News - 04.04.2017

Pourquoi Afek fait-il si peur ? (Album photos)

 Pourquoi Afek leur fait-il peur ?
Ça n’a pas tardé ! Le lendemain-même de la clôture des travaux du congrès d’Afek Tounès dans un exercice démocratique et un contenu programmatique riche, la première foudre a fusé. Son président, réélu, Yacine Brahim devait faire face en direct sur Watanya 1, la chaine publique, à un traquenard abominable. Comme ultime sujet à débattre au feu de l’actualité, l’animatrice n’avait trouvé mieux que de livrer son invité à un « téléspectateur » cherchant à l’accabler de malversation dans sa gestion antérieure de ministre. Le feu nourri de ses contempteurs ne fait que (re)-commencer, avec plus d’acharnement, contre Yassine Brahim et contre Afek.
Pour leurs adversaires, les raisons sont multiples. Trois au moins, sont à souligner.
  1. De tous les partis, hormis les historiques (Ennahdha, Al Massar...), Afek Tounès est le seul parti politique à avoir tenu son congrès électif. Encore plus, en toute transparence et démocratie, sans scissions, ni implosion, sortant encore « plus grand, plus fort ». 
  2. N’hésitant pas à se remettre en question, tirer enseignement de ses propres erreurs, il se dote d’une vision renouvelée, fondée sur une analyse plus fine de la situation et une meilleure prospective, qui le repositionnent dans le paysage politique. Le discours refondateur, prononcé par Yassine Brahim lors de la cérémonie d’ouverture du congrès, vendredi à Tunis, et les motions adoptées dimanche à la clôture des travaux à Sousse portent les nouveaux marqueurs d’Afek.
  3. Le ré-engineering du parti est bien avancé. L’accroissement des effectifs est important. De 65 fondateurs en 2011, Afek compte aujourd’hui pas moins de 14.765 encartés. L’expansion régionale aussi. Jadis concentré sur la capitale et quelques grandes villes, le parti est aujourd’hui implanté dans 140 délégations sur les 273 existantes (qui seront bientôt portées à 365), et entend persévérer dans l’extension de son réseau. Sur les 564 congressistes à Sousse, près de 250 participants ont rejoint Afek il y a moins d’un an seulement. A commencer par le président du congrès lui-même, Hichem Ben Ahmed dont tous louent la compétence à avoir réussi ces instances cruciales. Un nouveau règlement intérieur est adopté.

Un discours refondateur

Si la nuit porte conseil, le départ du gouvernement a donné encore plus de maturité à Yassine Brahim. Avec le recul pris, il a dû mieux réfléchir, ainsi que ses co-équipiers, à l’expérience d’Afek au pouvoir, d’abord en 2011, dans le gouvernement de Caïd Essebsi, mais surtout, à partir de 2015, dans les gouvernements successifs d’Habib Essid, puis Youssef Chahed. Les discussions en internes, dans le cadre de la préparation du congrès, les tournées régionales et les concertations avec d’autres acteurs politiques ont fini par conceptualiser une nouvelle doctrine pour Afek : l’Etat-courage.
Les caractéristiques en sont claires. Yassine Brahim les énoncera clairement, dans un discours bien charpenté, écrit comme pour une voix off d’un clip, prononcé sur un ton calme qu’il élève au gré des séquences.
  • Un Etat qui instruit, cultive, forme, soigne... et non un Etat qui bloque, marginalise, opprime,
  • Un Etat équitable pour tous, qui combat la malversation, quelle que soit ses manifestations, financières, administratives, politiques... 
  • On se trompe si on croit que la réforme de l’Etat est possible sans éradiquer la malversation qui bloque l’ascenseur social, intoxique le pays, annule la compétition et embrase le coût de la vie. Le coût de la malversation dépasse les 4% du PIB et le gouvernement s’en trouve contraint pour boucler son budget à tendre la main aux institutions, au risque d’hypothéquer la souveraineté nationale,
  • Les fondements de l’Etat-courage
  • Yassine Brahim ira plus dans le détail en précisant les fondements de ce concept.
  • L’Etat-courage n’est pas l’apanage du gouvernement à lui seul. S’il lui appartient de donner l’exemple et si l’ARP doit le soutenir par lois idoines, c’est à la justice d’accomplir le rôle le plus important. Une justice qui se prononce sans tarder, sans consentir le moindre avantage pour les forts et doit s’imposer en expression d’équité en faveur des faibles ;
  • L’Etat-courage s’appuie sur l’ordre. La liberté n’est pas l’anarchie. L’ordre doit régner partout, dans l’Administration, les procédures, la rue, partout ;
  • L’Etat-courage est celui de la solidarité. Le tiers des familles tunisiennes ploie sous le poids de la précarité et une famille sur deux en milieu rural reste enlisée dans la pauvreté ;
  • L’Etat-courage ne saurait être l’Etat des contrebandiers, ni tuer les valeurs du travail et de l’effort, et ne pas procéder à une refonte du système d’éducation et de formation professionnelle ;
  • L’Etat-courage doit faire face aux épreuves avec détermination et ingéniosité, investir dans l’intelligence des Tunisiens et non les laisser partir à l’étranger ;
  • L’Etat-courage, c’est l’Etat des citoyens et non des élites.

Debout pour la Tunisie ? C’est à la Tunisie de se redresser, de marcher et de courir

La doctrine définie, la stratégie est déclinée. Yassine Brahim a révélé la position d’Afek à l’égard du gouvernement d’union nationale. « Oui, bien sûr, nous devons être tous debout pour la Tunisie. Mais, c’est la Tunisie qu’il faut redresser, se remettre sur ses jambes et courir, s’il le faut », commencera a-t-il par dire. « En pragmatique, ajoutera-t-il, l’essentiel pour ce qui est du gouvernement d’union nationale, c’est le résultat final. Si nous n’y arriverons pas, l’Etat-courage ne pourra alors fonctionner sans une saine compétition politique et responsable. Une majorité claire, doit gouverner, et une opposition claire doit s’y opposer ».
En pack-shot final, Yassine Brahim lancera deux affirmations. La première, Afek est la locomotive de la famille politique (en Tunisie). Il se reprendra à Sousse, en précisant que son parti est la locomotive des forces du centre démocrate. La seconde, Afek a grandi... et continuera encore de grandir.
« Une certitude, commente pour Leaders, un observateur averti : il va falloir prendre désormais au sérieux Afek. Très au sérieux, beaucoup plus que par le passé ».
 
 
T.H.
 
 
 
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2 Commentaires
Les Commentaires
hayet - 04-04-2017 15:22

la pratique démocratique fait peur aux charlatans du 'tawafik"

MYK - 07-04-2017 06:55

News ou opinion ? Afek me fait plus penser à la grenouille qui voumait se prendre pour un boeuf de La Fontaine. Ce jeune parti n'a pas traîné pour s'embourber dans les magouilles politico-economiques.

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