La Tunisie, destination préférée des prédicateurs islamistes !!!
Jamais prédicateur n’aura  bénéficié d’un tel accueil. Pour sa première visite en Tunisie, le «  cheikh » (en fait, il s’agit d’un expert-comptable), Wajdi Ghénim a  droit aux égards dus à un hôte de marque avec accès au salon d’honneur  où il est reçu par un dignitaire d’Ennahdha, Habib Ellouze, qui ne le  lâchera plus d’une semelle au cours de sa tournée et accueil populaire. Ne manquaient que le  tapis rouge et la haie d’honneur. 
  
  Dimanche 12 février. Première étape du prédicateur égyptien. Le palais  des sports de Tunis. Flanqué de son « ange gardien », il fait son entrée  dans cet édifice plein comme un oeuf, au milieu des « takbir » et des  applaudissements. Combien étaient-ils ? 16.000, selon les organisateurs,  10.000, selon d’autres sources. Calot bien vissé sur la tête, barbe et  kamis pour les hommes, niqab, pour les femmes. 
Ils étaient venus de tous les coins et recoins du pays pour écouter  le cheikh, illustre inconnu, il y a quelques semaines, mais élevé au  rang de superstar grâce à une campagne savamment orchestrée sur les  réseaux sociaux, depuis deux semaines. Le verbe facile, le geste ample  des grands tribuns, le prédicateur est au sommet de son art. Il maîtrise  bien son sujet et  la force de persuasion qui se dégage de lui ne laisse pas indifférent le  public. Il s'en prend tour à tour aux mécréants, aux laïcs, à la  gauche. La presse  n’est pas oubliée. Elle en prend, aussi, pour son grade pour s’être  placée du côté de l'opposition...avant d'inviter tout ce beau monde à  venir  lui porter la contradiction.
  La salle entre en transe. Une ambiance qui n’est pas sans rappeler les  meetings des télé-évangélistes américains et de la secte Moon. On entend  même des slogans antijuifs semblables à ceux qui avaient été lancés  lors de l’arrivée d’Ismail Henia, leader du Hamas  palestinien…Malheureusement, l’orateur n’aura pas le temps d’aborder la  question de l’excision sur laquelle tout le monde l’attendait…Un homme  s’approche de lui et lui chuchote quelques mots à l’oreille. L’air  grave, Ghenim ramasse ses notes et quitte la salle précipitamment.  Contre toute attente, l’assistance reste calme. Le service d’ordre  composé de barbus à la carrure impressionnante évacue aussitôt la salle.  Les femmes d’un côté, les hommes de l’autre. Personne ne saura les  raisons de ce départ précipité.  En sortant, le prédicateur a juste le  temps de jeter un regard plein de mépris vers la centaine de  manifestants qui s’égosille depuis quelques heures à réclamer son  expulsion du pays. Ces scènes se répèteront à l’identique à Kairouan,  Sfax, Mahdia. Des mosquées «prises d’assaut » par des milliers de  fidèles et dehors une poignée de manifestants protestant contre la venue  du « cheikh». On en retiendra le cri de détresse de cette dame d’un  certain âge : « Y a nari ala Tounes» qui fera le buzz sur facebook. Pour  Ghenim, le succès est tel qu’il envisage de rester en Tunisie « le  temps qu’il faudra », pour mener à bien sa mission. En tout cas, son  passage aura laissé des traces. Dans certaines mosquées, comme à El  Ghazala et au Centre Urbain Nord de Tunis, les imams font déjà  l’apologie de l’excision dans leurs prêches. 
  
  De tous les hommes de religion tunisiens, seul cheikh Mourou s’est  distingué par une attitude «courageuse» en dénonçant à la télévision les  thèses du prédicateur égyptien. Il avait l’air tellement sincère qu’on  lui aurait donné, si l’on peut dire, le bon Dieu sans confession. Enfin  un cheikh qui ose. Sauf que quelques jours plus tard, une vidéo est  diffusée sur facebook, où l’on voit cheikh Mourou, assis à côté de  l’homme qu’il vouait aux gémonies, l’air tout contrit, prendre le  contrepied des idées qu’il avait défendues sur les plateaux de  télévision et les colonnes des journaux. Affichant un profil bas, il  s'adresse en ces termes au prédicateur égyptien : « On m'a proposé de  vous porter la contradiction. Mais je n'aurai pas l'outrecuidance de le  faire, sachant l'étendue de votre savoir». Il avoue quand même être en  désaccord avec lui sur un point : le timing : «Ce n’est pas encore le  moment ». La phrase revient comme un leitmotiv dans sa bouche. Et nous  qui croyions qu’il s’agissait d’une position de principe. « Nous  détenons tous les postes-clés, toutes les manettes, mais quand nous  appuyons sur le bouton, il ne répond pas. Il faut laisser du temps au  temps. La génération actuelle est une génération perdue. Nous devons  focaliser sur leurs enfants et petits-enfants ». Retenez bien  l’utilisation de la première personne du pluriel alors qu’il avait  laissé entendre publiquement quelques jours plus tôt son intention de  créer un autre parti, «compte tenu du fossé qui me sépare d’Ennahdha ». A  la fin de la réunion, Ghenim annonce qu’il a enregistré les débats.  Stupeur de Mourou. Il insiste auprès de l’Egyptien: «Je souhaiterais que  notre discussion ne soit pas divulguée ». Imperturbable, ce dernier  persiste et signe : « J’enregistre et filme tous mes débats ». Notre  cheikh se sent piégé. Tout penaud, il balbutie quelques mots avant de  prendre congé de son hôte.
  
