News - 20.09.2019

Yadh Ben Achour demande à Kaïs Saïed des clarifications sur les slogans de ses partisans et évoque la possibilité d'une invalidation des élections si... (Vidéo)

Yadh Ben Achour demande à Kaïs Saïed des clarifications sur les slogans des ses partisans et évoque la possibilité d'une invalidation  des élections si... (vidéo)

Personnage énigmatique, le candidat à l'élection présidentielle, Kaïs Saïed qui vient d'accéder au deuxième tour suscite bien des interrogations sur ses orientations. Le statut d'un groupe qui se réclame de lui est particulièrement inquiétant quant au sort des libertés dans le pays et nécessite des clarifications de sa part.

Le deuxième candidat à avoir accédé au deuxième tour, Nabil Karoui est détenu depuis le 23 Aout à la prison d'El Mornaguia et se trouve dans l'impossibilité de prendre part à la campagne électorale, ce qui constitue une violation manifeste du principe de l'égalité des chances entre les candidats et peut entraîner une invalidation. Sur ces deux questions, Leaders  a interrogé Iyadh Ben Achour. Voici ses réponses:    

Que pensez-vous des élections présidentielles au 2e tour ?

Le deuxième tour va se passer dans des conditions de tensions plus fortes que celles du premier tour, parce que nous avons une bipolarisation de l’opinion et chacun doit se décider pour l’un ou l’autre candidat. Par conséquent, les candidats doivent répondre à des conditions. Je voudrais poser à l’un des candidats, pour lequel on a dit que j’avais soutenu la candidature, 2 questions fondamentales. La première se rapporte à un statut dans la page officielle de ses partisans en arabe (un groupe qui s’appelle  انصار الاستاذ قيس سعيد ), je lis :
"المسيره تستمر واصلوا جهادكم ضد كل من يريد اغتصاب ارادة الشعب موعدنا الصندوق. كل من ينتقد الاستاذ قيس سعيد لاحظوا انه تجمعي او مثلي او فاسد او يشرك بالله عز وجل" (1)
Je voudrais demander au candidat Kais Saied quelle est sa position. Il faut qu’il nous précise sa position sur des slogans tels que ce que je viens de lire, et qui sont des textes officiellement publiés sur la page Facebook de ces supporters. La deuxième question que je voudrais lui poser est la suivante : Comment peut-il accepter, ou accepterait-il, je n’en sais rien, parce que l’avenir est devant nous, qu’il rentre dans une compétition électorale au deuxième tour alors que l’un des candidats est en prison et qu’il y a donc une rupture manifeste de l’égalité des chances entre les deux candidats ? 

Le maintien de Nabil Karoui en prison risque-t-il de faire invalider ces élections ?

Maintenant, la deuxième question que vous m’avez posée, c’est à propos du cas de l’un des candidats, Nabil Karoui, qui est maintenu en prison. Sur ce point-là, je voudrais dire la chose suivante : Il faut que les autorités publiques, toutes les autorités publiques, gouvernementale, politique, présidentielle, judiciaire, trouvent une solution à ce problème pour remettre en liberté ce candidat. Parce que sinon, nous allons avoir des problèmes extrêmement graves sur la validité de l’ensemble des élections, étant donné que l’un des principes les plus fondamentaux de la participation électorale, le principe d’égalité entre les candidats, est rompu si jamais, et j’espère que ça ne sera pas le cas, l’un des candidats est maintenu en prison. Il y aurait là une rupture manifeste de l’égalité des chances entre les candidats, ce qui est condamné par le droit international, et notamment par le pacte sur les droits civils et politiques par la Charte africaine des droits de l’homme, toutes conventions que la Tunisie a ratifiée et pour lesquelles la Tunisie est liée. Il faut absolument résoudre ce problème, il faut que chacun prenne sa responsabilité, et qu’on trouve une solution, parce que sinon, ça risque de remettre en cause la validité de l’ensemble des élections.

(1) «La marche continue. Poursuivez votre jihad contre tous ceux qui veulent confisquer la volonté du peuple (...)celui qui critique le professeur Kaïs Saïed ne peut être qu’un Rcédéiste, un  homosexuel, un corrompu ou un polythéiste»

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Yadh Ben Achour : Propos sur le premier tour des élections présidentielles du 15 septembre 2019


 

 

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3 Commentaires
Les Commentaires
Habib OFAKHRI - 20-09-2019 22:24

Dans cette affaire s'entremêlent le politique et le judiciaire. Il apparaît evident que le candidat NK s'est rué vers l'échéance présidentielle pour se soustraire à la justice.On n'en serait pas là si le président défunt BCE avait promulgué les amendements du code electoral adoptés par l'ARP et entérinés par l'instance provisoire de la constitutionnalité des lois,en l'absence de la Cour constitutionnelle. Les tergiversations et les manœuvres politiciennes y sont pour quelque chose. Le peuple des électeurs a saisi le but de ces manœuvres . Sanctionnant la particratie,le verdict des urnes à enfanté democratiquement la bipolarité KS/NK. A la veille du 2 ème tour,tous les observateurs insistent sur le principe de "l'égalité des chances" quand bien même, il aurait été plus objectif que l'isie stoppe net le scrutin presidentiel dès le départ ...Les procédures étant ce qu'elles sont.La chambre d'accusation tient à sa posture et la cour de cassation se déclare logiquement incompétente ...C'est à l'honneur de l'indépendance de l'autorité judiciaire. L'imbroglio politico-juridique actuel fera jurisprudence.Ultime recours : l'Avis du conseil Supérieur de la magistrature? Que Dieu préserve la Tunisie!

Youssef kraiem - 21-09-2019 07:46

A propos des slogans ,mr Kais Saied a bien pl'annonce des résultats qu'il n'exclue personne,il n'a donc pas à se justifier sur des slogans d' une partie de ses supporters non forcément partagés par d'autres supporters.

Rachid Bouhamed - 21-09-2019 08:58

"Personnage énigmatique, Kaïs Saïed, suscite bien des interrogations sur ses orientations", un peu tard, non ??? On se serait attendu à ces légitimes "interrogations" de la part de Y. Ben Achour avant sa tonitruante déclaration en faveur de "son étudiant", dont il s'avère qu'il ne savait rien de bien précis, sauf qu'il a été... son étudiant ! D'où vient, alors, que le Pr Ben Achour s'est jeté aveuglément derrière Kais Saied, en entraînant vraisemblablement derrière lui des pointures au-dessus de tout soupçon, telles que le doyen Sadok Belaid, et Hamadi Redissi ? Une plus attentive précaution aurait été la bienvenue, afin de ne pas induire en erreur des milliers de lecteurs, dont l'unique tort a été de croire sur parole ces garants de la respectabilité civique - qui semblent désormais bien prêts à reconnaître qu'ils ont été eux-mêmes largement bernés et induits en erreur !

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