Opinions - 04.03.2014

URGENT: Une stratégie pour l'EMPLOI Maintenant!

A la lecture de mon dernier article intitulé: “5 Projets pour garantir 500.000 nouveaux emplois en Tunisie à la fin de 2015”; un bailleur de fonds m’a envoyée un email pour me dire que son agence était prête à financer certains des projets proposés. Par ailleurs, le Président  d’une association d’un pays Arabe m’a aussi contactée et a offert bénévolement et gratuitement d’aider à mettre en place le 1er projet (cité dans l’article). Au-delà des 5 projets cités et grâce aux lecteurs qui ont eu la générosité de proposer une longue liste d’initiatives, nous pouvons mettre en place une stratégie pour l’emploi qui devrait être la priorité numéro 1 maintenant. Cette stratégie devrait s’insérer dans un nouveau modèle de développement dont j’ai parlé dans mon premier article: “Et si la solution exigeait qu'on invente un nouveau modèle de développement?”.

Je m’étais engagée à faire deux choses:

A - Compiler toutes les idées de projets que je recevrai sur Leaders,
B - Parler de quelques mesures nécessaires afin de créer l’environnement propice à la création du maximum d’emplois.
Commençons par découvrir ce que plus d’une cinquantaine de tunisiennes et de tunisiens (dans Leaders et ailleurs), à qui j’exprime ma profonde gratitude, ont partagé avec tous les lecteurs et cela à partir de la Tunisie mais aussi, de la France, du Japon, de la Californie, d’un pays scandinave…etc.

A - Résumé des projets proposés

  1. Créer des emplois dans le secteur des énergies renouvelables dont solaire.
  2. Créer des Start-up régionaux chargées de la numérisation des documents officiels.
  3. Investir dans le secteur du dessalement de l'eau de mer grâce à l'énergie solaire, ainsi que le traitement et le recyclage des déchets.
  4. Investir dans la promotion de notre héritage culturel, sites archéologiques et monuments historiques de toutes les civilisations qui ont régné en Tunisie.
  5. Instituer une taxe de 1% sur les produits de tabac et tous les produits financiers.
  6. Une réforme législative vers plus de flexibilité afin d'instaurer une véritable politique de l'emploi.
  7. Une stratégie des ressources humaines.Accorder des prêts sans garantiesaux jeunes pour créer leurs entreprises etassouplir l’octroi des licences commerciales, cafés, restos, taxis. Encourager le temps partiel et développez la formation professionnelle de haut niveau.
  8. Mettre en place des doctorats professionnalisant dans le domaine de l'industrie.
  9. Investir les revenus du phosphate, du pétrole et du gaz.
  10. Promouvoir l’agriculture et les coopératives familiales.

B - Quel environnement propice à la création d’emploi?

Afin qu’une stratégie pour l’emploi réussisse, il faut créer un environnement propice. Je décriraibrièvement cet environnementtout en étant consciente qu’il faudrait beaucoup plus que cela, mais j’invite mes lecteurs à proposer d’autres éléments. J’invite aussi les jeunes, diplômés ou en voie de… à exprimer leur besoins et à contribuer à cette tribune libre.

Par ailleurs, je suis d’accord avec les lecteurs qui ont proposé que nous fassions des tables rondes à ce sujet. Cependant je crois en l’action et chaque discussion n’a aucune importance si elle n’est pas suivie par des actions concrètes sur le terrain.

1. Les besoins en formation: Je n’ai jamais pu comprendre ni réussi à m’expliquer pourquoi de générations en générations, la qualité de notre enseignement s’est dégradée. Qu’est ce qui manque à quelqu’un qui comme moi, par exemple ayant eu des professeurs de droit aussi brillants que feu Si Mohammed Charfi et feu Si Abdelfateh Amor, je n’ai pas pu reproduire la mêmequalité d’enseignement qu’ils m’ont prodiguée. Pour les deux ou troisgénérationsaprès la mienne, la qualité s’est encore dégradée. Cette dégradation nous a fait entrer dans un cercle vicieux qui fait que plus le niveau baisse, plus nos jeunes diplômés ont du mal à se faire recruter. Loin de moi l’idée de généraliser de ce phénomène, mais notre stratégie pour l’emploi doit comprendre un chapitre qui propose des formations à tous les diplômés qui leur permettra de compléter leur formation en comblant les lacunes afin de les aideràdécrocherleur premier emploi.

