News - 24.01.2019

Férid Ben Brahim : La croissance économique est de retour !

Férid Ben Brahim : La croissance économique est de retour !

Le PIB pourrait enregistrer en 2019 un taux de croissance de l’ordre de 3.1%, estime Férid Ben Brahim, Directeur général d’AFC, intermédiaire en bourse. Tout en pointant du doigt la dépréciation continue du dinar tunisien, un pic de l’inflation à hauteur de 7.5%, une décélération remarquable du concours des banques résidentes à l’économie, il relève que le Tunindex a terminé l’année 2018 à 7 271,65 points, en hausse de 15,76% dans le sillage des hausses de 14,45% en 2017 et 8,86% en 2016. Analyse.

Le taux de croissance de l’activité économique nationale pour l’année 2018 serait de l’ordre de 2,6% contre 1,9% pour l’année 2017. Le taux de croissance du PIB de l’année 2019 pourrait être de l’ordre de 3,1%, voire un peu plus. Il est à noter qu’au 3ème trimestre 2018, le secteur des autres services marchands (entretien et réparation, transports, poste et télécommunication) a contribué à la croissance du PIB à hauteur de 0,78 point de croissance, soit 30% de l’ensemble. En deuxième position vient le secteur de l’Agriculture et Pêche qui a contribué à hauteur de 0,76 point de croissance, soit 29,2% de l’ensemble. A contrario, le secteur des Industries chimiques a impacté négativement cette croissance.

Dépréciation continue de la monnaie tunisienne

Au 31/12/2018, le dinar a clôturé l’année à 3,3846 pour un euro et à 2,9725 pour un dollar.

Depuis le début de l’année, le dinar s’est déprécié de 13,2% par rapport à l’euro et de 16,3% par rapport au dollar américain.

L’inflation a atteint des niveaux élevés

Après une longue phase d’accélération des prix qui a poussé l’inflation à un sommet de 7,8% en juin 2018, celle-ci a légèrement diminué pour atteindre 7,5% en décembre 2018. Cette évolution est principalement imputable à la hausse des prix des biens alimentaires, des prix du transport et des coûts du logement.

L’indice des prix hors alimentation et énergie a atteint un niveau plus élevé, soit 8% au terme du mois de décembre signalant ainsi une hausse des pressions inflationnistes sous-jacentes.

Concours à l’économie

L’activité crédit à l’économie des banques résidentes a connu une décélération remarquable depuis le début de l’année 2018.

Sur l’année 2017, les crédits octroyés aux professionnels et aux particuliers ont évolué respectivement de 16,1% et de 10,3% par rapport à l’année 2016.

En octobre 2018 et en glissement annuel, les crédits octroyés aux professionnels ont progressé de 13,5%. Les crédits aux particuliers, quant à eux ont augmenté de 6%.

Bilan boursier

Le Tunindex a connu, durant l’année 2018, une forte progression jusqu’à la fin du mois d’Août. En effet, l’indice a atteint le niveau record de 8431,64 points le 28/08/2018, soit une progression depuis le début de l’année de 34,22%. Ce rythme, le plus fort qu’il ait enregistré depuis plusieurs années, a été brutalement interrompu à partir du mois de septembre. Depuis, l’indice a perdu 13,62%. Le Tunindex a terminé l’année 2018 à 7 271,65 points, en hausse de 15,76% dans le sillage des hausses de 14,45% en 2017 et 8,86% en 2016. Nos bourses voisines n’ont pas eu elles aussi autant de chance que nous, la bourse de Casablanca perd en moyenne selon les indices 9,8% sur 2018 tandis que la bourse d’Abidjan voit l’indice BRVM perdre 27% ; enfin la bourse égyptienne n’est pas en reste avec un recul de ses indices (EGX30 ou EGX 100) de 14% en moyenne.  Estimé en euros, le Tunindex a enregistré un recul de 5,41% contre 10,44% pour le CAC 40 et 6,03% pour le Dow. En Asie, les places chinoises et japonaises ont plongé respectivement de 26,34% et 14,85%.

Clairement, 2018 n’a pas été une année particulièrement satisfaisante pour les étrangers sur la Bourse de Tunis. Le volume des transactions sur les titres de capital de la Cote, effectuées par les étrangers, a diminué de 8,8% en 2018 pour représenter un montant de 211 MD contre 269 MD en 2017. Les achats réalisés en 2018 par les étrangers sur les titres cotés ont totalisé un montant de162, 9 MD contre des cessions de 260,4 MD ; ce qui fait ressortir un solde net négatif de 97,5 MD. 

Les valeurs bancaires qui avaient beaucoup progressé au cours du 1er semestre 2018 et qui avaient surfé en 2017 et début 2018 sur des rentabilités issues d’un arbitrage gagnant de 350 points de base entre le rendement des BTA et le taux des refinancements auprès de la BCT se sont trouvées confrontées à une hausse des taux. Face à cette hausse et pour limiter les provisions, les banques ont transféré une bonne partie de leurs portefeuilles BTA de la catégorie portefeuille titres commercial à la catégorie portefeuille titres d’investissement, le premier étant évalué au prix du marché et le second au prix historique. Cependant, la hausse des taux devrait générer d’une part plus de revenus d’intérêts car les crédits octroyés sont indexés au TMM et d’autre part des charges d’intérêts en hausse pour les dépôts indexés au TMM. L’impact de la hausse du taux variera considérablement en fonction de la structure des emplois et ressources d’une banque à l’autre.
 
 
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