Opinions - 28.09.2011

L'Article 1 rien que l'Article 1 ?

Depuis la révolution la question de la séparation du politique et du religieux divise la Tunisie en deux, entre ceux qui soutiennent un régime d’inspiration islamiste et ceux qui veulent un régime moderne et non religieux. Très tôt la question de la laïcité a fait débat et plusieurs partis et associations y ont renoncé, la plupart par calcul politique pour ne pas s’attirer les foudres de la frange conservatrice de leur électeurs potentiels, parmi lesquels nombreux sont ceux qui confondent laïcité et athéisme. Certains partis avaient cependant compris que la laïcité donnerait aux islamistes une occasion unique de prendre en charge la gestion des mosquées pour les instrumentaliser au service de la cause politique. C’est pourquoi, l’état en Tunisie ne pourra et ne devra jamais abandonner la gestion du culte à ces fanatiques.

Mais il y a une question qui ne fait pas débat aujourd’hui c’est celle de l’article 1, « …L’Islam est sa religion et l’Arabe, sa langue. Son régime … ». En effet, tous les partis soutiennent la conservation de cet article dont ils considèrent qu’il ne fait qu’asseoir nos origines arabo-musulmanes. Plusieurs de ces partis indiquent clairement qu’ils sont favorables à l’article 1, qui n’a jamais posé problèmes dans le passé, et qu’il faudra le conserver dans notre future constitution. M. Sadok Belaid juriste de son état, nous a même proposé Son avant-projet de nouvelle constitution dans lequel il reprend littéralement l’article 1.

J’aimerais dire ici mon étonnement devant tant de naïveté. Si en effet cet article 1 n’a jamais posé problème c’est bel et bien parce que la Tunisie n’a connu que la dictature, c'est-à-dire dans le cas d’espèce, une interprétation personnelle et individuelle de la constitution. En démocratie, il n’en sera pas de même, la constitution sera opposable aux lois, aux pratiques et aux citoyens, et à partir de là chaque phrase et chaque mot deviennent plus importants, et leur interprétation dangereuse. Preuve que la constitution n’est pas une affaire de juristes, fussent-ils éminents et reconnus, mais une affaire politique qu’il ne faut pas laisser entre toutes les mains.
Car finalement en adoptant ces termes « l’Islam est sa religion », dans un régime démocratique qui consacre l’indépendance de la justice, toute loi en contradiction avec les préceptes de l’Islam deviendra anticonstitutionnelle. Les lois autorisant les débits de boissons alcoolisées, celles interdisant la polygamie…Cette terminologie est dangereuse si l’on veut une Tunisie pluraliste et apaisée, elle peut donner lieu à l’établissement d’un régime islamiste qui certes ne sera pas calqué sur la Chariaa, mais sur le Coran et ce sera un bon début.

Aujourd’hui Ennahdha ne veut rien de plus que l’Article 1, l’Article 1 et rien que l’Article 1. Elle sera prête à toutes les alliances et tous les compromis, tant qu’il restera l’Article 1. Qu’importe le régime pourvu qu’il y ait l’Article 1 ! Alors, à tous les démocrates je voudrais dire ici que l’attachement aux origines arabo-islamiques ne doit pas être une raison pour hypothéquer l’avenir de ce pays en l’offrant en cadeau aux islamistes.

L’Article 1 devra être remanié, réécrit et si son objet est de consacrer ces origines arabo-islamiques alors écrivons le en ces termes, et évitons de jouer aux apprentis sorciers en laissant faire les adeptes de « Il y a les lois et l’esprit des lois… ». Travaillons à la réécriture des lois et gardons nos esprits.