2. L’impact favorable sur toute la communauté: Il va sans dire qu’une stratégie pour l’emploi qui démarrerait rapidement aura un impact sur toute la communauté. Les lecteurs qui ont par exemple proposé des projets autour de l’agriculture familiale, ces projets auront un impact sur tout le village. Si de plus nous combinons ces projets avec les projets écologiques dont ceux basés sur les énergies renouvelables, nous pourrons arrêter l’exode rural et créerons une génération fière d’appartenir et de travailler sur les terres de leurs ancêtres. Pour cela crayons un pôle dans chaque ville afin que la capitale n’ait plus la fascination qu’elle a eu sur des générations. Il va s’en dire qu’un changement de la culture de chaque citoyen doit s’opérer afin que chacun d’entre nous œuvre à faire développer l’endroit où il vit et crée ce sentiment d’appartenance qui est très sain. J’ai personnellement beaucoup admiré Mme Riadh Zghal à qui on avait demandé, il y a 20 ans, de venir travailler dans la capitale et qui avait simplement répondu, si chacun d’entre nous réussissait là où il était, cela contribuerait à notre réussite à tous! Œuvrons tous à faire de la Tunisie, le pays de 100 capitales aussi attirantes, belles et vertes les unes que les autres. J’invite le million de tunisiens à l’étranger à œuvrer à faire de ce rêve une réalité en contribuant, avec leur famille restée au pays, à embellir le village ou la ville où ils sont nés ! Le rêve serait que chaque immigré venant passer le mois d’été, contribue à ouvrir une bibliothèque, une aire de jeu pour enfants, un espace culturel ou sportif pour les jeunes, un espace vert, assainirait une plage ou un port.

3. Le budget adéquat et comment le trouver? Les bonnes idées attirent les financements et non l’inverse. Si nous comptons sur notre génie collectif et produisons une excellente stratégie pour l’emploi, nous réussirons à attirer les financements nécessaires. En plus des financements extérieurs, nous devons compter sur nos propres ressources comme cela a été suggéré par certains. En tant que tunisiens nous aimons investir dans l’immobilier. Il est temps de changer cette culture et de commencer à investir dans des projets créateurs d’emplois. Je n’ai pas les statistiques réels, mais imaginons que chaque tunisien possédant une deuxième maison ou un terrain, transforme ce capital en investissement pour un projet qui emploierai 5, 10 ou 100 personnes, nous contribuerons collectivement à offrir des milliers d’emploi pour des personnes qui ne demandent qu’une chose : vivre dignement grâce à un travail et un salaire décents.

4. Les différentes étapes à accomplir: En fait cette stratégie pour l’emploi doit être multisectorielle et multidimensionnelle et c’est pour cela que chacun d’entre nous, selon son expertise et expérience, peut contribuer en apportant sa pierreà cet édifice. Donc mesdames et messieurs les économistes, juristes, politologues, professeurs, docteurs, journalistes, vivant à l’étranger, à la retraite, à la recherche d’un emploi… à vos plumes! Je m’engage pour ma part à compiler toutes les étapes que vous proposerez dans mon prochain article afin que nous écrivions ensemble notre stratégie nationale pour l’emploi.

5. Comment transformer la bureaucratie en alliée du développement: J’avais dis dans mon premier article que pour moi, plus dangereux que le terrorisme, est la bureaucratie qui étouffe toutes les bonnes idées, initiatives ou projets.Likertet Emberling ont développé un schéma qui décrit le développement de n’importe quelle institution, qu’elle soit gouvernementale, privée ou appartenant à la société civile…. Si nous l’appliquons à notre réalité, nous allons voir que notre bureaucratie opèreau deuxième niveau or le développement ne peut commencer àse réaliser qu’au niveau 5. Pour que notre stratégie de l’emploi puisse réussir, elle a besoin de s’appliquer dans un environnementoù notre bureaucratie progressedu niveau 2 vers le niveau 5. Autrement, nous allons continuer àperpétuer les mêmeserreurs du passé en espérant voir des résultatsdifférents.

