News - 13.03.2011

Laurence Parisot veut réussir sa visite à Tunis à la tête de 100 chefs d'entreprises

« Le patronat français entend donner un signal fort d’appui au partenariat économique avec la Tunisie à la faveur de tout ce grand potentiel qui s’ouvre dans une vision renouvelée. Laurence Parisot viendra bientôt le confirmer à la tête d’une délégation forte de plus de 100 chefs d’entreprises. » La délégation du Medef, dépêchée jeudi soir à Tunis tenait à faire passer le message et bien préparer cette visite. Pilotée par son hôte Tarek Cherif, co-président du Conseil de chefs d’entreprise France-Tunisie, et bien briefée la veille à la table de l’ambassadeur de France, elle a pu rencontrer en une seule journée, 5 ministres, avant de se réunir avec des dirigeants de l’Utica et des chefs d’entreprises en partenariat avec la France.  

Déjà, la visite à Tunis, le 22 février dernier de Christine Lagarde et Laurent Wauquiez avait inauguré une série de déplacements de membres du gouvernement français. Après, Frédéric Lefebvre (Tourisme), Nathalie Kosciusko-Morizet (Développement durable, Transport et Logement), c’est au tour de Pierre Lellouche (Commerce Extérieur et d’origine tunisienne) qui arrivera jeudi, accompagné d’une quinzaine de chefs d’entreprises. Quant à la visite d’Eric Besson, (Industrie, Energie et Economie numérique), elle est prévue avant la fin du mois de mars, avant celle d’Alain Juppé (Affaires Etrangères). Le patronat français s’inscrit bien dans cette dynamique, à la recherche de nouvelles oportunités.

 
Cinq ministres rencontrés et une grande franchise entre les chefs d'entreprises

Les signes d’intérêt ne manquent pas : c’est le directeur général du Medef, Michel Guilbaud qui a conduit la délégation composée de Thierry Courtaign, vice-président du Medef International, Eric-Hayat, le co-président du conseil et Julie Benoit, directrice en charge de la zone Méditerranée. Au pas de charge, les entretiens se sont enchaînés, avec les ministres Triki (Planification et coopération internationale), Rassaa (Industrie et Technologie), Zouari (Développement régional), Aydi (Emploi) et Ennaceur (Affaires sociales). Il fallait à la fois comprendre la situation et se rassurer sur les perspectives, surtout en termes de nouvelles règles de gouvernance, de climat social et de stabilisation générale. Eric Hayat, l’a bien résumé : « nous souhaitons rapporter à nos adhérents, face à nombre d’incertitudes dans les esprits, des assurances claires à même de les encourager à venir en Tunisie. A nos questions, le gouvernement nous a apporté un message très déterminé. »

La rencontre avec les homologues tunisiens était particulièrement franche et prometteuse. Déplacée à la dernière minute du siège de l’Utica à un hôtel de la place (pour plus de calme, dira Hammadi Ben Sedrine, le président intérimaire, en euphémisme d’une action sociale cet après-midi là, au siège de la centrale), elle a pu réunir une bonne trentaine de chefs de grandes entreprises qui ont répondu, toutes affaires cessantes, à l’invitation de Tarek Cherif.

De part et d’autres, il fallait passer par un exercice d’excuses et de regrets. «Vous ne communiquez pas suffisamment fort pour montrer la situation en Tunisie, avec les difficultés que vous rencontrez et les ambitions qui vous animent » entend-on du côté français. « C’est vrai, nous avons été quelque part trop préoccupés par ce qui se passe dans nos entreprises, et peu organisés au sein de l’Utica, pour entreprendre des actions collectives concertées », répond-on du côté tunisien. Bref, comme le résumera bien ce chef d’entreprise d’une formule valable pour les deux parties : «personne n’était préparé à la relève et à gérer les bonheurs des nouvelles perspectives et les malheurs des pressions sociales et dégâts subis.»

Rattraper le temps perdu, inventer une nouvelle vision partagée 

Mais, pour Tarek Cherif, il s’agit à présent de rattraper rapidement tout cela et de relancer solidement le partenariat tuniso-français, à coup d’échanges d’information surtout sur les besoins et les potentialités, de visites de délégations ( à Paris et dans les régions) et de mise en place de mécanismes appropriés. Rebondissant sur cette approche, Mondher Ben Ayed propose que la France mette en œuvre rapidement un fonds spécial destiné à encourager les entreprises françaises à venir en Tunisie, pour s’y installer ou toute autre forme de coopération avec leurs homologues tunisiennes. Béchir Boujedy évoque lui aussi des actions sectorielles groupées alors que Thierry Courtaign rappelle l’importance de la coopération décentralisée.

Certains reviennent sur la stabilisation du gouvernement et surtout de l’Utica ainsi que la restauration de la paix sociale dans les entreprises, pour favoriser une action plus forte du Medef en faveur de la Tunisie et une plus grande adhésion des entreprises française à ce nouvel élan de partenariat. Mais la détermination française est sans cesse réitérée : le partenariat sera fort, très fort. Laurence Parisot aura à le concrétiser en mai prochain. « Mai ? N’est-ce pas un peu tard» relève-t-on ?  «Faire déplacer 100 chefs d’entreprises ne s’improvise pas, mais entre-temps, tout avancera vite », répond-on. Bien joué, Eric Hayat et Tarek Cherif, artisan de cette visite et promoteurs de cette approche ? Seuls les chiffres viendront le confirmer.

 

 

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4 Commentaires
Les Commentaires
Halim - 13-03-2011 19:51

Tous les investisseurs étrangers ont peur de 2 choses: 1- Le flou sur les orientations du gouvernement apres le 24 juillet: libéral, communiste ou islamique... 2- L'arrogance et l'irrésponsabilité qui frappent actuellement la classe ouvriere tunisienne, déja connue par son faible rendement... Alors on doit encore attendre...

Mohamed Al Amine LOUHAICHI - 14-03-2011 08:30

Attention à l'endettement. C'est un cancer qui détruira le pays quand il le veule.

mahmoud Bédoui - 14-03-2011 09:23

... A ma connaissance, l'arrogance et l'irresponsablité absolument totale ne frappe pas la classe ouvrière comme il le dit sinistrement mais elles le frappent de plein fouet. Tout le monde en convient, même les patrons, que l'époque révolue était sordide pour la classe ouvrière et pour le patronat. Le rendement de la classe ouvrière est connue non pas pas son faible rendement (d'où il vient chercher cela ?) mais au contraire par sa compétence et son dévouement malgré les vicissitudes de l'époque. Où est passé la proposition du plan Marshall dont les français ont parlé lors du passage de la ministre Lagarde ? Curieusement le ministre qui avait soulevé ce point oublie que le Plan Marshall veut dire l'annulation des dettes et le prêt de moyens financiers très importants dont 80% sont sous forme de dons et les 20% qui restent seront payés à très long terme. Mais ce ministre savait-il cela...

Souheil - 14-03-2011 09:38

mais pourquoi cette dependance a la france ???????????? arretons de nous mettre le doigt dans l'oeil ... vous pensez que ce gouvernement sarkozy veut vraiment du bien a la tunisie ???? vous ne pensez pas que cette colonisation economique qui nous a penalise' pendant des generations doit etre reduite sinon eliminee ??????

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