Opinions - 03.02.2011

La liberté d'expression

Conséquence de la grandiose manifestation populaire du vendredi béni du 14 janvier 2011 qui a entraîné la chute de l’ancien Président, la liberté d’expression s’est imposée d’un coup.

Nous avons constaté avec  étonnement et en même temps avec ravissement cette liberté de paroles dans la rue, les médias et la presse.

Nous avions l’habitude d’acheter « La Presse » pour lire la rubrique nécrologique, aujourd’hui nous en lisons volontiers le contenu, notamment l’éditorial et les opinions libres.
Nous avons vu nos chaînes télévisées libérées et transformées, inviter des personnalités politiques, universitaires, syndicales, associatives et estudiantines individuellement ou en groupe à débattre d’une question d’actualité.

Nous, militants des droits de l’Homme, n’avions cessé de revendiquer cette liberté essentielle, en vain. Notre révolution populaire l’a obtenue en un jour. Quelle victoire d’autant qu’elle ne peut être qu’irréversible !
Fondement essentiel des Droits de l’Homme, cette liberté favorisera la mise en œuvre de la démocratie. En effet il n’y a pas de démocratie sans liberté d’expression. Les deux valeurs sont indissolubles.

Mais la démocratie ne peut voir le jour que dans un climat serein de sécurité générale. Alors que le calme semblait s’installer depuis  le 24 janvier après les appels du gouvernement et du syndicat, les troubles survenus ces derniers jours devant le ministère de l’intérieur et dans plusieurs régions ont plongé la population dans l’inquiétude et le désarroi.

il y a quelques jours, le Ministre de l’Intérieur, en affirmant à  Hannibal TV, qu’il contrôlait désormais la situation a été entendu et aujourd’hui la vie a repris son cours normal,
Tant mieux. C’est une toute nouvelle manière de gouverner: être à l’écoute de la population et lui dire ce que l’on fait.

Les Tunisiens qui ont bénéficié d’un enseignement  obligatoire, gratuit et mixte depuis 1956 connaissent leurs droits et sont capables d’accepter leurs devoirs pour le bien de tous dès l’instant où on leur rend leur dignité en les impliquant dans la gouvernance de leur pays
Oui, reprenons notre travail et soyons vigilants.

Saadeddine Zmerli
 

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4 Commentaires
Les Commentaires
FAÏZA ZOUAOUI SKANDRANI - 04-02-2011 12:01

Bénéficions-nous réellement d'une liberté d'expression équitable? En l'espace de deux jours, le représentant d'un mouvement que je vous laisse le soin d'identifier a bénéficié d'une surmédiatisation sur Radio Express FM, Shems FM, la TV nationale et Nesma TV ...au détriment des autres chefs des partis d'opposition, des représentants de la LTDH , de Amnesty International, et des représentantes des ONG féministes , comme l'ATFD, l'AFTURD, la commission Femmes relevant de la LTDH ... qui se battent pour une Tunisie Nouvelle où Citoyenneté se conjugue avec Parité et Egalité ...Je regrette de constater le black out de la Marche des ONG féministes organisée le samedi 29 janvier 2011 sur l'avenue Habib Bourguiba et l'occultation des figures symboles du militantisme féminin dans cette panoplie de figures qui ont défilé aux micros des radios et sur les plateaux des TV... Le temps de parole accordé aux uns et aux autres s'inscrit aussi dans la liberté d'expression et dans la lutte contre la manipulation des masses !!!

KHLIFI - 04-02-2011 16:29

Pour que la liberté d'expression et tout ce que cette révolution a apporté,soit irréversible, plusieurs conditions doivent, à mon humble avis, être observées.Primo, les citoyens de Sidi Bouzid, Kasserine, Thala, essentiellement, doivent élire des "comités de veille" qui joueront le rôle de courroie de transmission entre le peuple et le Pouvoir local et central et inversement.Secondo, le Ministre de la Justice doit balayer devant sa porte comme l'a fait courageusement le Ministre de l'Intérieur.Tertio,les médias doivent être vigilants et prêts à dénoncer le moindre dérapage comme ils l'ont fait pour la KASBAH.

Dr MOHAMED SELLAM - 05-02-2011 17:40

Alors comment jeter les bases d'une presse responsable et mûre? La presse étant un facteur de culture et d'information, il est alors nécessaire de favoriser la promotion de cette institution, à un haut degré de responsabilité, susceptible de lui permettre d'assumer sa mission dans des conditions beaucoup plus favorables. Car être responsable de la culture des masses n'est pas une mince sinécure, c'est plutôt un devoir patriotique, une noble action tendant à ouvrir de nouveaux horizons dans un univers traditionnel et hermétique. C'est pourquoi il est impératif de promouvoir la presse en lui conférant une latitude plus large et plus souple, afin de pouvoir être à la mesure de la tâche qu'on lui attribue. La liberté demeure incontestablement sa raison d'être en lui permettant d'accomplir sa besogne loin de toute contrainte ou pression extérieure. Sans la liberté, la responsabilité s'efface, s'évanouit dans les tâtonnements et les appréhensions. Certes la liberté a des limites, mais cela n'empêche pas cependant de talonner, traquer la vérité où qu'elle soit, puisqu'il s'agit évidemment de l'intérêt national, pourtant personne ne redoute la vérité, si ce n'est ceux dont la conduite est suspecte. Il serait alors du devoir de la presse, d'une presse responsable et honnête, de démasquer tout ce qui trame dans les coulisses du monde des affaires et de la politique. Bien plus, la presse doit être consciente aussi de son influence et de son pouvoir à la fois dissuasif et persuasif dans la société. Elle doit s'affranchir des entraves de la routine et de la partisannerie, pour se mettre au service de la nation et de la vérité. Elle doit également se débarrasser de ce qui blesse le goût et perturbe les esprits, en prenant soin de ne faire état que de ce qui est vrai et rien d'autre. Car il y va de la survie la nation et de son progrès. M.Mohamed Sellam Sellam06@hotmail.com Professeur d’Université 0021696068585

Dr Kamoun - 07-02-2011 07:42

on ne peut pas parler actuellement d'une liberté d'expression, mais plutôt d'une information fiable et juste. on ne s'informe de moins en moins par les rumeurs. ceci est plutôt du à une volonté de transparence de la part des dirigeants en revanche, je trouve que les médias n'accomplissent pas vraiment leur rôle comme il se doit. on peut comprendre leur manque d'expérience. d'abord ils ne recoupent pas assez leurs sources ce qui des fois entraine une confusion et des accusations fausses, d'autre part ils ne donnent pas la parole à certaines personnalités de l'ancien régime. ça pourrait choquer ceratins, mais je trouve qu'il faut donner le droit à la parole à tout le monde et même aux plus controversés. il serait intéressant d'entendre l'avis de certaines personnes ayant travaillé sous Ben Ali et même les plus sulfureux, on les insulte partout, on peut leur donner le droit de se défendre. pour que ça soit clair; je ne prends en aucun cas la défense de ces personnes. on peut également interviewer certaines personnalités locales ou étrangères qui ont soutenu le régime de Ben Ali comme F Mitterand, ou M Alliot Marie...

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