News - 22.09.2013

Jusqu'où ira l'UGTT, Ennahdha se montrera t-elle plus conciliante et que peut faire Ben Jaafar?

L’échec de l’initiative du Dialogue national prônée par le Quartet a plongé une bonne partie de l’opinion publique tunisienne dans la consternation,  la sortie de crise était attendue par tout le pays. Fidèle à sa promesse de dévoiler les  responsables de cet échec, Houcine Abbassi, secrétaire général de l’UGTT a accusé Ennahdha de de saboter cette initiative, estimant que son dernier communiqué est « ambigü et autorise des interprétations et des lectures diverses ». Il ne lui restait plus qu’à affirmer : "Nous tenons à notre initiative et nous allons oeuvrer à la faire appliquer en nous appuyant sur nos propres forces et sur notre peuple avant tout". 
 
La suite de cette déclaration n’a pas tardé. C’est ainsi que la Commission administrative de l’UGTT, réunie l’après-midi même, dans la même salle où s’était tenue la conférence de presse, a décidé le lancement d’une série de manifestations dès cette semaine dans les régions devant aboutir à un grand rassemblement dans la capitale, probablement, ce samedi. Il s’agit-là, selon des syndicalistes, d’un premier degré de mobilisation devant montrer à la Troïka et plus précisément à Ennahdha la capacité de la centrale syndicale sa capacité de mobilisation dans toutes les régions du pays. Ni grèves régionales ou sectorielles tournantes, ce que tous craignent sans doute, mais des marches pacifiques. Qu’en sera t-il pour la suite ? La Commission administrative a gardé sa réunion ouverte pour envisager les prochaines étapes à entreprendre, ce qui confirme la volonté de Houcine Abbassi de laisser encore une issue de sortie à Ennahdha.
 
De leur côté, les autres membres du Quartet, l’UTICA, la LTDH et l’Ordre des Avocats doivent retourner  à leurs strutures pour décider des positions à prendre. Ouided Bouchammaoui a bien souligné lors de la conférence, samedi, que son alerte quant à l’extrême gravité de la situation économique et l’urgence d’une sortie de crise n’a pas eu l’écho nécessaire auprès de la Troïka. Elle doit aujourd’hui en référer à son conseil national, sachant que la marge de manœuvre de la centrale patronale reste réduite ne pouvant recourir à des arrêts de travail ni appeler à des grèves, même si certains employeurs l’envisagent sérieusement. Le bâtonnier Mohamed Fadhel Mahfoudh devra de son côté tâter le pouls de ses confrères membre du bureau national pour convenir de la suite à réserver dans ce bras de fer qui s’annonce. Il en sera de même pour Abdessettar Ben Mooussa, avec les instances de la Ligue.
 
Quant au mouvement islamiste, il est clair que son aile dure continue à  peser de tout son poids pour  ne pas céder sur les principaux points de la feuille de route élaborée par le Quartet. Il s’agit notamment pour ce qui est de la formation immédiate d’un gouvernement de compétences nationales et la limitation des attributions et de la durée de l’Assemblée nationale constituante. Peut-on espérer de meilleures prédispositions à l’issue de la réunion du Majliss Echoura ce weekend ? Les optimistes y fondent des espoirs, sans s’attendre à une avancée majeure.
 
Moncef Marzouki qui s'est envolé pour New-York pour prendre part à la 68e session de l'assemblée générale des Nations Unies ne sera d’aucun appui pour la reprise des concertations.Quant à Mustapha Ben Jaafar, leader d’Ettakatol et président de l’ANC, qui essaie tant bien que mal de jouer les médiateurs, il a peu de chances de rde réussir dans sa tâche étant contesté dans les deux camps.
 
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4 Commentaires
Les Commentaires
mhamed Hassine Fantar - 22-09-2013 23:36

Citoyennes et citoyens, nous ne jetterons pas l'éponge après l'attitude négative d'Ennahdha . Nous resterons unis autour du Quartet formé par l'UGTT, l'UTICA, la Ligue des droits de l'homme et l'ordre des avocats.Nous saluons par ailleurs la proposition du Président de Nida Tounès quant à la nécessité du départ de l'ensemble de l'Exécutif y compris le Président de la République lequel, à ce jour, n'a rien fait pour la Tunisie: son bilan paraît plutôt neutre pour ne pas dire négatif.

Observateur - 23-09-2013 00:45

Un peu arrogant l'Abassi! Mais pour qui se prend-il? Folie des grandeurs? Un médiateur "neutre" qui veut fléchir ses muscles? Il est de plus en plus clair que l'UGTT n'est pas un médiateur impartial. Je ne suis membre d'aucun parti. Ayant suivi le débat l'autre soir - par ailleurs, Maya Jribi joue trop pour la galerie- je me rends compte qu'il y a un manque total de confiance entre majorité et oppostion. L'opposition demande la démission du gouvernement et Ennahda demande des garanties pour le processus transitionnel continue sans entraves. Je trouve les arguments d'Ennahda aussi légitimes que ceux de l'opposition. Malheureusement les médias ne nous les présentent pas clairement. Pourquoi Ennahda devrait-il faire confiance et accepter sans négociations et sans garanties?

Dr. Néjib BOURAOUI (Politologue) - 23-09-2013 10:31

On l'a déjà dit et redit: M. Houcine Abassi n'est pas l'homme qu'il faut pour cette mission de médiation, car il se comporte comme juge et parti ! Pire encore, M. Abassi veut se substituer à la justice en innocentant – « généreusement » - l'auteur de la fuite d'un document "top secret" du Ministère de l'Intérieur et en accusant – sans coup férir - tout un gouvernement avant même que la justice n’ait dit son dernier mot sur cette affaire criminelle relevant – en premier lieu - du code pénal et du droit administratif tunisiens !! Administrativement parlant, le fonctionnaire auteur de la fuite du document en question doit, outre une poursuite judiciaire, être traduit – aussi - devant le conseil de discipline de son département. Pour ce qui est de la responsabilité politique de ce crime abjecte de Feu Mohamed Brahmi, qui a secoué toute la Tunisie, il faut attendre encore le résultat de l’enquête judiciaire qui doit déterminer la responsabilité et/ou l’implication éventuelle de responsables politiques dans ce crime contre l’humanité ! A titre de rappel, le peuple tunisien, qui a déjà fait sa révolution, n’acceptera plus de subir impunément les crimes de ses dirigeants quelque soit leurs noms, leurs rangs ou leurs partis politiques... !! En Tunisie, nos gouvernants et leurs gouvernements sont en majorité des spécialistes de l’attentisme et du manque de volonté, quelque soit leurs bords, çà nous coute très cher!

aliocha - 23-09-2013 11:56

monsieur l'observateur: Ennahda doit faire confiance parce que les démocrates ont montré leur bonne fois en organisant une élection transparente et en respectant le résultat! c'est eux qui n'inspire pas confiance car il ne veulent pas instaurer les mêmes conditions de neutralité qui ont prévalu pour les dernières élections! le seule garantie c'est le peuple et celui là on ne lui a pas encore demandé son avis!

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