Opinions - 30.05.2014

Moalla demande à Marzouki et Ben Jaafar de partir et laisser Jomaa gouverner

L'Assemblée nationale constituante "doit mettre fin à son existence pour sauvegarder la confiance des électeurs dans les futures élections générales", estime Mansour Moalla dans une tribune publié sur le magazine Leaders du mois de juin 2014. "Il en est de même, ajoute-t-il, pour ce qui concerne la présidence de la République dont le titulaire est issu de l’ANC. Celle-ci partie, son élu, le président de la République, devrait logiquement mettre fin à son mandat pour pouvoir, s’il le souhaite, se présenter à la présidence de la République sur un pied d’égalité avec les autres candidats. Rester en fonction et utiliser les moyens dont bénéficie la présidence de la République pour se faire élire ne peut aussi que jeter le doute sur la sincérité de telles élections".

Selon Moalla, le gouvernement en place est soumis à des tiraillements dont il doit être libéré pour pouvoir conduire le pays durant les six mois qui restent, conformément à la Constitution, pour la tenue des élections législatives et présidentielles. Il considère par ailleurs plus opportun de faire précéder ce scrutin par des élections municipales. Reportées à l'année prochaine et sous la nouvelle majorité, les municipales aggraveront alors davantage la dégradation de la gestion communale et seront marquées politiquement par la domination des vainqueurs aux législatives et aux présidentielles.   
 
Pour l'ancien ministre du Plan et des Finances de Bourguiba, spolié de sa banque, la BIAT, par Ben Ali et qui, a refusé après la révolution d'occuper toute haute fonction proposée, y compris celle de chef de gouvernement, "il serait donc plus honnête, plus loyal, que l’ANC, son président et le président de la République se libèrent, mettent fin à leur mission de façon digne et honorable et contribuent ainsi à des élections sincères, transparentes et au- dessus de tout soupçon. Dans le cas contraire, ils auront contribué à l’échec d’une épreuve électorale qui sera déterminante pour l’avenir du pays. Le pays essaie de sortir d’une grave crise dont l’aspect économique devient de plus en plus menaçant. Personne n’a le droit de retarder la sortie de cette crise ou de ne pas favoriser une telle issue. On dira, sans l’Assemblée et son président et sans président de la République durant la période des quelques mois qui nous séparent des élections, ce serait le vide et certains diront le chaos. En attendant une telle hypothèse destinée à effrayer, on n’a que le trop-plein de confusion si l’on en juge par des débats «parlementaires» jugés indignes par le grand nombre.

"Soutenir le gouvernement et le juger sur le résultat"

Mansour Moalla relève que "le gouvernement en place est soumis à des tiraillements qui ne peuvent que l’empêcher de progresser. Il est le seul à avoir bénéficié d’un «consensus» qui n’est pas encore mis en cause. Il ne peut pas l’être. Le pays aujourd’hui n’a pas d’autre choix. Libérons le gouvernement. Sinon, on ne pourra juger de son efficacité si l’on cherche à le harceler sans cesse. Il n’a plus que six mois. On peut lui confier la tâche de remplacer l’ANC par des décrets en cas de nécessité. Le Chef du gouvernement pourra assurer l’intérim de la présidence de la République, s’étant engagé à ne pas se présenter aux élections. Les six mois passeront vite. Essayons de les utiliser efficacement. Si l’on garde la confusion actuelle, c’est comme si de rien n’était, comme si l’économie était prospère, comme si le terrorisme et l’insécurité avaient disparu, comme si le voisinage était calme…
 
Sommes-nous ainsi devenus aussi inconscients, multipliant les querelles, les troubles et les grèves ? Un sursaut national, une entente sur l’essentiel : liberté, investissements, confiance, croissance économique, paix sociale, des objectifs majeurs sur lesquels il n’y a pas de divergence.  Attachons-nous à atteindre de tels objectifs et le pays en sera reconnaissant".
 
Lire aussi
 
 
 

 

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
9 Commentaires
Les Commentaires
Skander Ben Baccar - 31-05-2014 10:30

Voilà une propostion sage voire même salutaire si nous voulons sauver le radeau Tunisie en dérive totale. Malheureusement la Tunisie est prise en otage depuis le 23.10.2011 par une bande de non sages (pour ne pas dire autre chose) soutenus par une partie de tunisiens aussi non sage que ceux qu'ils ont ramené au pouvoir. Le comble dans tout cela c'est que aussi bien les gouvernants que les gouvernés (de la Troika) disent ouvertement et sans aucun détour soit nous au pouvoir soit le chaos. Et ils sont détermnier à aller au bout de cela. La Tunisie est définitivenent coupée en deux, dont un camp n'hésite pas à utiliser la terreur et faire couler le sang pour rester au pouvoir.