Walid Bel Hadj Amor
 

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34 Commentaires
Les Commentaires
Mohamed - 28-09-2011 17:33

Je me demande si Bel Hadj Amor, comment vous avez pu voir ce que n'ont pas vu les autres, tous les autres, y compris les démocrates que vous appelez à la rescousse? Eh bien bravo pour votre perspicacité et votre clairvoyance. Cependant une question me taraude. Comment vous avez pu vous projeter dans l'avenir pour vous apercevoir (et nous l'assainer comme vérité) qu'un tel ou tel parti islamiste allait nous jouer ce vilain tour. A moins que vous n'êtes dans le secret du Bon Dieu. Mais cela m'étonnerait beaucoup, vous avez tellement peur que son islam ne vous hypothèque votre liberté de démocrate, il ne doit pas être en odeur de sainteté auprès de vous!!!. Autre question. De qui vous avez peur, du grand méchant loup Ennahdha, ou de l'islam en tant que source de nos juridictions? J'aimerai bien le savoir, peut être allez vous m'ouvrir les yeux et me faire rallier à vos thèses de dénigrement de tout ce qui a trait de près ou de loin à la religion. J'en ai connu un autre qui a eu le même fond de commerce. Il a longtemps brandi la menace islamiste aux incrédules que nous étions. Vous savez où il est actuellement? Jetez un oeil à la poubelle de l'Histoire. Vous voulez l'y rejoindre? Je ne vous le souhaite pas. Vous méritez mieux, vous êtes tellement intelligent et surtout clairvoyant.....

dubitatif - 28-09-2011 18:27

merci monsieur, je dois dire que cet aspect de la question échappe à beaucoup de Tunisiens. La plupart estiment que conserver l'article 1 serait une victoire parce que les islamistes voudraient aller plus loin. Mais les contextes sont différents vous avez raison de le souligner.

Mohamed - 28-09-2011 19:16

Les craintes de Bel Haj Amor peuvent être fondées. Dans ce cas, il faut soumettre à la réflexion l'institution de garde-fous. Certains proposent la laïcité. Une autre solution serait d'adjoindre au terme "islam" les qualificatifs "moderne modéré". Les dirigeants d'Ennahdha n'auront aucune peine à y souscrire puisqu'ils s'en réclament ouvertement. A moins que le double langage ne soit une réalité tangible. Il faut bien réfléchir aux meilleurs gade-fous possibles et efficaces. Faut-il préciser que si la religion de l'Etat est l'islam, qui aura donc la charge de la gestion des affaires musulmanes (mosquées, instruction islamique...), les citoyens eux bénéficient de la liberté totale de culte. Les libertés sont à la base de la démocratie et doivent être bien placées dans la constitution, à l'instar de celle des USA dont le premier amendement traite de la liberté d'expression.

Riadh Chatti - 28-09-2011 20:53

M.Bel Hadj Amor met effectivement le point sur les i. L'article 1 pose problème puisqu'il énonce que la religion de l'Etat est l'Islam. Dans une dictature, cela ne porte pas à conséquence si le despote est éclairé, comme Bourguiba par exemple. En revanche, dans une démocratie, chaque mot compte; d'où l'importance extrême à accorder à chaque notion, expression dans la constitution. Les futurs membres de la Constituante doivent faire très,très attention: il y va du salut de la Tunisie!

Dr.zaiane - 29-09-2011 00:35

Bon article par M. Bel Hadj Amor . Raisonnement convaincant.A recommander!

Bibou - 29-09-2011 08:40

Bravo pour ce bel article...Il dit ce qu'il dit. Que la Tunisie ne fasse pas l'erreur de repartir en arrière...Allons de l'avant..toute religion et parti politique confondus...

HAZGUI - 29-09-2011 09:25

Sans rentrer dans le jeu de laicité-athéisme-théocratie, le projet DOUSTOURNA remet les pendules à l'heure en réecrivant l'article 1 comme suit: 1.La Tunisie est une république unitaire, souveraine, son régime est démocratique pluraliste et décentralisée fondé sur la séparation des pouvoirs. Il ne peut y avoir aucune révision de la Constitution qui ait pour effet la remise en cause directe ou indirecte du régime républicain. 2.Le peuple tunisien est un peuple enraciné dans son histoire, d’appartenance arabo-musulmane et ouvert à toutes les civilisations et valeurs humaines. La république tunisienne œuvre pour la réalisation de l’unité maghrébine démocratique et pour la complémentarité entre les peuples de l’Afrique du Nord et la coopération avec tous les pays du monde. Elle soutient tous les peuples dans leurs luttes pour leur libération, contre le colonialisme, l’occupation et le racisme et particulièrement la lutte du peuple palestinien. 3.La langue officielle des institutions publiques est la langue arabe. 4.Le peuple est seul détenteur de la souveraineté ; il est la source de tous les pouvoirs. La loi est l’expression de la volonté populaire. il y a quelques secondes ·

