Opinions - 16.01.2013

Révolution tunisienne : 2013, l'année de tous les dangers

La Tunisie s’enfonce chaque jour davantage dans l’intolérance et le sectarisme. Rien ne semble pouvoir arrêter une machine infernale qui conduit le pays inexorablement au chaos et à la guerre civile. Le tribalisme, le corporatisme et le régionalisme ont pris le dessus sur la Nation et l’intérêt public.  Quant à l’Etat, affaibli et domestiqué, il n’est plus en mesure de jouer son rôle d’arbitre, ni d’assumer ses devoirs les plus élémentaires de sécurité et de justice. Aucune problématique socioéconomique majeure à la base du déclenchement de la révolution n’a trouvé de solution, ni même un début de solution. Aux yeux du monde comme à nos propres yeux, la Tunisie n’est plus la Tunisie, terre de progrès et de tempérance.

La responsabilité du désastre est générale. Le régime de Ben Ali légua, quoique disent certains, un bilan catastrophique à tous  points de vue : des déséquilibres économiques, régionaux et sociaux gravissimes ; une classe dirigeante globalement déconsidérée et déconnectée des réalités ; un Etat plus craint que respecté ; une administration blasée et démobilisée ; des régressions mentales et morales rédhibitoires. Mais ce legs, tout négatif qu’il soit,  ne doit pas tout excuser.

Si l’on analyse objectivement les tenants et les aboutissants ce qui s’est passé plus précisément après le 14 Janvier 2011, on ne peut que souligner la très grande responsabilité du Haut Comité pour la réalisation des objectifs de la révolution. L’adoption d’un mode de scrutin inapproprié a impulsé aux hommes et aux structures politiques une direction et des choix qui portent en eux tous les ingrédients du malheur qui s’annonce. Aucun être sensé ne peut attendre de la proportionnelle de liste autre chose que l’inflation des partis politiques, la nullité du débat d’idées et la paralysie du pouvoir. Quelle que soit la majorité parlementaire qui se dégagera  des prochaines élections, elle ne sera jamais assez solide et cohérente pour soutenir un gouvernement efficace, capable d’affronter les difficultés et de mener le processus de démocratisation à bien. Car, contrairement à ce qu’il se dit dans certains cercles et salons, l’assemblée nationale n’a pas pour vocation première de représenter tous les courants politiques existants dans un pays. La proportionnelle est justifiée quand il s’agit d’élire un conseil municipal ou de région, mais elle est inadéquate dès lors qu’il s’agit de dégager une majorité à l’assemblée nationale. Que l’on juge les choses par rapport aux contingences actuelles ou que l’on se projette dans l’avenir, la proportionnelle de liste ne permettra jamais de dégager une telle majorité, ni d’assurer au pays un minimum de stabilité.

Qu’il ait existé une lame de fond favorable à certains politiques lors des élections du 23 Octobre 2011, c’est incontestable, mais jamais leur résultat n’aurait été le même si chacun avait rempli ses devoirs les plus élémentaires, à commencer par l’ISIE et le gouvernement alors en place. Complètement sourd à ce qui se passait réellement dans la campagne et au sein des IRIE, structures noyautées « légalement » par Ennahda, l’ISIE a pratiqué la politique de l’autruche et cautionné de fait des résultats électoraux fondamentalement faussés. Quant au gouvernement de l’époque, il laissa faire en toute connaissance de cause, arguant des circonstances ou d’un manque de moyens ou d’autorité.

A aucun moment, le « quatrième pouvoir » n’a rectifié le tir, ni aidé à l’élévation du débat public. Empêtrée dans ses contradictions « originelles », paralysée par des années de collaboration avec le régime de Ben Ali, intimidée par des aboyeurs et des prévaricateurs en herbe, une bonne partie de la presse nationale  a participé à ce qu’il convient d’appeler une médiocrité ambiante dégénérative. Force est en effet de constater que cette presse a sacrifié  l’essentiel au spectaculaire, la démonstration structurée à la phraséologie creuse, la raison à la passion. Pour des raisons mercantiles ou obscures, la presse tunisienne, dans sa majorité, semble avoir choisi la voie de la facilité et du sensationnel. Elle ne semble pas consciente qu’elle contribue ainsi à l’avilissement  de la vie politique, grave situation pour un pays qui aspire à la démocratisation. 
 
