News - 10.10.2012

Grève des transports : les Tunisiens pris en otage

Une simple altercation entre un chauffeur de bus et une automobiliste paralyse les transports publics routiers ce mercredi matin dans le Grand Tunis. Sans préavis, les conducteurs de bus et une bonne partie de ceux du métro se sont mis en grève par solidarité avec leur collègue arrêté suite à cette altercation. Des dizaines de milliers de passagers, travailleurs, élèves et étudiants et humbles citoyens s’en trouvent privés de se rendre temps qui à son lieu de travail, qui à ses études et autres. Dans l’incertitude de savoir quand sera levée la grève.

Déjà, il y a quelques semaines seulement, un incident interne à la coopérative des manutentionnaires du marché de gros de Bir Kassaa a bloqué le marché, interdisant l’accès aux agriculteurs et pêcheurs pour y amener leurs produits et aux marchands de fruits-légumes et poissons de s’y approvisionner. Tous ont dû en pâtir, les consommateurs surtout de par leur nombre. Mais, aussi, des sit-in, coupures de routes et autres débrayages.

Combien tout cela va coûter ? Quel en sera l’impact sur les personnes, l’Administration, les entreprises et l’économie ? Est-ce admissible ?

Deux questions se posent avec acuité. D’abord, pour les services publics : où en est le recours au système de réquisition ? Le gouvernement dispose en effet, pour garantir la continuité des prestations, du droit de réquisitionner les agents qu’elle juge indispensable. Un droit reconnu même par les syndicats et qui protège les intérêts du pays et du citoyen. Jusque-là, aucune réquisition n’a été effectuée. Pourquoi ?

La deuxième question est générale : pourquoi en arriver, parfois pour des faits personnels anodins, à ces blocages pénalisant pour tous ? Si chacun est capable de mettre de l’huile sur le feu, rares ceux qui accourent pour l’éteindre. Où les sont les relais d’écoute, de concertation, d’apaisement, de conciliation… Où sont les syndicats, les partis politiques, les différentes composantes de la société civile, les sages ?

En l’absence de ces deux leviers, la réquisition en cas de besoin et la prise en charge des conflits sociaux, les Tunisiens se trouvent à chaque instant sous la menace d’être pris en otages. Est-ce acceptable ? Faut-il s’y résigner  encore longtemps.

Lire aussi :

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3 Commentaires
Les Commentaires
gaha chiha - 10-10-2012 09:53

ce matin, à l'ISG de Tunis, à la séance de 8h, ma classe est presque vide, sans étudiants. A part quelques uns, tous manquent à l'appel. Pourquoi cette absence? les bus, me disent mes étudiants, sont en grève. pourquoi la grève? parce que, disent ils, une altercation entre un chauffeur de bus et une automobiliste a eu lieu ce matin... et je me demande si je dois faire mon cours et tant pis pour les absents? dois je m'abstenir et ne pas assurer la séance...? J'ai fait mon cours en l'absence de la plupart des mes étudiants... pourtant, ces derniers étaient empêchés d'être en classe comme d'habitude. ils n'ont pas pu venir car une grève "sauvage", non annoncée a été entamée par la SNT et les agents du métro... Est ce normal qu'une simple altercation bloque la capitale et prend en otage mes étudiants et des milliers d'usagers? Non, pour moi, c'est inadmissible. Non cela n'a pas de sens!! le gouvernement doit protéger l'ordre social, doit trouver des solutions pour que des incidents pareils ne se reproduisent plus.. où est le sens de la responsabilité? enfin, je me demande où va ce pays laissé à l'abandon?!!

HAFSA khaled - 10-10-2012 13:16

Je voudrais remercier vivement l'auteur de cet article qui a posé 2questions pertinentes et surtout la 2è car on ne s'y était pas habittué.Un différend insignifiant parfois entre 2 adolescents se transforme en émeute et actes de pillage dans un esprit "tribal"censé vaincu et rangé dans le passé par notre société modernisée grâce aux efforts de grands penseurs et à leur tête feu BOURGUIBA.Je pense que les chaines de TV et les stations de RADIO devraient s'occuper davantage de l'éducation civique et oublier ou du mois minimiser les interventions "musclées"et les critiques acerbes à outrance contre tout et rien du tout

Moncef MAALEL - 10-10-2012 13:51

Inutile de chercher les sages parmi les parties, les syndicats, la LTDH, la société civile...toutes ces organisations travaillent pour des agendas politiques. Les sages vous les trouvez parmi la majorité silencieuse. Le pauvre citoyen tunisien continue d'encaisser et de payer la facture des querelles des pseudo- politiciens avides de pouvoir

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