zouzame - 29-09-2011 11:41

Bien vu Walid Bel Hadj Amor. C'est vrai que l' article 1 de la constitution pose un certain nombre de problèmes aux partis politiques et aux tunisiens en général.. Personnellement et avant de lire votre article j'étais à fond pour le retoucher, voir le modifier plus en profondeur. Je suis pour un état laïc, et votre remarque concernant l’abandon des mosquées à des extrémistes nuisible est juste et m'a bien fait reflechir. L'état doit en effet garder le contrôle de la religion et la gestion des mosquées. Il faudra donc que nos constitutionnalistes trouvent un compromis pour l'instauration d'une laïcité tout en ayant un oeil vigilant et une autorité sur la pratique.

mks - 29-09-2011 11:44

Bien que je suis d'accord avec M Walid.Si on met le . sur le I. pour ne pas tomber sur une mauvaise interprétation ça sera plus bénéfique pour notre CHER PAYS. D'ailleurs rien que voir la réaction du 1ier commentaire de M.Mohamed tu comprendras qu'on est encore loin de la vraie démocratie.Et attention je ne suis ni pour ni contre ENNAHDHA ou autre parti puisque je vote les INDEPENDENTS. Messieurs il faut jouer la DEMOCRATIE et ne pas tomber dans CE qui n'est avec TOI n'est pas forcément contre TOI. VIVE LA TUNISIE MODERNE

M.M.B.Y - 29-09-2011 11:52

"un régime islamiste qui certes ne sera pas calqué sur la Chariaa, mais sur le Coran et ce sera un bon début.", Voulez-vous nous expliquer la différence entre le Coran et la Chariaa svp? car là et d'après ce que j'ai compris vous pensez qu'il y a une différence, le coran est une partie de la chariaa, ensuite vient , et dans l'ordre la sunna, al ijtihèd puis en dernier lieu "assalaf assali7", donc franchement vous m'étonnez. Moi en tant que tunisien musulman, arabe et non islamiste ça ne me dérange pas que la chariaa (coran, sunna,ijtihèd) soit la principale source de législation de l'état car c'est la seule source qui peut garantir dignité de l'être humain contrairement à ce que veut nous faire croire l'auteur et une partie de nos concitoyens.

Térence - 29-09-2011 11:53

Seul mot convient pour l'auteur de ce article: Bravo !!!!

Ahmed Ibn Fadhlan - 29-09-2011 12:11

Ainsi en tant que tunisien musulman qui estime que l Islam est un message civilisationel et humaniste et qui ne conterdit absolument pas les idéaux démocratiques, on devra se considérer comme obscurantiste , rétrograde , sous developpé et surtout pas comme étant une personne qui aspire à une société démocratique, équitable et juste, l l faut donc que je plaide pour éliminer le terme Islam du permier article de la constitution et me déclarer moderniste , progressiste, feministe et volontiers non croyant, afin que j obtienne le certificat de democrate et progressiste des 3-5 % des sois-disants "démocrates" tunisiens. Le mémitisme aveugle et inconscient du discours islamophobe occidental chez certains tunisiens. est vraiment pénible.

benzarti Jélila - 29-09-2011 15:06

Les candidats des listes "Doustourna" en Tunisie et à l'étranger soutiennent la modification de cet article1; ce sont les plus courageux et les plus déterminés à "l'améliorer". Et ils le font très bien! Jawhar Ben Mbarek s'en explique très clairement.

