News - 21.10.2016

Qui succèdera à Ridha Ben Mosbah dans le suivi du dossier de l’Aleca

Ridha Ben Mosbah

En quittant, à la fin de ce mois, ses fonctions de Ministre conseiller auprès du Chef du Gouvernement chargé des Affaires économiques (ayant fait valoir ses droits à la retraite administrative), Ridha Ben Mosbah (62 ans) doit sans doute assurer la passation d’un dossier particulièrement important. Il s'agit des négociations sur un accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l’Union européenne. Désigné par Habib Essid pour le pilotage de ces négociations, en étroite coordination avec les ministères des Affaires étrangères, du Commerce, de l’Agriculture, notamment ainsi que des autres parties concernées (UTICA, UTAP...), il avait mené les consultations nationales qui ont permis l’élaboration de la position tunisienne.

Exprimée lors du premier round de négociation avec l’UE, tenu à Tunis du 18 au 21 avril dernier, cette position avait souligné l’asymétrie, pour tenir compte de la différence de niveau de développement entre les deux parties, demandé l’ouverture progressive accompagnée de l’appui nécessaire à renforcer la compétitivité de l’économie tunisienne et recommandé le rapprochement règlementaire dans les domaines prioritaires qui seront identifiés par la Tunisie. Ce qui a été approuvé par l’UE.

Mogherini, bientôt à Tunis et Caïd Essebsi à Bruxelles

Le changement à la tête du gouvernement, amorcé depuis juin dernier et finalisé deux mois plus tard, a quelque peu retardé l’avancement des négociations. Le deuxième round prévu cet automne, avec un vif souhait de l’accélérer à la faveur de la célébration le 1er décembre prochain à Bruxelles, du 40ème anniversaire des relations entre la Tunisie et l’UE, en présence du président Caïd Essebsi, risque d’être reporté au début de l’année prochaine. Tunis profitera sans doute de la visite qu’effectuera à Tunis, au cours de la première quinzaine de novembre, Federica Mogherini Haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, pour mieux connaître les dispositions de Bruxelles et convenir de la date de ce deuxième round.
« Les négociations avec l’Europe au sujet de l’ALECA se poursuivent », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Khemaies Jhinaoui, ce mardi, ajoutant : » nous œuvrerons à garantir les meilleurs avantages en faveur de nos intérêts. Le sommet Tunisie-UE, le 1er décembre 2016 à Bruxelles, le premier du genre sera une occasion importante pour affiner davantage les relations stratégiques à la hauteur de la phase historique que traverse notre pays. » 

A la Kasbah ou au Commerce

Rien n'est encore officiellement décidé. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, aura en effet, à désigner l’un de ses conseillers à La Kasbah, pour prendre la relève de Ridha Ben Mosbah, ou faire rapatrier le dossier au ministère de l’Industrie et du Commerce.

Retour au consulting international

Ingénieur diplômé de l’Ecole des Mines de Paris (1979), Ridha Ben Mosbah a été notamment PDG du Groupe Chimique, de la Compagnie des Phosphates de Gafsa, secrétaire d’Etat chargé de l'énergie renouvelable et des industries alimentaires, puis de la Recherche scientifique et ministre du Commerce. Expert auprès de nombre d’agences des Nations Unies et organismes internationaux, il est souvent sollicité pour des missions de conseil.
 
Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
2 Commentaires
Les Commentaires
Rafik - 21-10-2016 17:15

Lorsqu'un haut commis de l'Etat gère un dossier sensible et vital, et quand il n'est pas marqué politiquement, la sagesse doit aller vers son maintien pour finir ce dossier qu'il maîtrise. Personne n'en a cure de gaspiller un temps précieux au prétexte de l'alternance. Dommage que Chahed ait manqué de lucidité sur ce coup.

Malek Ben Salah - 24-10-2016 17:20

Le 24 Octobre Je ne vois vraiment pas de raison à ces regrets. Dans ce 1er round entre experts, on ne peut que constater qu’une perte de temps provoquée par ‘’ les experts tunisiens !’’ et alors que ce round annoncé depuis un bout de temps, n’a été consacré qu’à une lecture en commun des propositions européennes des 22 textes de négociation, sans prendre pratiquement de décision aucune. Ce qui suppose que les négociations vont se poursuivre en 2017, … 2018 et une conclusion qu’au 5eme ou sixième round au plus tôt et une entrée en vigueur en 2019 ou 2020...! Le plus dramatique, c’est que les négociateurs Tunisiens ne s’étaient pas présentés à ce round avec une position tunisienne, comme si la Tunisie n’a ni des conditions à poser, et que l’agriculture n’a pas besoin de programmes et de financements pour se mettre au même niveau que l’UE avant de lui ouvrir ses marchés ; alors que des ‘’négociateurs’’,et y compris leur chef de mission, respectueux de leur métier sont censés connaître mieux que quiconque l’agriculture, ses problèmes et ses besoins ! Et dire souligner l’asymétrie, en fin de round est plus qu’insuffisant. Et dans le cas où ils n’en connaissaient rien du dossier, ils auraient dû provoquer une séance de travail d’un groupe de compétences … avec le chef du gouvernement de l’époque pour attirer son attention sur la situation catastrophique de l’agriculture aussi bien aux niveaux de la conception, du terrain, de l’enseignement, de la recherche, de l’organisation, de l’absence de toute initiative….. et préparer un dossier comme il se doit pour présenter ‘’une contre proposition’’ à la négociation qui permettrait de faire sortir le dossier de l’agriculture de la léthargie où il était plongé depuis la fin des années 1980. Ce n’est pas en consacrant tout ce temps à la lecture des seules propositions européennes, alors qu’une Tunisie qui – avec son surnombre de fonctionnaires – ne fait que demander des clarifications sur tel ou tel aspects ou dispositif prévu dans ces propositions… ; qu’un ministre peut se prévaloir de dire qu’il s’occupe de tel ou tel dossier. Espérons que les prochains dossiers soient pris avec plus de responsabilité - et si on a loupé de préparer et d’introduire un dossier pareil, au moins partiellement, dans la négociation d’un vrai plan Marshall pour la Tunisie (logiquement sur une vingtaine d’années) - que l’agriculture a fait l’objet d’une ‘’niche’’ à la prochaine ‘’Conférence internationale pour l’Investissement’’ pour un développement qui touche l’exploitation agricole et l’agriculteur. Le dossier de l’agriculture ayant quand même besoin de démarrer sérieusement avec ce Plan 2016-2020.

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.