Si la démagogie, les surenchères verbales et autres effets de manche ont prévalu jusqu’ici, c’est que le niveau général de la population l’encourage. A lire les diatribes de ceux qui croient savoir, à suivre le cheminement tortueux de la pensée  de certains, à analyser la nature des arguments politiques qui portent, on se rend  vite compte que l’institution éducative a formé des générations de perdus et de dyslexiques. Le discernement s’acquiert certes par le vécu et l’ouverture d’esprit, mais le manque de discernement est d’abord une affaire de culture et d’éducation. Sur ce plan, l’école a manqué incontestablement à son devoir. Il nous faudra des générations pour inverser la donne. C’est d’autant plus inquiétant que nous  assistons paralysés  à une fuite généralisée des cerveaux (5 seulement sur les 160 bacheliers 2001 du Lycée Pilote de l’Ariana  sont restés au pays) conduisant ainsi à un double appauvrissement économique et académique. C’est donc ce système éducatif qui participe grandement à la division du pays en deux blocs hostiles. En fin de cycle, les étudiants originaires des régions défavorisées repartent vers leur région avec le sentiment  qu’ils appartiennent à une autre Tunisie et que jamais ils n’accèderont au standard de vie de leurs camarades issus des régions favorisées. La frustration les domine, les poussant à choisir la voie facile de la victimisation, de la démagogie et de la haine.    

Venons-en maintenant aux responsabilités capitales de la troïka. Constituée en fait bien avant les élections d’Octobre 2011 sous les auspices bienveillants d’une « association » cultuelle française bien connue,  et ce dès 2003, la troïka n’a pas cessé de commettre  erreur sur erreur. Dès sa constitution, le gouvernement de la troïka portait en lui tous les germes de l’échec programmé (http://www.leaders.com.tn/article/un-gouvernement-cacophonique-expression-du-regime-des-partis?id=7274). Se sont ajoutés de vrais scandales politiques et moraux,  de l’auto promotion professionnelle à la visite incongrue  et indécente de l’exposition  des biens saisis du clan Ben Ali, de l’affairisme revendiqué de certains au népotisme ostentatoire de beaucoup. En fait, le gouvernement de la troïka n’a fait que calquer ses pas sur ceux de l’ANC : mêmes défaillances morales et politiques,  mêmes penchants inassouvis pour l’argent et la vindicte, même incompétence et mêmes suffisances et insuffisances.

Qu’il s’agit de la troïka ou de l’ANC, une odeur fétide s’en échappe, une odeur de  plus en pestilentielle. Au sein de l’une et de l’autre, on se presse de se servir au lieu de servir. C’est ainsi que certaines dispositions datant de Ben Ali ont été maintenues tel le salaire exorbitant du Président provisoire de la République ou sa rente à vie.  A titre de comparaison, le salaire mensuel brut de notre président est à peu près équivalent à 93,75 fois le Smig tunisien (320 DT) contre un rapport de 1 à 10 en France (14.910 Euro contre 1426 Euro pour le Smic français). Le salaire mensuel brut du ministre tunisien  est de 22,5 fois le Smig alors que le salaire brut d’un ministre français est de 9940 Euro (rapport de 1 à 7 par rapport au Smic). Le salaire d’un député français est de 13512 Euro bruts par mois (rapport de 1 à 9) alors celui de nos députés est équivalent à 20,3 notre Smig. Une charité bien ordonnée commence par soi-même dit-on, voilà notre nomenklatura de pacotille bien charitable pour elle-même faute de l’être pour les deniers publics et le contribuable tunisien.