FTU - 29-09-2011 17:07

A M.Mahmoud, oui on a peur de l'islam interprété par ennadha ou tout autre partie à l'Iranienne ou à la sauce arabie saoudite et similaires... Oui cet islam fait peur pas uniquement aux occidentaux , mais aussi aux croyants pratiquants qui pensent que la religion est l'affaire prive que devant Dieu personne ne peut invoquer une personne pour le protéger , ce sont vos actes personnelles propres faits en discrétion ou aux grands jours qui vous méneront au paradis ou en enfer. DONC OUI , islam politique interprété traité par des hommes comme vous et moi est dangereux , dans l'Islam il n'y a pas d'intermédiaire d'ayatollah , ... Nous muslmans honnêtes et fiers sommes aussi contre l'article 1 dans cette définition, on veut l'égalité des êtres et des hommes poar leurs actes et leurs morales ... Nous ne voulons pas 'un pays où des femmes sont punies emprisonnées , car elles ont conduit des VOITURES , est ce que vous vous rendez compte ? ... Islam est notre affaire et devant DIEU Chacun est maître de son destin donc de quel droit un homme politique ou un groupe veut nous faire vivre , nous guider , nous imposer une loi , interprété par ses soins , et pour nous la faire accepter on dira oh : c'est comme ça , c'est l'Islam , la religion a un peu le dos large ... Donc non, pas de lien entre Islam et politique et Vive la Tunisie et vive la liberté de religion," lakom dinoukom wa lia dini ", c'est assez clair, la religion est une affire privée.

Hakim Bécheur - 29-09-2011 22:12

Court, percutant et surtout pertinent. C'était mon opinion publiée dans la Presse en juillet. Et ça l'est encore !

amad salem - 29-09-2011 22:21

«Très tôt la question de la laïcité a fait débat et plusieurs partis et associations y ont renoncé», soutient l’auteur. Ce débat est donc clos et dépassé pour quelque raison que se soit, Mr Walid Bel Hadj Amor veut le relancer pour son combat pour la «laïcité» mais spécifiquement pour le fameux «article 1» de l’ancienne constitution de 1959. Cet article semble être le pire ennemi, la bête noire des «laïcs» tunisiens. L’idée de base qui semble nouvelle et pertinente dans l’article est que cet article 1 ne vaut, ne marche et n’est bon que pour un système politique dictatorial, absolutiste, comme celui de Bourguiba, par exemple. «Si en effet cet article 1 n’a jamais posé problème c’est bel et bien parce que la Tunisie n’a connu que la dictature, c'est-à-dire dans le cas d’espèce, une interprétation personnelle et individuelle de la constitution», explique l’auteur. Intrigante, tout de même, cette argumentation sachant que cet article fut imposé par Bourguiba "père" de la laïcité et de la dictature sous le régime "républicain". Ce même dictateur a imposé sa «laïcité» ne considérant ni la nouvelle constitution ni «séparant le politique du religieux» et son successeur n’a fait que suivre ses traces. En fait, historiquement et de fait, la laïcité n’a vu le jour que sous la dictature. Mr Walid Bel Hadj Amor sait tout cela et plus encore, alors, où veut-il en venir ? «En adoptant ces termes "l’Islam est sa religion" , dans un régime démocratique qui consacre l’indépendance de la justice, toute loi en contradiction avec les préceptes de l’Islam deviendra anticonstitutionnelle», découvre l’auteur. Etonnant, ce sophisme ! D’abord, l’auteur est contre la démocratie si la phrase "l’Islam est sa religion" est inscrite dans la prochaine constitution. Seulement, personne ne sait si cette probabilité se vérifierait. Et, si la majorité de la constituante adopte cette phrase ou une dans son sens ? Mais, cette hypothèse ne se réaliserait que si Ennahdha aurait la majorité absolue. Ensuite, qui dit que la majorité dans le prochain parlement ne serait pas «laïque» ? Argumenter avec des "si" et avancer des suppositions n’a rien de cartésien. Il semble, alors, que l’article est un "message" aux électeurs et aux élus dans le droit chemin du débat déjà clos. Mais, de quoi l’auteur a-t-il vraiment peur ? «Les lois autorisant les débits de boissons alcoolisées, celles interdisant la polygamie…Cette terminologie est dangereuse si l’on veut une Tunisie pluraliste et apaisée, elle peut donner lieu à l’établissement d’un régime islamiste», cauchemarde l’auteur. L’article est daté du «2011-09-28», c’est àdire au moment où la Tunisie compte plus de cent partis sans les «indépendants». Le «pluralisme» on y est et la Tunisie est «apaisée», au moins de ce côté. Reste la démocratie qui ne se réalise que par les urnes. Que ces «boîtes suisses transparentes» donnent une constituante athée, bouddhiste, scientiste, islamiste sioniste ou incolore et inodore, c’est la loi de la «démocratie» et la règle du «pluralisme». N’est-ce pas ?