6. Comment transformer nos ambassades en agences pour l’emploi?

Ayant travaillé ces deux dernièresannées dans un pays du Golfe, j’ai toujours été étonnée de voir qu’un pays Arabe avait réussi à placer 700.000 de ses citoyens, alors qu’au même moment, il n’y avait que 3000 institutrices tunisiennes dans ce même pays. Au-delà du travail diplomatique classique, chaque ambassadeur devrait passer ses journées à frapper aux portes de n’importe quelle compagnie pour négocier des contrats. Dans ce processus, il devra se faire accompagner par les tunisiens qui sont déjà basés dans ce pays et qui ont un réseau bien établi de contacts.Une fois recruté, l’ambassade fera le suivi avec l’employeur pour s’assurer que chaque employé délivre le meilleur travail et s’assurer de lui trouver une formation s’il a la moindre lacune, afin d’améliorer sa performance. De plus, nos ambassades doivent devenir des espaces accueillants, où les tunisiens peuvent se rencontrer, partager un repas, un spectacle musical ou théâtral, recevoir des cours de langue ou d’informatique etc…A la fin de chaque année, le Président de la République décernera un Prix d’honneur pour l’ambassadeur et son équipe qui aura réussi à faire recruter le plus de tunisiens dans le pays où il est basé.

Par ailleurs, en acceptant de payer le salaire d’un jeune pendant deux ans, nous pouvons le faire recruter auprès des Nations Unies ou dans une organisation internationale ou régionale (dans le cadre du programme JPO) et nous pouvons ainsi faire recruter plus de 10 jeunes par an qui, en fonction de leur performances, auront un travail rémunéré, après cela, par l’organisation elle-même. Un seul pays Arabe a commencé cette expérience à laquelle j’ai contribué en 2013. Cette expérience est très facilement applicable en Tunisie. Il suffit que la cinquantaine de nos fonctionnaires internationaux qui viennent de sortir à la retraite ces deux dernières années, créent un «Groupe des Anciens fonctionnaires internationaux», réunissent le financement et contactent les organisations où ils ont servi, pour placer les 10 premiers jeunes qui réussiront cette année, avec la meilleure moyenne et parlant couramment trois langues.

Je conclurai par quelques citations des lecteurs ayant réagi à mon dernier article et que j’ai aimées:

  1.  “Les Tunisiens doivent redécouvrir la "valeur" travail qu'ils semblent avoir égarée depuis la Révolution”.
  2.  “Education is the best investment next generations can benefit from. We have to encourage our youth to dream, hope and believe on achieving and overcoming obstacles”.
  3. “Le pouls d'un pays, c'est le niveau d'instruction, l'infrastructure, le transport en commun, des bibliothèques et des piscines pour la santé de l'esprit et du corps”.
  4. “On a besoin de patriotes et de vrais Hommes [et Femmes] d'Etat”.

Khadija T. MOALLA; PhD


 

Tags : khadija Moalla   Leaders   taxe   Tunisie  
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15 Commentaires
Les Commentaires
Karim ELKATEB - 04-03-2014 16:33

Tous ceux qui ont besoin de main d'oeuvre qualifiée vous le diront, il n'y a plus de menuisiers forgerons électriciens plombier. Poser convenablement un carrelage de nos jours, est devenu une prouesse technologique. Des formations de 2 ans et la personne est prête à travailler, et convenablement s'il vous plait. Regardons l'exemple de l'allemagne dans ce domaine, tout s'explique quand on y voit les chiffres du chomage par rapport au reste de l'europe.