Les Tunisiens ont évidemment eux aussi leur part de responsabilité dans l’impasse où se trouve leur pays. Toutefois les peuples ont le droit de se tromper, pas leurs élites et leurs classes dirigeantes. Faute de s’être opposées fermement à Ben Ali dès le départ, les élites de ce pays avaient fini par se corrompre et se décrédibiliser. Il ne faut surtout pas que le même scénario se répète face à un pouvoir qui n’a pour visée que l’instauration d’un Etat théocratique et l’étouffement des libertés publiques. Il est donc temps pour nos élites de s’amender honorablement de leur action passée en résistant au nihilisme et en prenant à bras le corps certaines thématiques  jusque là marginalisées: emploi, chômage, stratégie industrielle, dégradation du pouvoir d’achat, régionalisation, partage équitable de la charge fiscale et des richesses produites, réforme de l’éducation et de la formation, etc. Pour tout pays, les élites peuvent tout aussi bien constituer un motif de honte qu’une source de fierté.  

Si les Tunisiens veulent rétablir une communauté nationale dans laquelle un minimum de références communes existe, s’ils veulent éloigner le spectre d’une déchirure qui ne sera pas seulement politique, c’est à travers l’éducation et la culture qu’ils doivent le faire. C’est dire la complexité de la tâche qui nous attend. La cassure entre régions du littoral et régions de l’intérieur et du Sud ; la fêlure entre milieux favorisés et milieux défavorisés ; les rapports opposés aux progrès, à l’universalité et au développement économique ont pour origine la géographie, l’histoire ou le développement inégal au plan socioéconomique, mais aussi une fracture culturelle que l’accès à l’école et à l’université n’a pas pu ou su gommer. Jusqu’à la fin des années quarante, il était de l’ordre de l’apostasie dans ma ville d’origine d’envoyer les enfants au Lycée. Seule la Zitouna  comptait et jusqu’à sa mort, ma grand-mère paternelle me répétait qu’il n’y avait pas de « ilm » en dehors de la Zitouna. Beaucoup, beaucoup trop de tunisiens croient encore à  ce genre d’ineptie.

Et la révolution tunisienne dans tout ça ?  Elle n’est évidemment plus cette formidable effervescence bénie que l’on attendait, source régénératrice d’un pays, d’une culture et d’une société. Dès l’instant où des fractions ont réussi à en détourner l’élan et à en pervertir les objectifs fondamentaux, la révolution tunisienne s’est graduellement transformée en une simple révolte. Dès l’instant où la majorité des « corps constitués »   a accepté la mise en place des contre-feux allumés par Ben Ali avant sa fuite, la cause était entendue. Dès l’instant où les partis politiques d’une certaine mouvance ont été placés par les Tunisiens eux-mêmes aux postes de commande, la remise en cause de l’ordre socioéconomique est devenue caduque. Or il n’y a pas, il n’y a jamais eu de révolution sans remise en cause de cet ordre. Trop de temps a été perdu en palabres, en approximation et en digressions juridiques. Or le temps est le véritable ennemi des révolutions. Tout ce qui ne peut y être immédiatement arraché au système établi et à la réaction est perdu, pour longtemps. L’Histoire est, sur ce point, implacable. C’est dans les semaines qui suivent le déclenchement d’une révolution que tout se décide, pas deux ans après.

On pourrait rétorquer que de préférence à « l’effervescence révolutionnaire » capable du meilleur comme du pire, on peut tout aussi bien canaliser et reconstruire dans le cadre d’« une révolution par la loi ». Sauf que la révolution tunisienne a été dépourvue dès le départ de toute vue d’ensemble et de toute « théorisation », qu’elle n’a jamais réussi à intégrer la dimension économique et sociale de la problématique. L’ANC et la troïka ne s’y sont pas trompées puisque aucune loi de caractère économique et sociale n’a été proposée ou votée par elles. Aucune réforme de structure n’a été mise en discussion et pas la moindre avancée sur des questions capitales pour l’avenir du pays. Ainsi la révolution tunisienne a fini par sombrer dans des pugilats verbaux à grand spectacle devenant un slogan creux, un fond de commerce pour quelques franges en mal d’exister. Ceux qui l’évoquent le plus sont ceux précisément qui s’acharnent le plus à l’enterrer parce que les moins aptes à  en comprendre la genèse et les plus incapables à la faire aboutir.