J.E.A. - 30-09-2011 07:48

Votre raisonnement sur l'article 1 est judicieux et juste, il traduit ce que pense la majorité des tunisiens qui aspirent à la démocratie, dignité, égalité et modernité. Tel qu'il est écrit actuellement, l'article 1 pose un vrai problème et serait un atout aux mains de ceux qui veulent, au nom de l'islam, faire perdre à la Tunisie, le progrès (reconnu par tous) qu'elle a déjà accompli, surtout en ce qui concerne la femme. Disons le clairement, cet article, tel qu'il est, arrangera les hommes complexés, qui n'ont pas admis que la femme tunisienne ne soit plus sous leur tutelle et leur despotisme, et qu'elle participe pleinement et avec beaucoup d'efficacité dans la modernisation de notre cher pays. La moindre des décisions qu'ils prendront, au nom de cet article, s'est de remettre (au nom de l'islam qu'ils ont interprété à leur manière) la femme sous la tutelle du Mâle pour gérer sa vie et sa façon d'exister. Regardons autour de nous, dans les pays arabes, pour se rendre compte de ce qui nous attend si les politiciens à tendance islamiste, aurons en main cet atout majeur. La proposition de Jawhar Ben Mbarek traduit absolument ce qu'est la Tunisie et les Tunisiens.

Benlasfar - 30-09-2011 08:18

l'article 1 divise la Tunisie entre 99,999 pour le garder et 0,000000000001 pour le modifier mais par souci de démocratie, il pourra être soumis à référendum, plus tard lorsque..., tout comme l'abolition de la peine de mort où il faudra nécessairement demander l'avis des familles des martyrs de la révolution.

A. HADDAD - 30-09-2011 09:00

le projet Destourna présente déjà une contradiction au sein même de l'article 2, où, la république tunisienne oeuvre pour la coopération avec tous les pays du monde ( je lis entre les lignes : je suppose Israel comprise) et en même temps soutient et lutte avec le peuple palestinien. Dans une constitution, chaque mot compte, alors, franchement! messieurs les spécialistes du destour, où voudriez vous nous emmenez ?

Mohsen Jamel CHERIF - 30-09-2011 09:54

Si on se réclame de l'identité arabo-musulmane mais qu'on ne pratique plus la polygamie, qu'on ne coupe plus la main aux voleurs, qu'on ne pratique plus la guerre sainte, qu'on ne pratique plus l'esclavage, qu'on ne lapide plus les hommes et les femmes adultères, qu'on ne discrimine plus les femmes sous prétexte de leur infériorité organique et qu'on leur accorde les mêmes droits juridiques qu'aux hommes, qu'on ne fasse plus payer une taxe supplémentaire aux non musulmans pour avoir droit à la protection de l'état, qu'on empêche plus une musulmane d'épouser un non musulman, qu'on ampêche plus un musulman d'épouser une boudhiste ou une indouiste ou une animiste ou une bahaie, qu'on ne condamne plus à mort un musulman qui se convertit à une autre religion, qu'on encourage l'amour et l'amitié avec tous les membres de l'humanité sans distinction de religion ou autre etc... alors il n'y aura aucun mal à ce que l'état soit considéré comme musulman, car il y a dans l'Islam des valeurs spirituelles et des principes d'une grande noblesse et qui ont permis l'eclosion d'une civilisation dont l'humanité ne peut que s'ennorgueillir et qui restera pour l'éternité un patrimoine universel. Je me permet de clore cette modeste intervention par une prière à Dieu, le Tout-Puissant, le très Généreux, le Miséricordieux afin qu'il nous guide vers la vérité et la paix : Mon Dieu guide nous vers ta lumière, illumine notre esprit Toi l'Omniscient le Très Sage, révelle Toi dans Ta Grandeur, et par Ta miséricorde fait nous parvenir jusqu'au lieu de paix, cette paix que tu as promise à tous ceux qui t'aiment.