KAMOUN HICHEM - 04-03-2014 17:51

Bonjour j'ai quelques propositions à faire au sujet de l'aide à créer des emploies: 1/ développer un système performant de formation professionelle (à la manière Swisse)qui valorise les métiers (électricien, plombier, climatisation, chauffage, menuisier, patissier, cuisinier, couturier, tourneur, informaticien, agriculteur, technicien de santé, machiniste etc)et crée des passerelles avec les formations plus académiques. On pourra citer des centaines de métiers et eb créer des centaines d'autres pour l'avenir. 2/je ne suis pas d'accord de laisser partir nos compétences à l'étranger,bien au contraire il faut les encourager à rester et encourager les autres à rentrer,pour creer des emploies. Ils peuvent intégrer et former les forces vives et créatrices du pays (voir les modèles chinois,indien,coréén,ecossé etc) . 3/ il faut investir massivement dans l'infrastructure et créer de grands poles industriels et de services à forte valeure ajoutée dans les régions ( sidi bouzid pour l'agro alimentaire,gafsa pour les mines,théla pour le marbre,sahel textile,sfax industrie etc)

A. FREDJ - 04-03-2014 18:09

En 1984, au beau milieu de la crise, financièrement plus profonde que celle que nous vivons maintenant, trois hauts responsables, en la personne de Mr MOALLA, Mr LASRAM ET Mr BELKHODJA, ont réuni pendant trois jours, en cercle fermé, tous les hauts commis de l'Etat. L'objectif : sortir avec une centaine d'idées de projets et les correctifs à engager au niveau de la législation fiscale et financière. Le résultat fut probant. Votre approche d'écarter une table ronde à laquelle seront conviés des spécialistes et des professionnels est plutôt une obstination à rester théorique. Ce ne sont pas vos articles qui feront avancer les choses ni même les soutiens que vous recevez d'ici et là. Il faut passer à l'action et tester ces bonnes volontés qui se sont manifestées en les confrontant ensemble autour d'un vrai débat qui débouchera sur des propositions concrètes. C'est le baromètre du succès.

T.B. - 05-03-2014 01:25

Plusieurs des points que vous proposez peuvent certainement être regler avec les gens sur place, soit les ménages qui cherchent tel technicien dans tel branche ou dans les annonces dans les journaux où on peut avoir beaucoup d´information des besoins, il parait qu´ils sont énorme. Je peux dire aussi que je suis content pour vous d´avoir obtenu une offre d´aide pour realiser le premier projet et une autre aide pour d´autres projets.Tou ca c´est encouragent. Je voudrais quand meme proposer de ma part ce que je vois important en plus pour le pays: l´énergie solaire est un question stratégique et d´un grand´intêret pour le futur; mais quel voie et solution choisir cela dépend de ce qu´on veut, si on veut faire de l´énergie solaire un débouché d´exportation (pour les pays voisins comme clients certains et durables)il faut alors construire un grand projet, car une niche économique est necessaire économiquement,il sert comme úne sécurité pour le pays, il ne faut pas tout manger et au contraire laisser quelque chose pour le lendemain. Mais si c´est ce projet est inabordable, on pourrait se satisfaire par crée de l´énergie avec des panneaux solaires dans des localités différentes du pays, cette dernière solution semble possible du fait qu elle est moins chere et le rendement est de toute facon grand du fait que le pays est très ensoleillé. Un autre projet auquel je pense se trouve dans l´agriculture, par ex: des cooperatives de différentes activités-produits laitiers, céreals, fruits et legumes, de toutes ces unites on pourrait faire une grande firme qui contient les produits de ces activités et faire de cette firme une société également pour l´exportation pour les pays voisins avant tout mais aussi pour d´autres pays. En somme il faut au moins une grande firme ( multinationale) qui sevirait comme garantie pour le pays. C´est éxactement comme simens, folksvagen en Allemangne ou Dassaut en france. Mais ca c´est pour le moyen terme , ce n est pas pour maintenant.

mjr - 05-03-2014 09:53

Valoriser le travail et la valeur ajoutée.C'est la seule alternative à long terme.Nos enfants et petits enfants nous en seront reconnaissants.

citoyenne indépendante - 05-03-2014 10:43

A mon avis nous sommes Tous porteur d'idées et autres, le plus urgent est de mettre en application et en parler après! ! Les jeunes agonisent! ! La coopération entre les régions est déjà une grande idée, il faut peut être essayer de la mettre sur la table.