Héla - 31-05-2014 12:14

Tout à fait d'accord avec ce "complément" nécessaire à la feuille de route. Le chiendent est dans le comment la mettre en route. Quelles forces socio-politiques peuvent exiger et obliger cette application???? Faut-il descendre encore en masse dans les rues du pays??? Ou bien, au point de stagnation où nous nous trouvons (partis confondus) faut-il invoquer la poigne d'un "sauveur"???

Dr. Néjib BOURAOUI - 31-05-2014 15:53

Annule et remplace le précédent! Merci Si Hbaieb, Cordialement! Dissoudre l'ANC et démettre l’actuel Président de la République de ses fonctions, tel que le souhaite ou le recommande M. Moalla, risqueraient de plonger la Tunisie dans un vide politique aux conséquences imprévisibles! Le Chef du gouvernement actuel, qui fait de son mieux pour redresser la situation économique difficile du pays, n'a pas été élu au suffrage universel, mais a été plutôt désigné conventionnellement pour quelques mois seulement, juste le temps de préparer les prochaines élections, de combattre le terrorisme et instaurer la sécurité et enfin de nettoyer rapidement nos rues qui continuent encore de puer sous le nez de 11 millions de Tunisiens et de quelques centaines de touristes nostalgiques et rêveurs d'une Tunisie stable et propre! Loin de toute analyse superficielle et populiste, tout Etat moderne, qui se respecte, a besoin d'instances juridictionnelles politico-exécutive, constitutionnelle et judiciaire pour assurer sa pérennité…!

Ahmed - 01-06-2014 13:24

Aprés la revolution politique, le pays a besoin de faire une revolution economique et sociale.Les deux nécessiteront l adhésion de la majorité des tunisiens. Seuls un parlement et un gouvernement isssus d elections libres et transparentes peuvent faire accepter aux tunisiens des reformes necessaires douleureuses et encore...Chose que le gouvernement de Mr. Jomaa ne peut absolument faire. Croire encore a l efficacité des decrets adhoc pretendus providentiels, a travers la dissolution de l ANC, signifie malheureusement qu on n a pas compris qu une revolution a eu lieu et que la democratie quoique elle est le systeme de gouvernance le moins mauvais (Winston Churchill) est un accquis que les tunisiens du futur n abondonneront ni aux decrets, ni aux competences providentiels..

citoyenne indépendante - 01-06-2014 22:33

Ça aurait été l'ideal! Malheureusement le pays n'est pas encore stable pour se permettre ce privilège. Monsieur Jomaa en est conscient ,son travail et celui de son équipe est bien visible.

CHKOON - 02-06-2014 12:50

Si la proposition est pleine de sens, son application ne peut obtenir le consensus étant donné sa difficulté de la mettre en place. Il faut toutefois interdire aux deux présidents toute campagne électorale alors qu'ils sont en poste, sous peine de leur destitution par l'ANC et le QUARTET; un point à mettre à l'ordre du jour du DIALOGUE NATIONAL.

Dr. Néjib BOURAOUI (Politologue) - 02-06-2014 13:49

Dissoudre l'ANC et démettre l’actuel Président de la République de ses fonctions, tel que le souhaite ou le recommande M. Moalla, risqueraient de plonger la Tunisie dans un vide politique aux conséquences imprévisibles! Le Chef du gouvernement actuel, qui fait de son mieux pour redresser la situation économique difficile du pays, n'a pas été élu au suffrage universel, mais a été plutôt désigné conventionnellement pour quelques mois seulement, juste le temps de préparer les prochaines élections, de combattre le terrorisme et instaurer la sécurité et enfin de nettoyer rapidement nos rues qui continuent encore de puer sous le nez de 11 millions de Tunisiens et de quelques centaines de touristes nostalgiques et rêveurs d'une Tunisie stable et propre! Loin de toute analyse superficielle et populiste, tout Etat moderne, qui se respecte, a besoin d'instances juridictionnelles politico-exécutive, constitutionnelle et judiciaire pour assurer sa pérennité…!

Med Ali - 10-06-2014 06:28

Très bien vu Mr. Moalla , mais ne comptez surtout pas sur l'apathique locataire du perchoir et sur l'opportuniste , démagogue , huberlulu de Carthage pour quitter les lieux , votre proposition intelligente par ailleurs , ne peut être que de l'ordre des voeux pieux et vous le savez .

Brahim FOULI - 20-07-2014 17:40

Quand on se cramponne derrière l'argument du "vide" cela me rappelle celui qui a dit qu'"il préfère qu'un peuple reste longtemps sous un dictateur qu'une seule nuit sans gouvernant"......et pour dégoupiller un dictateur il faut une révolution......Nous avons donc besoin d'une nouvelle révolution....... C'est incroyable , on dirait qu'il n'y a pas de sage dans ce pays....pour que tout le monde craigne ainsi le VIDE c'est qu'effectivement les sages de ce pays ne pèsent pas grand chose ...et pourtant c'est grace au vide qu'on conserve le mieux les choses utiles .

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.