Au bout du compte, la révolution tunisienne a malencontreusement enfanté d’une formidable et oppressante contre-révolution, phénomène classique en la circonstance. Et les fameuses « ligues de protection de la révolution » alors?  On se méprendrait lourdement sur la réalité des choses si on passe à la trappe la bonne foi de certains « ligueurs », l’inculture politique de beaucoup et l’irrationalité de la majorité. En dehors même des ligues, beaucoup de tunisiens pensent aussi que la révolution tunisienne a été confisquée ou dévoyée. L’erreur fondamentale des ligueurs est de ne pas pointer du doigt les responsabilités immenses de la troïka elle-même. Si les « ligueurs » étaient réellement tous de bonne foi, ils auraient dû exercer leur pression sur la troïka justement, détentrice de tous les pouvoirs et source in fine de tous les blocages.  Car si la troïka avait voulu concrétiser les objectifs premiers de la révolution tunisienne, rien ne l’aurait empêché de le faire, pas même l’inertie classique de l’Administration ou le harcèlement logique de l’opposition.

Aussi, l’année qui commence est annonciatrice de tous les dangers. Il est difficile de croire en effet que les attaques contre l’UGTT vont cesser. Il est difficile de penser  que les ligues de protection de la révolution puissent redécouvrir subitement les bienfaits du débat démocratique. Il est difficile de se convaincre que conformément à la promesse du gouvernement de la troïka, les mosquées puissent être rendues à Dieu et à Dieu seul. Ce sont pourtant là des préalables indispensables à tout assainissement de la vie politique ainsi qu’à l’organisation d’élections libres et transparentes.

Quoi qu’il en soit, la bataille qui s’engage ne peut plus être menée par les seuls partis politiques. Les Tunisiens de tout bord et de toute condition doivent répondre de concert pour sauver l’essentiel, c’est dire l’Etat et la République. Car aucune « révolution par la loi » n’est concevable sans Etat et sans régime républicain. Il reste alors à établir une plate-forme commune acceptable par tous.   

1 - La dissolution des ligues de protection de la révolution ne doit être ni discutée, ni  négociée. Dans un Etat de droit, la lutte politique ne peut se faire qu’au sein des partis politiques, à travers le combat des idées et des programmes. Sans cette dissolution, il n’existera aucune chance de faire librement campagne ou de voter en conscience. Sans cette dissolution, le processus démocratique lui-même est condamné à s’interrompre.

2 - Une commission ad hoc doit être constituée pour faire des propositions concrètes sur la gestion des lieux de culte et la désignation des « Imams ». Les mosquées sont des lieux de prière et de recueillement. Aucun sermon à caractère partisan ne doit y être proféré. Aucun prêche ne doit servir à excommunier les uns ou à  béatifier les autres.
 
3 - Toute attaque visant l’UGTT en tant qu’institution doit être considérée  comme la ligne rouge au-delà de laquelle, la rupture définitive avec le pouvoir en place peut être prononcée. Si les forces politiques du pays n’avaient pas entamé un dialogue de dupes avec Ben Ali en 1988-89, jamais son régime n’aurait duré vingt-trois ans.

4 - L’ANC doit être sommée de finir ses travaux au plutôt, le gouvernement de présenter un calendrier précis quant à la date des échéances électorales. Si par malheur le pouvoir vient à ne plus vouloir honorer ses engagements, il se mettrait de lui-même hors-la-loi et dans ce cas, «l’obéissance cesse d’être un devoir » selon la formule consacrée.  

5 - Les problèmes économiques et sociaux doivent être replacés par tous, en particulier par la presse, au centre de tout débat politique. Mais pour initier un débat sain sur ces questions, il faut d’abord se mettre d’accord sur les instruments de mesure. Une commission d’experts indépendants pourrait être chargée de valider ou d’aménager nombre de nos agrégats et indicateurs socioéconomiques.

6 - C’est à la société civile de mettre sur la table des problématiques telles que l’emploi et le chômage, la stratégie industrielle et agricole, la bonne gouvernance des ressources en eau, le déficit énergétique, la réforme de l’école, la fiscalité, la subdivision du territoire en régions économiques, la péréquation fiscale intra et inter régionale, la compétitivité de l’économie  nationale, etc. L’Université tunisienne peut opportunément  ouvrir ses portes pour organiser ou accueillir  des colloques spécifiques traitant de ces sujets.