Moalla Amina - 05-03-2014 14:09

1. Le premier point me semble être le point cardinal de toute politique de développement, en général, et plus particulièrement de toute stratégie d’une meilleure employabilité des jeunes diplômés. Le constat que le niveau éducatif en Tunisie ne cesse de se dégrader est évidemment incontestable. Une seule solution : revoir tout le système d'enseignement depuis l'entrée à l'école primaire jusqu'à la sortie vers le marché du travail. (Le complément de formation en fin de parcours, quand à lui, devrait plus cibler le manque d'adéquation entre les formations prodiguées et les besoins du marché du travail). Aussi, personnellement, j’aurais pointé ce premier point sur la « nécessité de réorienter le système éducatif » plutôt que sur les « besoins en formation ». Une première idée qui peut rentrer dans le cadre de cette réorientation : Faire du renforcement de la formation professionnelle la clé de voute de la mise en adéquation avec le marché du travail. Il n’y a pas assez d’ouvriers et de techniciens correctement formés et il y a trop de diplômés du supérieur). 2. Le deuxième point vise le développement régional et l’encrage des populations dans leurs régions d’origine. Il est clair que l’exode rural est du à deux causes majeures : le manque de travail et la faiblesse du niveau d’équipements (socio-collectifs et d’infrastructure). Comment créer de l’emploi ? Certes, l’encouragement de l’agriculture familiale et des projets écologiques pourrait contribuer à la création d’emploi. Mais cela est-il suffisant ? Par ailleurs, Le changement des mentalités vers un plus grand attachement à sa région d’origine ne pourrait s’opérer que s’il était encouragé que par une politique volontariste de l’Etat qui doit équiper les chefs lieu de gouvernorats et de délégations de sorte à en faire des lieux de vies attractifs et où il fait bon vivre. Une réflexion sur la restructuration et la réhabilitation urbaine de ces centres urbains devrait être engagée en mettant l’accent sur les normes de la construction, les règlements d’urbanisme, les équipements culturels et de jeunesse et les espaces verts. 3. Le troisième point tente de trouver de « bonnes idées » pour encourager les investisseurs locaux. L’idée proposée de réorienter les énormes capitaux injectés dans l’immobilier vers la création de petites entreprises créatrices d’emplois me semble assez peu réaliste. En effet, autant il est facile d’acheter un terrain ou construire une maison et de les laisser prendre de la valeur ou encore les utiliser en tant que logement secondaire, tout en continuant à exercer son propre métier : médecin, avocat, architecte, fonctionnaire …. etc., autant il est hasardeux et difficile de créer et de diriger une nouvelle entreprise. Ce n’est pas impossible mais c’est loin d’être applicable à une large échelle. 4. En quatrième point nous sommes sollicités à contribuer à la définition des étapes de la stratégie de l’emploi. Pour ma part, je dirais que ce qu’il a lieu de faire en tout premier lieu, c’est de lancer une démarche prospective pour mieux adapter le système éducatif et de formation au marché du travail. (Il y a trop de médecins et d’architectes et pas assez de plombiers. De plus, la formation des médecins, des architectes autant que des plombiers, est loin d’être optimale). Pour cela, il serait nécessaire de : • Définir sur des bases prospectives de moyen et long terme, la répartition des emplois par secteurs d’activités et catégories socio-professionnelles ; • Définir conséquemment les besoins en formation • Caler le système éducatif à ces besoins 5. Il est difficile de commenter ce point si on ne connait pas le schéma de Likert et Emberling, ce qui est mon cas. J’attends de Mme Moalla de nous éclairer. 6. Que les ambassades étendent leurs activités en agence pour l’emploi me semble être une excellente idée et je m’étonne que ce ne soit pas encore le cas.

m.fathallah - 05-03-2014 14:29

Les theoriciens chez nous sont nombreux mais les praticiens il faut les trouver. Ben salah nous avait promis monts et merveilles pendant les annees 60 mais il nous avait conduit a la banqueroute et a la perte de notre agriculture. mettre ces projets a la discussion et a la critique et etudions la faisabilite de ces projets puis donnons a cette dame le ministere de l'economie s'ils saverent que ses projets sont faisables avec succes garanti.

