d'exilé.

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