News - 27.07.2013

Ben Jaafar dans un ultime exercice de rattrapage: "Tout devient possible"

Le président de l’Assemblée nationale constituante et leader d’Ettakatol Mustapha Ben Jaafar s’est lancé samedi en fin d’après midi dans un ultime exercice de rattrapage, lançant un appel aux élus de la Nation qui ont décidé de suspendre leur mandat « à regagner leurs siège pour les tous derniers 100 mètres qui restent à accomplir ». En mode super-positif, il répète que « tout est possible » : Les derniers les points d’achoppement à résoudre ? Ca sera fait dans une semaine. Le débat sur la constitution ? Adoption d’ici fin août. Loi électorale ? Adoptée fin septembre au plus tard. 

«Ainsi, nous aurons tout bouclé, le 23 octobre 2013 » promet Ben Jaafar qui ajoute cependant qu’il va falloir aussi finaliser le projet de loi sur la justice transitionnelle pour favoriser la grande réconciliation nationale. « Aujourd’hui et plus que jamais, le pays a besoin de cette réconciliation, essentielle. Si des poursuites doivent être engagées, elles doivent s’accomplir dans le respect de la loi".
 
Ame sensible, il joue sur l’émotionnel : « Déjà, j’ai du mal a imaginer que la place de notre martyr Mohamed Brahmi sera vide lundi et je ne saurais accepter que des dizaines d’autres places le seront aussi. Je ne vois pas de raison à tous ces appels à la dissolution de l’Assemblée, dira-t-il, jetant à la poubelle un travail titanesque».
 
S’adressant au gouvernement, Ben Jaafar l’invite à prendre les mesures urgentes réclamées et surtout s’opposer à la violence, notamment celles émanant des ligues, en donnant des signaux clairs. Sans aller jusqu’à demander la dissolution des Ligues de Protection de la Révolution, le président de l’ANC et leader d’Ettakatol rate à ce sujet une excellente occasion pour rallier ouvertement et clairement en position non-négociable l'une des principales revendications du camp démocrate. 
 
Poursuivant son adresse à la classe politique et aux Tunisiens, Ben Jaafar invite à la reprise du dialogue, espérant que nul ne s’y abstiendra et rappelant que toutes les questions méritent d’être débattues y compris celle d’un remaniement politique et la formation d’un gouvernement d’union nationale. « L’essentiel, souligne-t-il, est de tenir compte du facteur temps ». 
 
De bonnes intentions, de grandes promesses, comme il en avait déjà fait plusieurs sur le calendrier de l’ANC et sans une date approximative des élections : Mustapha Ben Jaafar est dans un ultime recours, un grand pari. Parviendra-t-il à se faire entendre et convaincre ses pairs retirés de l’ANC et bastonnés lors de leur sit-in ce samedi après-midi, précisément devant le palais du Bardo ? « La voie de la sagesse doit l’emporter » répètera-t-il. 
 
«En bon président de l’ANC, commente pour Leaders un analyste, il devait bien défendre son institution et récuser toute remise en cause de sa légitimité En leader d’Ettakatol, n’arrivant pas à capter les palpitations de millions de Tunisiens et leurs profondes aspirations qui jaillissent en lame de fond, a-t-il été au rendez-vous de l’histoire».
 
 
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5 Commentaires
Les Commentaires
NAJI BEN HAMIDA - 28-07-2013 06:16

Papy fait de la résistance pour se maintenir, Ce monsieur nous sert depuis un an la même soupe froide et indigeste , comme ses discours. Il nous coute très cher, et au surplus, il est politiquement nuisible . Dans une démocratie, comme aux jeux d'échecs , on abandonne quand on vous déclare que vous êtes mat. Mais, si on n'a pas d'amour propre ,pas de fierté, et aucune dignité, on se laisse virer comme un malpropre. Et cela est une question d'éducation .

sihem - 28-07-2013 12:41

Les démissionnaires ont prévu de quitter l'ANC avant le bouclage de la constitution depuis le premier jour de l'élection de cette assemblée. nous assistons à la dictature de la minorité

Jean Pierre Ryf - 28-07-2013 17:57

Un discours strictement pour rien et qui est loin d'être à la hauteur des événements qui agitent le pays.Le dialogue, un agenda des choses que l'on a déjà entendu dans sa bouche sans aucun résultat positif. Une contestation de la violence mais même pas le courage de dire haut et fort les responsabilités et de demander la dissolution des ligues fascistes. Du vent. mais que pouvez t on attendre d'un leader d'Etakatol qui s'est couché devant les islamistes? Le peuple ne se contentera pas de ce genre de discours qui ressemble a ceux des dictateurs finissant.J'ai compris , on va faire, ayez de la patience... Les Tunisiens ont déjà eu assez de patience.

Observateur - 28-07-2013 21:39

Ben Jaafar est la voix même de la sagesse. La semaine dernière, tout semblait aller dans la bonne direction: le débat sur la Constitution avait commencé ou devait l'être et la future instance élctorale était sur le point d'être finalisée. Certains sont-ils en train de se servir de l'infâme assassinat de Brahmi pour saborder tout le travail qui a été fait et qui était sur le point d'être accompli? Dans ce cas, le meurtre profite-t-il aux ennemis de la révolution aussi bien qu'à ceux qui essaient de faire tombe le gouvernement (et maintenant l'ANC) depuis plusieurs mois? Comment remplira-t-on le vide? Et surtout qui devra décider de la prochaine étape? Certains sont en train de vouloir conduire la Tunisie vers une autre tansition à l'aveuglette? Arrêtons tous ces jeux malsains et finissons le travail et allons aux prochaines élections. Y en marre!

Skander Ounaies - 29-07-2013 13:24

Mustapha Ben Jaafar a perdu toute considération à partir du moment où il n'a rien dit sur l'affaire du drapeau national à l'université de la Manouba;ce jour là beaucoup de Tunisiens ont compris qu'il ne fallait pas compter sur ce monsieur pour défendre la Tunisie.

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