Moalla Amina - 05-03-2014 14:38

Je viens de lire les commentaires de MM. Kamoun Hichem et Karim Elkateb et je souscris tout à fait à leur approche. Comme je l'ai dit moi-même dans mon précédent commentaire, il s'agit en effet de faire de la formation professionnelle le cheval de bataille de toute politique de l'emploi. Nous avons perdus nos ouvriers qualifiés faute de formation adéquate et de nombre suffisant alors que dans le même temps nous manquons cruellement de ce type de main d'oeuvre. (En Tunisie on construit en masse). Pendant ce temps, des milliers de bacheliers, souvent diplômés des sections littéraires "poirotent", attendant désespérément une embauche. Réorientons notre système éducatif de sorte à le remettre en adéquation avec le marché du travail, cela résoudra au moins 50% du problème du chômage en Tunisie.

Khiari - 05-03-2014 16:31

Trop politique et rien de concrêt! Pour créer des emplois il faut que de la croissance soit inclusive et durable et qui a pour objectif la réduction de la pauvreté. Comment le mettre en application? a votre banalité de point 9 qui me fait rire, je replique qu'il faut créer de la valeur ajoutée à partir de nos ressources cad au lieu d'exporter les phosphates par bateaux et en tonneaux, on exporte plus de produits finis! Et la, on peut parler de revenus car nous aurions multiplié nos revenus par 3 ou 4 et créer des dizaines de milliers d'emplois.

Paola - 05-03-2014 23:07

Merci pour ces trois articles qui dessine le monde sur lequel nous devons investir - formation a l'entrepreunariat des jenes a partir de l'ecole; des investissements dans le secteur des energies renouvelables et de l'environnement; la mobilisation du secteur gouvernemental au service de l'emploi et de l'economie solidale. Je tiens a souligner trois pistes complementaires qui me semblent etre tres importantes: l'entrepreneuriat social, le role du systeme prive et les dynamiques de developpement local. Sur les entreprises sociales. Nous devons investir dans de nouveaux modeles economiques, tels que l'entrepreunariat social - c'est a dire investir dans les entreprises qui cree de la valeur ajoutee au niveau social, en travaillant avec les couches les plus vulnerables de la population (jeunes hors du systemes scolaire ou au chomage, personnes defavorisees, femmes chef de famille etc). Beaucoup de pays europeens et ailleurs ont reconnu le role du 'troisieme secteur' dans la creation d'emploi a travers des status legaux (legal frameworks) appropries (voir http://www.oecd.org/cfe/leed/jobcreationthroughthesocialeconomyandsocialentrepreneurship.htm). Ces modeles se base certainement sur le monde de la cooperation economique et de l'implication des organismes de la societe civile au niveau economique et de l'emploi. Le deuxieme point porte sur le role du secteur prive dans la creation et le financement d'entreprises novatrices. Une strategie porteuse pourrait etre la creation d'un reseau de 'business angels' (peut etre a travers le reseau des ambassades mentionne dans l'article). Un business angel – littéralement, « investisseur providentiel » – est un particulier qui investit dans une entreprise innovante à potentiel et qui, en plus de son investissement, accompagne et met à disposition de l’entrepreneur, ses compétences, son expérience, ses réseaux relationnels et une partie de son temps. Le business angel est un véritable associé-entrepreneur dont l'accompagnement est à forte valeur ajoutée, le business angel pouvant apporter sa compétence, son énergie et son expertise. Finalement, il faut investir dans le leadership local a travers des alliances fortes entre les elus politique, le secteur prive et la societe civile pour mettre en avant le potentiel humain, culturel, artistique, entrepreunarial et de developpement au niveau local. Ceci surtout dans les zones les plus defavorisees, autant en milieu rural qu'urbain. Je reste prete a apporter ma contribution a cette vision courageuse et necessaire pour construir un monde qui nous appartient et que nous serons fiers de laisser a nos enfants.