Habib Touhami

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14 Commentaires
Les Commentaires
Mohamed Obey - 16-01-2013 21:14

Mr. Habib Touhami, votre article "Révolution tunisienne: 2013, année de tous les dangers" peint un tableau réaliste du contexte socio-économique de notre chère Tunisie. dans ce tableau, il y a une Troika qui a échoué à installer un Etat de droit, une ANC dont se dégage une odeur fétide de népotisme et d'égocentrisme (au lieu de porter leur intérêt aux problèmes du chômage et des infrastructures de base dans tous les gouvernorats, ils concentrent leur regard sur leurs propres intérêts)! Dans le tableau, aussi,on voit que les lignes rouges ont été dépassées par des ligueurs qui croient posséder l'exclusivité de la Révolution et meme les 'droits d'auteur'! Mon frère Touhami,en tant que membre de la communauté des éducateurs, je ne suis que d'accord avec vous que l'éducation est le facteur de division du pays en deux grandes classes: une classe qui sait lire et communiquer avec l'autre d'une part, et une classe atteinte de dyslexie et tellement aveuglée par son illetrisme au point de ne vouloir le pays qu'à travers leur prisme_ mais c'est un prisme fait d'une seule couleur! Ceci n'a de nom que la bigoterie et son synonyme, bien entendu, le dogmatisme. Monsieur Touhami, je joins ma voix à la votre. Votre exposition est corroborée par les faits. et donc, j'espère que cet article sera lu par le grand nombre possible. Il faut que les idées les plus éligibles soient les idées-maîtresses qui régissent nos agissements politiques pour éviter qu'un leader politique devienne une déité!

zouhair kammoun - 16-01-2013 21:41

Bravo pour cette thèse,j'ai lu ce vrai récit alarmiste et j'ai du mal à croire toutes ces mauvaises nouvelles , la Tunisie avec son peuple et ses martyrs ne méritent pas une telle issue .la révolution avait laissé espérer un avenir meilleur!!! mais la réalité du terrain semble vouloir sabrer ces espoirs ! je me sents triste à la fin de cette lecture et je prie Dieu pour que le pire n'arrive pas et que la tunisie soit épargnée des mauvaises conséquences. Les Tunisiens sont seuls maîtres de leur destin et il est grand temps qu' ils s'unissent et réfléchissent pour sortir de cette mauvaise situation... Bon courage car vous en aurez bien besoin.

Hamed Chouat - 17-01-2013 12:53

Encore un nième constat qui tire la sonnette d'alarme quant au cheminement de notre révolution du "jasmin" qui est en train de virer au "vinaigre"! Encore des propositions porteuses d'espoir qui finiront, certainement, aux oubliettes! Politiquement inculte et victime d'un système éducatif privilégiant le bachotage plutôt que la réflexion, votre synthèse m'a permis, au moins, de comprendre dans quel bourbier la Troika est en train de nous enfoncer!! Je vous dit "Merci" Mr. Touhami.

Hammadi - 17-01-2013 13:00

Analyse, sans être erronée, a escamoté, volontairement ou involontairement, deux vérités fondamentales sans quoi aucune progression dans le bon sens n'est possible: 1- La plus grande majorité des tunisiens riches ne méritent pas leur richesse acquise essentiellement par des manœuvres du "FESSED" et l'ensemble de ces richesses doivent être remises dans les biens public et en particuliers le parc touristique national, nombreuses usines et terres agricoles. Tout doit être nationalisé et très vite redistribué aux diplômés du sup au chômage. 2- L'élite nationale devrait faire son mea-culpa -reconnaître qu'elle a trahit les idéaux qu'elle était sensé défendre à défaut de promouvoir. Avec ces deux actions, peut être que la populace en quasi majorité pauvre et très peu cultivée, redonnera de nouveau confiance à son élite et encore?????car comme le dit bien un proverbe turque, "celui qui a été brûlé par le lait, souffle sur la crème glacée"!!!!!!