Amor-TiTan-France - 30-09-2011 09:54

M.Bel Hadj Amor met effectivement le doit là ou ça fait mal. L'article 1 posera problème juridique pour la future république démocratique, et peut ouvrir la route à plusieurs interprétations politiques, sous un pouvoir de grande sensibilité religieuse... une constitution doit être rédigé avec beaucoup de clairvoyance et de sérieux, elle contribue à la stabilité du pays et son régime une fois élu. Ce texte est le bienvenu, afin d’aider les tunisiens à forger une opinion dont leur avenir en dépond, il est vrai que ce débat manque cruellement au pays il est escamoté par tous les partis. C’est la peur de l’autre peut-être ! En tant qu’homme libre, je n’apprécie pas votre commentaire cher M. Mohamed, votre menace à peine voilée, tout en respectant sa religion on ne construit pas une démocratie libre avec de telles propos. Et bravo à M.BEL HADJ Amor. (Mohamed 2011-09-28 17:33:03 Je me demande si Bel Hadj Amor, comment vous avez pu voir ce que n'ont pas vu les autres, tous les autres, y compris les démocrates que vous appelez à la rescousse? Eh bien bravo pour votre perspicacité et votre clairvoyance. Cependant une question me taraude. Comment vous avez pu vous projeter dans l'avenir pour vous apercevoir (et nous l'assainer comme vérité) qu'un tel ou tel parti islamiste allait nous jouer ce vilain tour. A moins que vous n'êtes dans le secret du Bon Dieu. Mais cela m'étonnerait beaucoup, vous avez tellement peur que son islam ne vous hypothèque votre liberté de démocrate, il ne doit pas être en odeur de sainteté auprès de vous!!!. Autre question. De qui vous avez peur, du ....

sabri slema - 30-09-2011 12:12

" En démocratie, il n’en sera pas de même, la constitution sera opposable aux lois, aux pratiques et aux citoyens, et à partir de là chaque phrase et chaque mot deviennent plus importants, et leur interprétation dangereuse". Justement, c'est pour cela qu'on ne doit pas changer l'article premier! Un des cas de figure possibles si la Tunisie devient laîque: au nom de l'égalité et de la non descrimination, les couples homosexuels vont prétendre à leur "droits" au mariage et à l'adoption, vous pouvez être d'accord sur ça mais moi je suis contre. vous avez raison sur la problématique que vous posez, mais pour moi entre les dérives d'un état "qui a l'islam comme religion" et les dérives d'un état laique, le risque que ces dernières surviennent est plus important surtout pour la Tunisie qui a fait preuve durant toute son histoire d'une pratique modérée et clairvoyante de l'islam (au delà du rôle joué par les dictateurs que vous indiquez).

Ibtissem - 30-09-2011 12:32

Bravo pour cette clairvoyance, j'espère que tout le monde soit averti!!!!

Jawhar - 30-09-2011 13:54

Le problème de la religion en Tunisie réside dans le fait que nos compatriotes ont longtemps été habitués voir aclimatisés à un système qui autorise la paresse intellectuelle et physique et de ce fait aborde l'Islam au vrais sens de la religion opium (trawih, omra, vendredi ......) agissant en synergie avec la chicha. Si on les oblige à adapter l'Islam dans sa forme active de labeur, d’honnêteté, de rigueur et probité, une très grande majorité de nos concitoyens deviendraient athés.

