News - 16.11.2017

Ce qu’il faut retenir de la mission d’affaires tunisienne au Qatar : les véritables opportunités (Album Photos)

 Ce qu’il faut retenir de la mission d’affaires tunisienne au Qatar : les véritables opportunités
Doha - De l’envoyé spécial de Leaders, Taoufik Habaieb - L’embargo économique saoudien imposé à l’Etat du Qatar depuis le mois de juin dernier a largement changé la donne dans le pays. Deux décisions importantes ont été immédiatement prises. D’abord, s’assurer de nouveaux fournisseurs de produits agro-alimentaires et autres pouvant garantir rapidement l’approvisionnement du marché, en assurant les délais, la qualité et le « prix raisonnable ». Mais aussi, accélérer l’industrialisation locale en offrant une série d’incitations, notamment, la mise à la disposition des promoteurs des locaux prêts à accueillir des chaînes de production et des bureaux, dans des zones industrielles bien aménagées. Un guichet unique est opérationnel et les délais ne dépassent pas les 72 heures pour obtenir toutes les autorisations.
Première grande opportunité pour la Tunisie : le marché qatari est désormais plus accessible, et plus accueillant. La compétition reste de rigueur et le marketing, déterminant. C’est ce qu’ont pu constater les 130 opérateurs économiques, conduits par le ministre du Commerce, Omar Béhi, lors de leur mission cette semaine à Doha. L’exposition des produits tunisiens, le forum d’affaires et les entretiens officiels ont trouvé de bons échos. De premiers contrats ont été signés, mais il va falloir assurer. La grande difficulté rencontrée est le transport, que ce soit en termes de coûts, surtout pour l’aérien, s’agissant de produits frais, que pour ce qui est de la capacité limitée de Qatar Airways, sur son vol quotidien. Omar Behi n’a pas manqué de l’évoquer avec son homologue qatari, Cheikh Ahmed Ben Jassem Ben Mohammed Al Thani, ministre de l’Economie et du Commerce. Des mesures appropriées sont mises à l’étude et un suivi attentif est nécessaire.
La deuxième opportunité est l’implantation d’unités industrielles tunisiennes au Qatar. Huit secteurs prioritaires ont été retenus, à savoir l’agro-alimentaire, le papier, la chimie, les équipements électriques, les équipements médicaux, l’industrie métallique, le caoutchouc et l’industrie pharmaceutique. Pas moins de 250 opportunités d’investissement sont mises en compétition. Près de 1000 promoteurs étrangers de 50 pays se sont déjà portés candidats pour les rafler. Aux Tunisiens d’y concourir. La partie est jouable, ne serait-ce que pour un premier contingent à négocier entre les autorités officielles des deux pays.
La troisième opportunité concerne les ressources humaines. Près de 25.000 tunisiens résident actuellement au Qatar, travaillant dans divers secteurs, notamment la santé, les finances, l’éducation, les Tics et autres et jouissant d’une bonne réputation. Reconnus pour leur compétence, ils sont également appréciés pour leur sérieux. Le Qatar continue à recruter, tant pour le service public que le secteur privé. S’il s’adresse pour les emplois de base à la main d’œuvre asiatique, il s’intéresse de plus en plus pour des postes plus qualifiés à des profils semblables à ceux des Tunisiens. L’Agence tunisienne de Coopération technique (ATCT) (en charge des agents de l’Etat qui sont envoyés en détachement), disposant d’une représentation permanente à Doha, depuis les années 1980, accentue, sous la férule d'un directeur très actif, ses efforts de prospection et améliore son mode opératoire. De son côté, l’Agence nationale pour l'emploi et le travail indépendant (ANETI), a rouvert en 2015 son bureau au Qatar, confié à un ancien directeur du BNEC. Ces deux leviers œuvrent de concert, sous la houlette d’une ambassade dynamique conduite par l’ambassadeur Slah Salhi. Pas une semaine sans qu’elles ne décrochent de nouvelles offres. Il suffit de leurs donner plus de budget et de moyens d’action pour qu’elles atteignent d’excellents scores.
Dans les trois cas, exportation de produits, implantation industrielle et placement de ressources humaines, la rigueur est essentielle. Tout doit relever de l’excellence : de très bons produits pour séduire le consommateur, des projets industriels performants et rentables pour les associés, et des compétences qui veulent s’affirmer et mériter la confiance de leurs employeurs. Tout est là.
Taoufik Habaieb
 
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