Béchir - 17-01-2013 21:29

Le chaos et la guerre civile, le tribalisme, le corporatisme et le régionalisme ont pris le dessus sur la Nation et l’intérêt public. A qui la faute, dites le moi ? Pas au peuple, mais au fuyard, BA en premier lieu, à la Nahdha et ses hordes d’islamistes, rasant tout sur leur passage en second, mais aussi et c’est pire, à tous ceux sans exception, qui prétendent vouloir diriger ce peuple trop longtemps muselé, avide de démocratie. La mendicité de certains pour se voir attribuer un "marocain ministériel est consternante, dégradante et honteuse et méprisable". Aucun ne mérite de nous représenter, aucun ne mérite notre confiance. L’adoption d’un mode de scrutin inapproprié a impulsé aux hommes et aux structures politiques une direction et des choix qui portent en eux tous les ingrédients du malheur qui s’annonce. Qui a fait ce choix débile ? Une bande de vieillards impotents, qu’un autre vieillar a depuis remplacés. Pourquoi avoir voulu innover en la matière ? Ce qui se pratique ailleurs n’était il pas la meilleure voie pour une Tunisie en révolution. Quand la clairvoyance n’est pas son point fort, il est toujours possible de prendre conseils auprès ceux qui ont expérimenté le système, c’est préférable au tâtonnement. Il est parfaitement exact que la proportionnelle n’a jamais rien apporté de positif dans un gouvernement, surtout d’après "révolution". Les petits partis le revendiquent, mais ils ne présentent ni ne représenterons jamais un courant d’idées, ni une force de propositions. Alors pourquoi leur permettre de fausser le débat politique, si ce n’est que pour de basses manœuvres politiques de division des voix et pour cela, il faut avouer que les Nahdhaouis ont été très fort dans ce domaine. De 115 en 97, ils étaient 150 aux dernières élections, une folie inacceptable dans tout autre pays, mais pas pour ceux qui les ont validés, en Tunisie. Tunisiens, nous nous sommes faits berner, parce que nous l’avons voulu malgré les mises en garde contre le péril salafiste. Nous sommes tous dans la même galère et j’ai bien peur que ce soit pour longtemps. Espérons que cela servira de leçon à nos enfants, mais surtout à nos petits enfants. Inverser la vapeur me semble désormais difficile. Les rêves de tout un pays se sont envolés un 23 octobre. L’Iran aurait du nous servir d’exemple, mais même de cela, nous en sommes bien incapables. Au fait, de quoi sommes-nous capable ? J’aurais du poser cette question en préambule. Pour relever le drapeau, les économistes, mettez vous au travail et les travailleurs au boulot, mais surtout, place aux jeunes, les caciques du gouvernement, votre temps est passé, vous avez faits vos preuves, "mauvais" dehors ! Je semble défaitiste, mais je ne le suis pas, j’espère comme vous. J’ai été excessif volontairement, mais c’est plutôt de la colère. Je n’ai jamais cessé depuis le départ de BA et dés l’arrivée de Nahdha de crier au loup pour alerter sur les dangers que représentaient ce parti archaïque et ses membres d’obédience salafiste. L’on m’a rétorqué que la proportionnelle nous préservait de ces dangers et qu’ils n’auraient jamais la majorité. Ils n’ont pas eu la majorité, ils se là sont accaparée. Je ne pouvais croire à cette majorité, on m’aurait traité de candide. Je n’y ai jamais cru et j’ai eu raison et je n’en suis pas plus fier pour cela, bien au contraire. Quelqu’un voudrait il éclairer ma lanterne ? De quelle association cultuelle française bien connue s’agit il dans l'article ? Merci

