News - 08.01.2017

Insaf Yahyaoui: Protagoniste du service public

Insaf Yahyaoui: Protagoniste du service public

Journaliste polyvalente, Insaf Yahyaoui a aussi bien arbitré des débats culturels que traité les questions, plus houleuses, relatives à la politique et aux affaires de société. L’une des particularités de l’animatrice quadragénaire est qu’elle n’a jamais quitté le service public, auquel elle offre sa présence et ses compétences depuis le début de sa carrière, entamée il y a une bonne vingtaine d’années. Elle anime aujourd’hui « Kahwa Arbi» sur al-Wataniya 1, où elle interviewe partout dans le monde des personnalités de tous domaines et de tous bords.

«J’ai toujours voulu devenir journaliste», explique d’emblée Insaf Yahyaoui. Consommatrice effrénée de programmes radio, en particulier ceux de RTCI, elle explique avoir toujours voué une admiration fidèle pour l’animateur Nejib Khattab, qu’elle place parmi ses maîtres à penser. Lectrice précoce, elle lit dès son âge des auteurs féconds tels les incontournables Najib Mahfouz, Al-Manfalouti, Stendhal ou Agatha Christie. Son enfance paisible passée au Bardo lui permet de réussir brillamment dans ses études et de s’inscrire dans les années 1995 à la faculté des Sciences juridiques de Tunis.

«J’étais jeune étudiante lorsque Canal 21 et Radio Jeunes inauguraient leurs locaux et commençaient à émettre», explique-t-elle. C’est le coup d’envoi de sa carrière. «Je me suis tout de suite inscrite aux épreuves d’admission et j’ai démarré l’animation d’une émission médicale sur Canal 21, parallèlement à mes études universitaires», raconte Insaf Yahyaoui.

De poste en poste

Puis, tout s’accélère et s’enchaîne. Elle griffonne des papiers culturels pour un journal koweïtien. Et lorsque Tunis fut désignée capitale de la culture arabe, elle participe à la couverture de cette grande manifestation culturelle englobant tout le territoire national. Peu de temps après, elle réalise son rêve : collaborer avec Nejib Khattab. En endossant le costume de reporter de terrain pour les émissions qu’il dirige à la radio nationale: «Alwan wa Ajwaa» et «Nesmet al-Horria».

Ce notable gain d’expérience fait d’elle une journaliste appréciée, notamment par Jamel Eddine Berrahal qui, en 1998, la recrute en tant que présentatrice sur Canal 7. Elle anime pendant deux ans un programme culturel en direct qui revient sur l’actualité culturelle et les affaires de société. «C’est là que j’ai appris les subtilités de l’improvisation et la maîtrise des aléas du direct», dit-elle.

Là encore, les choses s’enchaînent rapidement. Pendant les quatre saisons qui suivent, elle tient les rênes de «Tedhkra al akhira», émission de jeux produite par Faten Taarit et diffusée le week-end.

Deux ans plus tard, elle répond à la demande de la direction de TV7 de remplacer Nizar Chaari à l’animation de l’émission culturelle généraliste «Nesmet Sbeh», qu’elle prendra en charge jusqu’à 2010. Au même moment, elle anime «Rehlet al-amor», émission hebdomadaire consacrée aux personnes âgées et également diffusée sur TV7. «Ce qui a été enrichissant, dit-elle, c’est que je l’ai coanimée avec une dame de 85 ans, Zahida Azizi, une femme vivace, d’une jeunesse d’esprit invraisemblable, et surtout adorable.»

Correspondance avec ANB TV

Mais la cumulation ne s’arrête pas là. Car en parallèle, elle répond à la requête d’une chaîne libanaise, ANB TV, consistant à diriger un programme culturel à destination de la communauté maghrébine. Elle livre à la chaîne libanaise des interviews menées depuis la Tunisie avec de grandes figures emblématiques de la culture nord-africaine.  Après la révolution, une nouvelle programmation s’impose à la première chaîne nationale, désormais baptisée Wataniya 1. Insaf Yahyaoui crée «Chehed wa chawahed», émission d’enquêtes sur les faits de la révolution et d’entretiens avec des officiels de la scène politique tunisienne.«Ministres de Bourguiba, intellectuels et commentateurs politiques se sont succédé sur le plateau pour tenter de rétablir la vérité sur certains faits du passé et proposer des solutions à la crise», détaille-t-elle.  Mais début 2014, la journaliste se voit obligée de quitter le service public suite à un accident de voiture. Cette trêve n’empêchera toutefois pas un retour en force.

Présentatrice de «Kahwa Arbi»

Elle décroche en effet, fin 2014, le poste d’animatrice de «Kahwa Arbi», qu’elle occupe encore aujourd’hui. L’idée est de réaliser autour d’un café des entretiens de 50 minutes partout dans le monde avec des leaders politiques ou d’opinion : Amr Moussa en Egypte, Bernard Pivot, Frédéric Mitterrand et Jack Lang à Paris, Mahmoud Abbas en Palestine, le réalisateur algérien Mohamed Lakhdar-Hamina... Tout ce beau monde fera partie des interlocuteurs auxquels elle demandera de décortiquer les enjeux et commenter les défis que devra relever le monde arabe dans sa globalité.

Le succès de l’émission ne tarde pas  : «Aujourd’hui, plusieurs ministres m’appellent pour s’inviter à déguster le fameux café télévisé!», sourit-elle. Insaf reste toutefois discrète sur la suite. Mais si elle ne souhaite pas dévoiler la liste des personnalités prévues pour les prochains épisodes, elle avoue vouloir solliciter d’autres acteurs de l’univers culturel et du milieu politique tunisien. A suivre.

Nejiba Belkadi




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1 Commentaire
Les Commentaires
Kaïs - 09-01-2017 13:22

Insaf, une personne très compétente, vachement charmante et belle ! Je me rappelle d'elle lorsque j'étais au lycée Khaznadar. Dommage que je n'ai pas eu l'occasion de mieux la connaître à cette époque... ça fait plaisir de voir que le lycée khaznadar kharej de très bons éléments, dans tous les domaines...une fierté pour nous les anciens de khaznadar. Bonne continuation notre belle Insaf !

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