News - 19.04.2016

Mustapha Kamel Nabli – Loi Bancaire : Plus défensive qu’offensive, tendance à la fragmentation et non la concentration (Album photos)

Mustapha Kamel Nabli

L’ancien gouverneur de la Banque centrale de Tunisie parle d’expérience... et de vision. Le projet de la loi bancaire, en discussion à l’ARP, certes très important et volumineux, est, selon le langage footballistique, beaucoup plus défensif qu’offensif. La grande question est de savoir ce qui peut déclencher une onde de choc salutaire pour faire bouger utilement le secteur bancaire et financier. Ce secteur n’a pas contribué suffisamment au financement du développement. Comment l’enclencher dans un processus plus dynamique et plus substantiel ? se demande-t-il.

Deuxième aspect fondamental, c’est la compétitivité des banques à mentionner et encourager. L’option à prendre en la matière est déterminante. Soit laisser le capital à hauteur de 50 millions de dinars ouvrant ainsi la porte à tous ceux qui le souhaitent, quitte à susciter la création d’un plus grand nombre de banques et de favoriser la fragmentation du paysage bancaire et financier. Soit, privilégier plutôt l’émergence de grands pôles à même d’engager une compétition utile en faveur du Tunisien et de l’économie, d’où la nécessité de hisser le capital à 200 millions de dinars. C’est d’ailleurs la décision qui pour Mustapha Kamel Nabli paraît la plus appropriée. L’ancien gouverneur de la BCT justifie l’exigence des 200 millions de dinars par un calcul très simple. En 1982, le capital minimum exigé était de 10 millions de dinars. En terme nominal, l’économie s’est multipliée 20 fois. Aujourd’hui, estime-t-il, un capital de 200 millions de dinars et des fonds propres conséquents introduiront une réelle dynamique et génèreront une plus grande contribution au développement.
 
Mustapha Kamel Nabli est interpellé, à juste titre d’ailleurs, par l’article 111 du projet de loi, relatif au dispositif de sauvetage des banques et établissements financiers en difficultés à mettre en place. Il stipule notamment : « éviter autant que possible de faire supporter au trésor public le coût du sauvetage ». « En adoptant ce texte, met en garde Nabli, nous reconnaissons implicitement l’intervention de l’Etat. Est-ce admissible après tout l’effort consenti par le contribuable, à travers le budget de l’Etat, pour assainir les banques publiques. »
 
Il s’en tient-là, mentionnant qu’il a d’autres points qui méritent réflexion.
 
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1 Commentaire
Les Commentaires
Mustapha STAMBOULI - 19-04-2016 17:55

La fragmentation du système bancaire est anachronique et n'a aucun sens. Créer trois pôles bancaires pourrait permettre une vraie relance économique et surtout assister l'Etat à trouver les moyens pour financer ses investissements. Dans ce cas, le capital minimal ne doit descendre au dessous d'Un Milliard de dinars. Des banques d'avenir et non une actualisation du passé.

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