Candide - 18-01-2013 09:27

Quand comprendrez vous que religion et état n'ont jamais fait bon ménage, et que la religion est la source de tous nos maux ? Avoir la prétention de diriger un pays et l'esprit des hommes en se référent à des préceptes religieux les plus archaiques qui soient et d'un autre âge, reléve de la plus pure utopie. De tous temps, toutes époques et dans toutes les cultures, les religieux ont voulu dominer le monde et les esprits. Ils n'ont fait qu'asservir les êtres humains bien pensants et annihiler tout esprit d'entreprise et tout esprit créatif. Partout de par le monde, le mariage contre nature, religion-état est consommé. La séparation et la fracture sont effectives et chacun ne s'en porte pas plus mal. Inutile de les traiter de mécréants. Leur soif de Dieu est en eux, dans leur cœur et dans leurs actes journaliers, pas dans leur barbe, leur voile ou mieux encore, leur burqa ou leur niquab. Seuls les faibles d'esprit, malins et diaboliques, persistent à nous entrainer dans cette voie sans issue qui est avant toute chose, leur petit fond de commerce, celui de tous les dangers et de toutes les manipulations. L'occident l'a compris depuis bien longtemps. Ce qui n'empêche pas quelques références sociétales à la loi de Dieu. Démocratie et droits de l'homme obligent, cela ne va pas plus loin. Faites le parallèle avec ce que nous avons et tirons en les conséquences avant de vouloir assainir la société, relancer une économie moribonde. Là est la vraie RÉVOLUTION. Savons nous exactement ce que nous voulons ? Il serait temps de le savoir.

Samuel ATTAL - 19-01-2013 10:25

J'approuve totalement votre chronique. Les solutions existent. Des solutions sans violences ni heurts. Il faut simplement dire NON. Mais un NON général. Mais pas un NON isolé ou anarchique. Subvenir aux besoins de notre belle nation est différent d'un soutien à un gouvernement. Je vous laisse y réfléchir Monsieur Touhami. Les journalistes sont plus lus, plus appréciés et plus écoutés que les hommes politiques ou religieux. Il est très facile de ruiner totalement et complètement un gouvernement en lui coupant les vivres. Les contribuables moraux et physiques n'attendent qu'un "ordre". Lancez le !!!! Criez le !!! Conseillez le !!! Expliquez le !!! Est-ce si impossible que ça ???

jawhar - 21-01-2013 12:04

Tout le monde fait abstraction de la réalité qui est la 1ère responsable de notre situation actuelle: La Tunisie est un pays semi aride au porte du désert avec un peuple en très grande majorité pauvre et très peu cultivé voir inculte y compris ses supposés diplômés. La Tunisie n'a jamais connu un pouvoir discipliné et nationaliste qui donne l'exemple au peuple - mis à part la 1ère décennie après l'indépendance- Ajouté à cela l'absence de ressources naturelles en abondance et une pluviométrie très capricieuse. La situation de la Tunisie est vraiment très très difficile à moins qu'on sache tirer profit de l'énergie solaire!!!!!

bezzaouia - 24-01-2013 13:11

Monsieur Touhami Votre analyse est d'une clarté et d'une justesse qui me glace le dos, je finis ma lecture en pleurs car tout ce que vous nous décrivez est vrai. La TUNISIE et les Tunisiens ne méritent pas cela, nous sommes écœurés par toutes ses manigances et cette médiocrité. Je souhaite de tout coeur que notre peuple se réveille et mettre un grand coup de frein à cette mascarade; qu'Allah nous guide et nous débarrasse de ces affamés du pouvoir et des privilèges Amine ya rabb ellamine

lotfi - 01-02-2013 13:23

J'ai lu avec beaucoup d'interet et en détail l'article de si Touhami. Ce qui a été dit est vrai, sans fausse note mais je le trouve quand même un peu pessimste. Je pense que nous ici, nous sommes tous d'accord,à part une personne qui demande le partage de nos bien acquis à la sueur de notre front aprés des decennies de dur labeur et malgré les contraintes imposées par BA, de partager avec les plus pauvres, ce qui est injuste et je dirai même penchant vers des idees de communisme. Aussi et vu les statistiques relatives au nombre de personnes cultivées en Tunisie, que je considere comme relativement elevé, (la plupart des tunsiens lisent en arabe et il faut écrire ce genre d'articls dans des journaux de langue arabe aussi pour sensibiliser le maximum), je demeure optimiste. Personnellement j'impute ces fautes (involontaires) à l'ancien gouvernement de caid essebsi, et je considere que c'est à lui de reparer la faute. Seul nida touns, parti fort et democrate, pourra nous sortir de ce tunnel. Les prochaines elections (que ennahdha va bien sur essayer de truquer et de biaiser au mieux en sa faveur) vont être cruciales. seule l'unon fer la force et il faudrait que les partis d'opposition mettent leurs interets personnels de cote et s'unir pour une fois afin de sauver ce pays avant qu'il ne soit trop tard. Pour e faire des dates strictes, a respecter scrupuleusement, doivent être donnees pour les prochaines elections et veiller au grain au bon deroulement de ces dernieres.

