Faut-il un conseiller en sécurité auprès du chef du Gouvernement?

Un chef de gouvernement a-t-il nécessairement besoin d’un conseiller pour les questions de sécurité ? La récente nomination de Mohamed Lassaad Dorbez, a relancé le débat, notamment au sein du CPR. Son secrétaire général, Imad Daïmi craint qu’il ne s’agisse là d’une « tentative de récupération des attributions du ministre de l’Intérieur au profit d’un deuxième ministre de l’Intérieur et d’un conseiller en sécurité, dans le cadre de pressions exercées sur le chef du gouvernement par des lobbies puissants ». Venant d’un ancien directeur du Cabinet présidentiel qui a pratiqué, ne serait-ce que pendant près de deux ans les affaires de l’Etat, ces propos ne laissent pas de surprendre. Les gouvernements Essebsi et Jebali n'avaient-ils pas disposé de pareil conseiller spécialisé en la personne de Habib Essid qui, après son départ, du ministère de l'Intérieur avait été l'homme de confiance de Laarayedh en matière de sécurité ? Sans oublier que le président de la République provisoire, Moncef Marzouki a nommé Sami Sik Salem en qualité de Conseiller en Sécurité.

«Auprès du chef du gouvernement, l’affectation d’un conseiller en sécurité est indispensable, explique un spécialiste à Leaders. Sa mission, essentiellement de synthèse et conseil consiste à assurer le suivi des questions dont il a la charge auprès d’au moins quatre ministères, à savoir l’Intérieur, la Défense nationale, la Justice (Services pénitenciaires) et les Finances (Douanes). Courroie de transmission, il lui appartient de soumettre au chef du Gouvernement les éléments recueillis avec son avis motivé, puis de relayer les instructions reçues et de veiller à leur mise en œuvre». Une mission, somme toute, tout-à-fait habituelle dans nombre de pays.