Opinions - 12.07.2011

Injectons les investissements d'infrastructures pour l'emploi des jeunes

La Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, la Banque Européenne d’Investissement et l’Agence Française de Développement ont accordé des crédits importants, de plus de 2 milliards de dollars US à la Tunisie. La plupart de ces crédits sont destinés à financer des projets d’infrastructures dans les régions déshéritées et longuement négligées de notre pays. Ils sont donc attendus avec impatience par la population de ces régions, notamment les jeunes. N’oublions pas que ces jeunes ont été le fer de lance de la Révolution et que c’est grâce à eux que la Tunisie a pu se débarrasser de la dictature.
 
Or, on ne voit rien venir jusqu’à ce mois de juillet, soit près de six mois après le 14 janvier. Non seulement, on ne crée pas d’emplois mais la situation  pourrit par l’augmentation du chômage et la stagflation (combinaison de stagnation économique et inflation). L’indice de misère qui accumule le chômage et l’inflation doit être un des plus élevés jamais atteints en Tunisie. Ajoutez à cela, la dépression que connaît le secteur touristique avec ses effets négatifs directs sur la balance des paiements et ses effets négatifs indirects sur les activités de l’agriculture, du transport, de l’industrie, de l’artisanat, des banques et plus généralement des services. Sans oublier les énormes problèmes posés à notre pays par la situation en Libye.
 
Il est difficile de comprendre que des crédits octroyés par nos partenaires techniques et financiers ne soient pas encore injectés dans l’économie six mois après la Révolution alors que les projets sont ficelés et prêts à démarrer. Est-ce parce qu’on a mis six mois pour finaliser le budget rectificatif de la loi de finances de 2011 ? Pourquoi d’ailleurs les services du Ministère des finances ont-ils mis tous ces mois pour produire ce budget rectificatif qui aurait dû être lancé depuis les mois de mars-avril 2011 ?
 
Il est important que des conseils interministériels se réunissent plus souvent pour coordonner les questions économiques et impulser les décisions nécessaires à la relance de l’économie nationale. Si notre Premier ministre, homme d’Etat et de raison, a du pain sur la planche avec les problèmes de sécurité et de l’ordre public ainsi que la préparation des élections d’Octobre prochain, le Ministre du Plan, connu pour sa longue expérience, pourrait, par délégation spéciale, assurer cette coordination, si nécessaire dans les circonstances actuelles. Il faut rapidement redynamiser notre économie. L’injection de ces deux milliards de dollars pourrait en être la première phase.
 
Dr. Moncef Guen   
 
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