Abdellatif - 01-02-2013 17:46

"les peuples ont le droit de se tromper, pas leurs élites et leurs classes dirigeantes." Pensée que je partage pleinement. Oui, le peuple tunisien s'est trompé le 23 octobre 2011, un jour que je ne saurai qualifier, et il a plusieurs raisons qui expliquent sa grave erreur, mais jusqu'à quand les élites du peuple tunisien continueront leurs gaffes tragiques? Nous, nos enfants et nos petits enfants en souffrirons pour combien de temps? Des années? Plusieurs années? Des décennies? Oh mon DIeu, j'ai bien besoin de dédramatiser la situation qui s'avère de plus en plus dramatique.

Naziha Dridi - 06-02-2013 22:08

j'ai adoré votre article. Il contient toutes les idées que j'ai pu avoir, et d'autres encore; d'autant que vous les formulez si bien. De plus, aujourd'hui, nous sommes endeuillés par le meurtre de Chokri Belaid. C'est dire si ces "ligues" doivent être dissoutes, de toute urgence. Merci

Latif Ben Amara - Münich Allemagne - 07-02-2013 05:28

Si Touhami est un visionnaire lucide avec un caractère puissant et remarquable... Cependant, je me permets de rectifier le titre de votre texte en citant: "2013: le commencement sans fin de tous les dangers" !!! Dans un petit pays comme le notre, donner la liberté a son peuple est une erreur monumentale ... Nos compatriotes ignore ce qu´est "LA LIBERTÈ" les gens confondent anarchie, chaos, decadence et brutalité avec liberté d´expression, respect a l´égard des biens des autres et des personnes!... A l´exception d´une poignée de personnes cultivées et intellectuelles, pour le reste !!!!!!!!!?????? Sans commentaire Latif Ben Amara

Touhami Bennour - 09-02-2013 04:53

Interssante analayse; seulement je pense qu´il faut procéder par étape. D´abord pourquoi nous avons un fait une révolution?D´aucuns ont dit c´était pour achever l´indépendance-externe, je trouve que c´est juste, mais l´indépendance il faut la concrétiser en la remplissant d´un projet de développent. nous avons des voisins qui sont d´abord bien nantis de ressources naturelles ; ils faut apprendre à parler avec eux sur des problemes à réaliser dans l´intérêt de tous. Donc la clarté du but et la persistance dans la travail. Mais par ailleurs à notre époque on ne juge pas les pays sur les ressources naturelles. On divise l´Europe par exemple en pays du sud et pays du nord. pourtant l´Italie et la Grèce sont plus vieux que l`Allemagne qui n´a pas beaucoup ou pas du tout de ressources naturelles. Il faut donc en réalité avoir un point de dépard solide et un but clair. Un mot pour l´indépendance là je pense à l´indépendabce totale c´est-à dire i compris le changement de l´ordre mondial sans quoi on ne peut pas parler d´indépendance. Ce que les pays dit du bric font c´est à dire la chine la russie et le brésl. Je suis d´accord avec vous quand vous parlez du déchirement de la société en clans, tribut etc...mais là il faut être un philosophe et euvrer por lUniversel. tous les grands projets doivent d´abord avoir cette synthèse universelle. le prophète l´a fait , l´Islam jouait ce rôle, la Revolution francaise etait aussi universelle voire Hegel, le philosophe allemand. Pour terminer un petit dicton qui dit: l´amour vient avant la femme mais la femme rend l ´amour concrêt

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