News - 10.03.2018

Yahya Alibi / Cicr: Le Tunisien, partout dans les zones dangereuses

Yahya Alibi / Cicr: Le Tunisien, partout dans les zones dangereuses

L’enfant de Meknassy (Sidi Bouzid) est aujourd’hui chef de la Délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) pour les six pays du Golfe. Yahya Alibi, 58 ans, est le premier ressortissant d’un pays arabe à accéder à pareille haute fonction. Une promotion qu’il doit à une compétence sans faille, une longue expérience acquise sur la ligne de front dans les zones de conflits ainsi qu’au siège et de nobles valeurs. Un parcours d’exception.

Yahya ne pensait pas, durant sa prime jeunesse, qu’il allait consacrer toute sa carrière professionnelle à l’action humanitaire internationale. Il se rappelle encore avec émotion ses années de lycéen à Sfax (le Lycée 15-Novembre, dirigé par Ahmed Zghal, et le Lycée de garçons sous la houlette de Salah Kanoun), de ses années à Aix-en-Provence, où il avait obtenu une maîtrise en sociologie (1986) avant d’y revenir décrocher un diplôme en droit humanitaire (1993). Puis, ce sera le basculement total dans l’humanitaire sur le terrain. Depuis maintenant 23 ans, dont 21 sous le drapeau du Cicr, son parcours n’aura de halte que dans des zones de tensions, de conflits, d’affrontements. Le Rwanda, Erbil et Souleimanya, Sanaa, Khartoum, Irak, Amman, le Congo Démocratique, l’Inde, et Misrata en Libye : il a toujours été en première ligne. Lorsqu’il a été affecté par deux fois au siège du Cicr à Genève (en 2003-2005, puis en 2012 -2015), Yahya Alibi n’avait, en réalité, pas marqué une pause. La première fois, il était nommé chef de la zone Moyen-Orient-Afrique du Nord, au sein du département de la Communication. La seconde fois, il était désigné chef adjoint pour les opérations en Afrique de l’Est, couvrant le Kenya, la Tanzanie, la Somalie, Djibouti et l’Ouganda.

Les urgences humanitaires ne prennent pas de congé

De Genève, le voilà promu à la tête de la Délégation régionale pour les pays du Golfe, basée au Koweït. Le périmètre de Yahya Alibi s’étend aux pays suivants : l’Arabie saoudite, Bahreïn, le Qatar, les Emirats arabes unis, Oman et le Koweït. Ce poste, guère de tout repos, apporte également toute l’assistance requise en cas de besoin aux équipes sur le terrain en Irak et au Yémen.

En tant que chef de la Délégation régionale, Yahya assure la coordination entre les bureaux dans les pays de sa zone, la liaison avec le siège, les relations avec les autorités nationales, le système des Nations unies et les autres acteurs sur le terrain. Toujours sur la brèche, il ne connaît point de répit, les urgences humanitaires ne prennent jamais de congé.

Aussi à l’aise dans la gestion des crises que dans la diplomatie humanitaire

De la visite de prisonniers, de camps de réfugiés et de populations déportées, des secours à apporter sous les bombes, des investigations dans les dossiers des disparus durant les guerres dans la région, à la promotion du droit humanitaire international : le champ d’intervention est aussi vaste qu’épuisant. Le cœur entre les mains face à la détresse, le ventre noué lors des drames vécus en direct, Yahya Alibi a appris à garder la tête froide, l’esprit serein, capable de maîtriser les situations les plus complexes et de prendre les bonnes décisions.

Fraîchement émoulu de l’Université d’Aix-en-Provence, il s’était rendu en 1994 avec l’Association Juristes sans frontières au Rwanda, alors en plein génocide. L’ampleur du drame aiguisera sa vocation. Cette première expérience lui ouvrira la voie d’accès au Cicr, surtout qu’il maîtrise la langue arabe, de plus en plus nécessaire pour les opérations dans des pays arabes. Justement, le Cicr avait besoin d’un interprète-traducteur pour la langue arabe à affecter à Erbil et Souleimaniya (Irak). Ce sera son premier poste, dès le mois de juillet 1996. Pour ne plus s’arrêter. Avec professionnalisme et grande passion, ce qui lui vaut une haute appréciation de la part de tous.

Sans vouloir encourager son fils unique Sami à suivre ses pas, lui laissant le libre choix de sa carrière future, il est ravi de le voir admis à Sciences Po Paris... Un autre Alibi de grande envergure s’annonce.

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