  Il faut dire que Ghenim n’est pas le premier prédicateur arabe à visiter  la Tunisie. D’autres, l’ont précédé au cours des dernières semaines :  Safwat Hijazi, Moussa Chérif, Mohamed El Cattan, Amr Khaled. Il sera  suivi de Tariq Ramadhan. Est-ce un hasard ? A l'exception de Ramadhan,  le plus intelligent et sans doute le champion toutes catégories du  double langage, Ils prônent tous un islam rigoureux, très proche du  courant salafiste. Qui les a invités ? Officiellement, d’obscures  associations dont personne n’avait jamais entendu parler, mais qui ont,  selon toute vraisemblance, partie liée avec certaines associations  salafistes du Proche-Orient. Désormais, notre pays est la nouvelle terre  de mission de l’Internationale Islamiste. Et Ennahdha dans tout cela?  Elle n’est pas très loin. Elle supervise l’opération, en tire les  ficelles...loin des projecteurs. 
  
  Pourquoi Ennahdha est-il si discret, se contentant de diffuser des communiqués où il se livre à des contorsions d'acrobate, ménageant la chèvre et le chou, tout en  laissant le soin à ses ultras comme  Sadok Chourou ou Lotfi Zitoun d'exprimer tout haut et en termes crus, ce que le mouvement pense tout bas. Dans une interview à un journal algérien,  Rached Ghannouchi qualifiera les salafistes « de mouvement intellectuel  avec lequel il faut engager le dialogue ». Ce que le leader islamiste ne  dit pas, c’est que ces salafistes représentent aussi une masse de  manoeuvre qui pourra être mise à contribution le moment venu. Il y a un  an, ils étaient quelques centaines, pour la plupart des lunatiques  marginaux, à battre le pavé sur l’avenue Bourguiba. Depuis, ils ont  recruté dans toutes les couches, investi peu à peu l’espace public, pris  le contrôle de centaines de mosquées et créé des écoles coraniques, où  l’on se croirait du côté de Kandahar. Fini le temps des petites phrases,  des petites touches à la manière des impressionnistes. C'est le lavage de cerveaux, à grade échelle à la veitnamienne ou à la cambodgienne. Le reformatage  du peuple tunisien, « l’élevage délibéré de l’homme nouveau », cher aux  régimes totalitaires, qu’ils soient de droite ou de gauche, est bien  entamé. On évalue aujourd’hui leur nombre à 50.000. Mais ils font autant  de bruit que 500.000. Qu'est-ce qui fait courir ces prédicateurs, l'argent, bien sûr fait, mais la conviction de remplir une mission divine : ramener dans le droit chemin un peuple impie. Pourquoi la Tunisie ? Parce qu'il  a su concilier entre l'islam et cette modernité qui leur fait si peur.
  
  Face à cette offensive sans précédent que font l’opposition et la  société civile? En l’absence de leaders qui sachent les galvaniser,  elles semblent tétanisées, n’arrivant à mobiliser, dans le meilleur des cas, que  quelques centaines de manifestants. Nos partis ressemblent aujourd'hui à  l'armée mexicaine, trop de généraux, en l'occurrence des directions  formés de gens intelligents, bardés de diplômes. Leur problème ? le peuple. Ils en sont totalement  déconnectés. Un parti devrait aussi sentir le terroir, la sueur, le bleu  de chauffe, la boue. Ce n'est pas leur cas. Une petite lueur  d'espoir...l'UGTT. Ce n'est pas un hasard si elle est dans la ligne de  mire d'Ennahdha. 
H.B.
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Arrêtez le massacre, nous avons accepté sans gaité de coeur les islamistes au pouvoir en Tunisie que j'espère provisoire, le peuple va se réveiller de sa bétise et changer d'avis dans un an, le voilà maintenent les plus extrémistes prédicateurs qui débarquent en Tunisie,où allons nous? le gouvernement va à l'encontre de son intêret, puisque il laisse faire, à mon avis il est complice, Islam Oui,extrémisme Non.

Attention Gouvernement réveillez-vous, si vous ne faites rien contre ces criminels, nous allons dare dare vers une nouvelle révolution, Ben Ali était mauvais, mais il avait quand même un aspect positif, c'est d'avoir mater ces criminels qui dénigrent notre drapeau national et qui sêment la terreur dans notre pays, tous les Tunisiens ont peur de ce phénomène étranger à notre tradition.

si el hedi, tout observateur averti, familier du landerneau politique ne peut qu'acquiescer, sinon souscrire à ta prose, et quelle analyse! en plein dans le mille. bravo, "feature" pour cette vision éclairée, sauf que, si on veut être pragmatique, et réaliste, tout autre parti aurait fait la même chose. Je m'explique: à moins d'être d'une naïveté angélique(ce qui est loin d'etre le cas d'el nahdha), on ne cède pas le pouvoir après l'avoir si longtemps convoité.et donc tous les moyens sont bons pour le conserver, y compris la duplicité, et le double langage. De fait tu as bien résumé la situation en disant je te cite: les salafistes sont une masse de manœuvre qui pourrait être mise à contribution le jour venu. En attendant comme tu dis le reformatage du peuple tunisien va bon train.Mais attention, rien ne dit que la mayonnaise va prendre. Et comme le dit si bien le proverbe tunisien: "elli yahseb wahdou yafdhoulou".Et le tunisien d'aujour'hui n'est plus dupe, bien malin celui qui lui fera, avaler la couleuvre, fut-elle, enrobé... des meilleures intentions...

laanatou allahi ala man jab ces illitres mais certainement sont les pires ennemis de la tunisie ;untraitre celui qui croit a ses ignorantsqui sont interdits dans beaucoup de pays ;ceux qui invitent sescharlatans sont des arrieres mentaux et atteints par des maladies psychologiques et delires gravissimes;;;;;