Abdellatif Baltagi - 30-09-2011 16:43

Je suis entièrement d'accord avec l'analyse de Bel Hadj Amor ; les islamistes ont mené une bataille pour imposer le maintien de l'artcle 1 le premier ministre et les partis sont tombés dans leur piège en pensant faire l'économie d'un débat - celui de la laïcité- pourtant essentiel pour l'avenir de la démocratie; la preuve que le piège est entrain de se refermer sur les partis poiltiqus est fournie par les déclarations répétées des islamistes qui déclarent que d'aprés l'article 1 la Tunisie est un état islamique et non un état laïc ; Erdogan a beau les inviter à ne pas avoir peur de la laïcité ils maintiennent leur position antilaïque car l'article 1 est leur cheval de Troie pour impoer la chariaa - ce qui constitue leur objectif ultime auquel ils ne renonceront jamais. Il faut rappeler que si Bourguiba a accepté dansl e cadre de sa bataille avec les youssefistes le compromis que constituait l'article 1 il a su imposer une laîcité de fait qui risque aujourd'hui d'être gravement compromise si nos partis politiques continenuent à soutenir par myopie ou par paresse l'article 1.

majdi - 30-09-2011 18:58

"Certains partis avaient cependant compris que la laïcité donnerait aux islamistes une occasion unique de prendre en charge la gestion des mosquées pour les instrumentaliser au service de la cause politique. C’est pourquoi, l’état en Tunisie ne pourra et ne devra jamais abandonner la gestion du culte à ces fanatiques". c que j'ai compris:les islamistes sont pour la laicites? et comment alors, ils s'attachent en meme temps a l'article 1? .honnetement j'ai pas compris.

Djo Djo - 30-09-2011 22:18

- modifier l'article 1 : --> l'Etat n'a plus la main sur les mosquées et seront cédés aux fanatiques comme à dit l'auteur, et ce ci dérange ! - Garder l'article 1: ---> l'Etat va gérer les mosquées mais risque que l'Etat devient religieux, et ce ci dérange aussi ==> Implicitement la solution est donc de modifier l'artcle 1 et de garder en même temps la main sur les mosquées !!!! Vous voulez donc le beurre et l'argent du beurre !! quelle hypocrisie ! Da quelle démocratie parlez vous Mr, je m'attendait en fin de votre article que vous direz on expulse tous les islamistes du pays et on instaure un pays laic comme vous le voyez !!!! c'est vraiment honteux !!!! Mr dans 23 jours on passe aux urnes et c'est le peuple qui donnera son dernier mot pour la constitution à travers un référendum, et ça ne sera guerre la volonté de Zayd ou 3amr qui sera imposée. Donc Assainissez votre esprit c'est mieux.

Tounsia Makhoura - 30-09-2011 23:31

Je vous trouve bien naïf de croire que l'article 1 ne sera pas réinterprété par Ennahdha. Le fait qu'elle ne veut pas qu'il soit touché nous donne un prémisse de ce qu'elle nous prépare. Si l'Islam est la religion de l'état, demain Ennahdha, en s'appuyant sur cet article, fera de la Tunisie une république islamique et personne, je dis bien personne, n'y pourra rien car cela sera dans la constitution. Bourguiba était un visionnaire et moderniste donc le problème ne se posait pas. L'ancien dictateur était anti islamique (je dis bien anti islamique et non anti musulman; la différence est de taille) donc pas d'hégémonie sur l'article 1 par BenAli. Cependant si j'en juge de l'interview de l'un des dirigeans (Le secrétaire général du parti je crois) qu'il a donné à ElJazira en Février 201, le but ultime d'Enahdha est de créer une république islamique basée sur la charia. Alors à bon entendeur salut!