Fradi Hichem - 06-03-2014 11:06

Bonjour j'ai parcouru la liste des projets dans votre initiative et ce qui manque le plus c'est de créer des projets dont le produit est destiné à l'exportation pour créer de la valeur ajoutée au pays sinon à long terme on ne pourra jamais resoudre le problème de l'emploi et pour ça il faudrait trouver des idées qui se vendent à l'étranger et non seulement sur le marché tunisien que je trouve déjà presque saturé. personnellement je pense qu'il faudra changer radicalement le système d'éducation universitaire et s'orienter vers un partenariat efficace et réell entre les entreprises et les universités en encouragent les entreprises (via des reformes fiscales) à investir dans la formation des jeunes en finançant les études qui elles même ne dvraient pas seulement être faites au sain de l'université mais en alternance entre université et entreprise et ce dès les premières années du cursus universitaire.

Sahli Lotfi - 06-03-2014 11:30

Créer des Start-up régionaux chargées de la numérisation des documents officiels. Un tel sujet proposé suscite l'intérêt et mérite une attention particulière vu qu'il peut générer des milliers d'emplois immédiats et aux moindres coûts (3000 Dinars/emploi en moyenne). A titre d'exemple la numérisation des plans de constructions de logements individuels et communs approuvés par les communes et leur implantation dans les plans d'aménagement et l'affectation de données afférents (Propriétaires, rôles, surfaces bâties, dessertes en électricité, gaz, eau potable, réseaux d'eaux usées etc..)apportera des milliers d'emplois à travers toute la république. Toutefois le programme des Nations Unis PNUD ppourrait financer ce projet.

B. REBAI - 12-03-2014 11:42

Tout d’abord bravo et merci pour ces articles de qualités. Voici rapidement ce je pense primordial pour notre chère Tunisie : 1. Il faut réformer en toute urgence notre système d'éducation primaire et secondaire: - Mettre l'accent sur les langues vivantes (actuellement les jeunes, dont je fais partie, parlent deux à trois langues mais aucune n'est maîtrisée) - Alléger et améliorer la qualité des programmes enseignés - Créer / Revoir la formation des enseignants. - Pour l’enseignement secondaire: créer des formations professionnelles (+ Bac professionnel) tout en créant des passerelles entre les différentes formations ce qui permettra à l'élève de bien choisir la voie qui lui correspond le mieux tout en lui donnant la possibilité d'en changer vers une autre. 2. Il faut revoir l'enseignement supérieur: - Adapter les formations a nos besoins avec toujours des passerelles entre les formations - Mettre l'accent sur la pratique (quasi inexistante) - Valoriser la recherche - Structurer la recherche En termes d'emplois, je pense que tout est dit dans l’article : - Favoriser les projets écologiques, de recyclages, et d’énergies renouvelables.

amamou - 19-03-2014 15:46

Je salue cet effort et j'ai beaucoup d'idées surtout dans le domaine de la micro-entreprise. Je vous informe cependant qu'une stratégie Nationale pour l'emploi et la formation professionnelle a été mise en place pour la période 2013/2017. Cette stratégie a été le fruit de longs et grands travaux auxquels ont participé bon nombre d'experts et de cadres supérieurs du Ministère de la formation professionnelle et de l'emploi dont moi même. Tout a été dit (réglementation, micro finance, micro entreprise, énergie renouvelable, formation , éducation.....). Mais qu'est il advenu de cette stratégie? elle a été mise dans les tiroirs pour absence d'hommes et de femmes compétents pour la mettre en oeuvre. Bien plus encore, les compétences ont été écartées de leurs postes pour laisser la place à des cadres dont l'objectif est d'accéder au pouvoir et de gagner une promotion. Aider le pays à redémarrer, trouver de nouvelles opportunités d'emploi salarier ou indépendant, est leur dernier soucis. Ce qu'il faut aujourd'hui ; et j'ai encore de l'espoir, c'est que les nouveaux Ministres du gouvernement JOMAA aient le courage et l'envergure nécessaire pour redistribuer les cartes et placer les hommes et les femmes qu'il faut à la place qu'il faut; le reste viendra tout seul.

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