News - 28.12.2009

Le Ministre, demeuré toujours le même, l'Ami : l'hommage de Frédéric Mitterrand au théâtre tunisien

Rayonnant de bonheur, se retrouvant chez-lui et parmi les siens, Frédéric Mitterrand, ne cachait pas son émotion, décorant, lundi soir à la Résidence de France à la Marsa, deux couples emblématiques du théâtre tunisien, Jalila Baccar & Fadhel Jaïbi et Zeyneb Farhat & Taoufik Jebali. A ctte même occasion, il remettra les insignes de l'Ordre National du mérite à soeur Josette, infirmière installée depuis 1972 au Kef.

Avant-même la cérémonie, il ne boude pas son plaisir, confiant à Leaders, et il le redira devant l'assistance, que dans ce pays et cette résidence où il avait été accueilli, depuis son jeune âge, en « le petit Frédéric », puis Frédéric, puis M. Mitterand, et ce soir, en « M. le Ministre », il demeure toujours le même, l’Ami.

L’hommage que Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication, rendra aux heureux récipiendaires des décorations est un véritable morceau d’anthologie. Ecrit par lui-même avec le talent qu’on lui connaît, serti de petites phrases nourries d’amitié et d’humanisme, et déclamé de sa voix suave et intime, comme seul il sait le faire si bien à l’écran comme dans la vie, il dresse une belle fresque de l’histoire contemporaine de notre théâtre et de ses icônes. Rarement une remise de décoration, par un membre de gouvernement français à l’étranger, n’aura été si proche, si personnelle, véritable témoignage d’un fin connaisseur et d’un ami fidèle.

Entouré de son homologue tunisien, le ministre de la Culture et du Patrimoine, M. Abderraouf El Basti et de l’Ambassadeur de France à Tunis, M. Pierre Ménat, Frédéric Mitterrand, d’emblée, marque le ton. « C’est un plaisir tout particulier pour moi de profiter d’un séjour privé que j’effectue comme un ami de la Tunisie, pour marquer la gratitude de mon pays envers des personnalités dont le talent et le dévouement forment un pont entre nos deux pays – lesquels sont un peu aussi, à leur manière, un couple.  Ces liens, ajoutera-t-il, c’est ma conviction que la culture a pour vocation de les renforcer et de les affiner sans cesse, mais qu’ils ne pourraient exister sans un substrat spirituel, et un socle d’amour.» L’hommage qu’il rendra à chacun est poignant. Extraits

Jalila Baccar et Fadhel Jaïbi

« C’est un plaisir de remercier et d’honorer aujourd’hui un couple à la ville comme à la scène, tout entier dédié à l’amour et à la gloire du théâtre tunisien. Vous êtes inséparables depuis la naissance de la jeune Troupe Nationale de Gafsa, en 1972, et encore et toujours ensemble aujourd’hui avec la troupe et société de productions « Familia », un nom évocateur de cette union qui fait votre force au service d’un théâtre engagé.

Figures emblématiques du théâtre tunisien, votre regard rigoureux et aigu sur la Tunisie d’aujourd’hui est servi et inspiré par une exigence artistique unique.

Vos créations, toujours attendues, sont suivies et commentés avec passion par des milliers de spectateurs fidèles.

Vous vous êtes ainsi forgé, ensemble, avec le respect de chacune des composantes de votre couple, chère Jalila  et cher Fadhel, une stature considérable douée d’une « liberté grand » de création et d’expression pour un théâtre que vous voulez, selon votre belle formule « élitaire pour tous ». Je partage d’autant mieux votre exigence que je suis, comme ministre de la Culture et de la Communication en France, favorable à ce que j’appelle la «culture pour chacun», car chacun dans sa différence et dans sa particularité reçoit toujours, à sa manière, ce cadeau que nous font les artistes. De même que chacun des artistes doit pouvoir enrichir notre vision du monde de son regard particulier.

Vos qualités exemplaires ont, bien sûr, franchi la Méditerranée et elles ont été saluées à Paris, au Théâtre de l’Odéon, lors de la présentation, en arabe pour la première fois, en juin 2006, de votre dernière création Corps otages (« Khamsoun »), qui a fait depuis l’objet de nombreuses reprises, en Tunisie et dans nombre de pays européens.

Zeyneb Farhat et Taoufik Jebali

«Vous êtes un autre grand couple de talent et un couple de conviction, reconnu pour votre engagement, chacun dans votre domaine».

Après avoir exalté la contribution de Zeyneb Farhat à la promotion de la place des femmes dans la société et le dialogue des cultures, qu'il a qualifié d’exemplaire, il s’adresse à Taoufik Jebali, en ces termes : « Votre engagement explore avant tout les confins du champs artistique, car vous mettez vos talents de metteur en scène et de dramaturge au service d’un théâtre expérimental. Bousculant les convenances par l’usage d’un théâtre fragmenté, vous savez débusquer les travers du quotidien tout en interrogeant la condition de l’artiste.»

Votre théâtre original, est marqué par sa capacité à installer une atmosphère d’ «inquiétante étrangeté », vous a valu une renommée internationale.

Parmi vos créations les plus marquantes, Cher Taoufik, je voudrais rappeler la série satirique sur la société tunisienne « Klem ellil », dont vous êtes l’auteur, le metteur en scène et l’interprète, l’adaptation des Mémoires d’un dinosaure de Bertold Brecht qui a fait date également à Damas et à Beyrouth, et enfin la mise en scène de l’œuvre du Fou de Khalil Gibrane, donne en Europe et dans le monde arabe."

Mardi, après une série d'entretiens de haut niveau, le Ministre de la Culture et de la Communication, procèdera à la remise d'une série de décorations.



 

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