Mondher Mhenni - 01-10-2011 12:04

filicitations, pourquoi on ne vous voit plus sur les plateaux de la téle

Mourad KILANI - 01-10-2011 12:58

Il faut distinguer deux choses dans ce fameux article 1. Le premier point concernant la langue arabe est à peu près clair. Il suppose que l'Arabe est la langue officielle de l'administration tunisienne. Le deuxième point concernant l'Islam, religion d'Etat pose effectivement de sérieux problêmes dans son interprétation lorsqu'il s'agira de légiférer, de promulguer des textes d'application ou des mesures administratives. On peut envisager de laisser cette mention, mais il faudra alors très précisemment en définir les contours dans la Constitution. Et avant cette mention, il est impératif de rappeler au préalable que la liberté de conscience et de culte (ou de non culte) sont garantis par la Constitution. L'Islam reconnu comme religion d'Etat bénéficierait alors d'un traitement privilégié, à savoir essentiellement le financement des lieux de culte par l'argent publique, l'instauration des fêtes religieuses musulmanes comme fêtes officielles, et un aménagement horaire particulier pendant Ramadan. Je rentre du Sénégal ou les gens sont à 90% musulmans et pratiquants. Il n'empêche que durant Ramadan, on peut manger et boire dans la rue, ou commander une bière sans qu'il ne vienne à l'idée d'accepter ou de refuser de vous servir en fonction de votre religion supposée, ou de votre choix personnel de pratiquer ou non. Autre exemple pratique : il y a deux ans, en plein été, un ami qui faisait la route Tunis-Djerba s'est arrété à Mahares - ou des cafés étaient ouvert et servaient des touristes- pour prendre un café. Le tenancier qui faisait son beurre avec les cars de touristes, a refusé de le servir sous pretexte qu'il était tunisien, donc musulman, et que donc il ne pouvait pas consommer. Et qu'importe qu'il soit en voyage, malade, ou tout simplement qu'il a décidé de ne pas jeuner. Cette liberté étant garantie par la Constitution, ce cafetier deviendrait automatiquement en position d'enfreindre la loi, et se garderait donc de se muer de cafetier en défenseur de son ordre moral et religieux à géométrie très variable.

riadh - 04-10-2011 14:47

sans la laïcité pour nous protéger, je suis désolé d'etre pessimiste, mais pour moi nous ne pouvons que retomber en dictature dans quelques années. Il est impossible pour un Etat de concilier religion et politique, c est comme l'eau et l'huile. Si la religion de la tunisie est l'islam, et que nous somme en démocratie, alors, oui, l'art I permettra par exemple a n importe qui d'avoir des esclaves en Tunisie. Et bien oui, interdire l'esclavage deviendrait anticonstitutionel par exemple, car non interdit par le Coran, etc etc... on saute droit dans un piège et on va échouer la démocratie obligatoirement si on ne devient pas, comme la turquie, LAIC (un etat est laïc, un citoyen il a la religion et la pratique de sa religion qu il veut, il est temps que le stunisiens ouvrent un peu des livres et lisent un peu car ils disent tellement de bétises que ca fait peur)

slim cherif - 04-10-2011 20:50

je vous conseille d'aller lire un peut sur la religion qui est l'Islam. vous changerez surement d'avis. "le fait de mettre l'islam dans l'article 1 hypothèque l'avenir du pays" ???? un peut de sérieux svp

Gharbi Hanifa - 07-10-2011 11:08

Je suis entièrement d'accord : l'article 1 laisse aux islamistes les portes grands ouvertes pour imposer leur dictature et leur compréhension bornée et rijiya de l'islam... Tout citoyen tunisien quel que soit sa croyance, sa couleur ou ses idées politique a le droit d'y vivre et de jouir de sa citoyenneté en pleine liberté. Tout citoyen tunisien quel que soit sa croyance , sa couleur ou ses idées politique a le droit d'y vivre et de jouir de sa citoyenneté en pleine liberté. Qt à l'arabe comme langue nationale, je pense qu'il y a des pays qui ont deux langues nationales... EL HAWIYA OU L’IDENTITÉ n'est pas contrairement à ce qu'on pense quelque chose qui se proclame, mais quelque chose qui se vit au plus profond de soi. Elle concerne moins le savoir que le SAVOIR ETRE.

aymen - 18-10-2011 12:11

je suis tunisien,d'origine arabe de religion musulmane comme un trés grand nombre de mes concitoyens. mayonkorr fi asslou kann el kalb !

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