News - 29.11.2010

Les Italiens de Tunisie : reflets de mémoire à travers l'œuvre d'Adrien Salmieri

Montpellier- Correspondance spéciale pour Leaders – Qu’avons-nous gardé de l’histoire des Italiens en Tunisie et notamment de l’œuvre littéraire de cette communauté ? L’Université Paul Valéry (Montpellier III) a eu l’heureuse initiative d’y consacrer, à travers l’Institut de Recherche Intersite Etudes Culturelles, un excellent colloque international. Sur le thème de « Adrien Salmierie et la Culture Italienne en Tunisie, des chercheurs universitaires français, italiens et tunisiens ont essayé (du 19 au 20 novembre) de restituer le chemin de l’émigration italienne en Tunisie, avec une attention particulière aux œuvres littéraires, à la presse de protestation sociale, la résistance anti-fasciste et les représentations d'une référence historico-culturelle.

Evoquant le parcours historique, l’universitaire tunisienne Leila El-Houssi, Maître de conférences à l’Université de Florence, a traité des "choix et perspectives d'une communauté du XIXe au XXe siècle".

En marge des travaux, une exposition «Les Italiens de Tunisie : reflets de mémoire» a été inaugurée à la Bibliothèque Universitaire UPV.

En introduction de cette manifestation,
les organisateurs écrivent notamment: « C'est avec une vision d'ouverture qu'il faut revisiter l'expérience des Italiens de Tunisie, qui ont vécu au carrefour des peuples de la Méditerranée. Tunisiens de naissance, mais étrangers à leur pays adoptif, beaucoup d'entre eux ont vécu jusqu'au bout le rêve patriotique que cette frontière d'Italie, la Tunisie, sous protectorat français entre 1881 et 1956, devienne tôt ou tard italienne. La défaite de la seconde guerre mondiale, puis la décolonisation du pays, anéantissent toute velléité italienne de colonisation et brisent même le précaire équilibre franco-italien d'antan.

Si les intérêts du colonisateur français n'ont pas toujours correspondu à ceux des Italiens de Tunisie, le jeune Etat postcolonial, en quête de sa propre identité nationale n'arrivait pas à intégrer toutes ses communautés allogènes. Contraints au départ vers la France ou l'Italie, les Italo-tunisiens restent dans l'oubli pendant plusieurs décennies. Se pencher sur la figure et l'oeuvre d'Adrien Salmieri fournit une occasion d'étudier cet échange de cultures favorable à l'émergence d'une écriture sui generis.

LA FIGURE D'ADRIEN SALMIERI

Issu d'une famille de bourgeois italiens de Tunis, Adrien Salmieri, né en 1929, est l'auteur de plusieurs articles sur l'histoire et la culture de la communauté italienne de Tunisie et de nombreux ouvrages de fiction, pour la plupart en langue française.

C'est surtout dans son roman Chronique des morts (1974), à l'aide d'une analyse du passé réel et au fil de ses longues recherches à travers les abîmes d'une mémoire collective, que Salmieri reconstruit le passé intérieur des Italiens de Tunisie. L'auteur communique à son lecteur les « pensées secrètes » de ses morts. Salmieri veut offrir aux siens, qui sont devenus des fantômes incompris et errants dans les pages jamais écrites de l'Histoire, un monument littéraire qui réhabilite leur mémoire.

Parmi les communications présentées à cette occasion, figurent notamment :

  • Adrien Salmieri : italianité et ouverture culturelle, par Isabelle Felici (Professeur en études italiennes, Université Paul-Valéry)
  • Regards sur l'oeuvre d'Adrien Salmieri : une écriture du combat, par Alessio Loreti (Doctorant en littératures comparées, I.R.I.E.C., Université Paul-Valéry)
  • La présence génoise en Tunisie: langues et cultures italiennes de Tabarka à Tunis
  • (1700-1956), par Fiorenzo Toso (Professeur de linguistique, Université de Sassari)
  • Le chemin de l'émigration italienne en Tunisie : choix et perspectives d'une communauté du XIXe au XXe siècle, par Leila El-Houssi (Maître de conférences, Université de Florence)
  • La presse italienne de protestation sociale en Tunisie, par Michele Brondino (Directeur de l'association SECUM-EDM, Fossano)
  • Domani (1935), une publication antifasciste à Tunis, par Isabelle Felici (Professeur en études italiennes, Université Paul-Valéry)
  • Les représentations d'une référence historico-culturelle : l'«antiquité romaine» dans les manuels scolaires coloniaux et postcoloniaux en Tunisie, par Driss Abbassi (Historien)
  • Choix idéologiques de la collectivité italienne de Tunisie (1848-1938), par Adrien Salmieri (écrivain)
  • Les Italiens dans l'espace culturel de la Tunisie coloniale, par Alessio Loreti (Doctorant en littératures comparées, I.R.I.E.C., Université Paul-Valéry)
  • Elisa Chimenti, un surgeon judéo-italo-tunisien, par Guy Dugas (Directeur I.R.I.E.C., Université Paul-Valéry)
  • Cesare Luccio entre colonisés et colonisateurs, par Yvonne Fracassetti Brondino (Chercheur SECUM-EDM, Fossano)
  • « La haine redevient ma seule volupté » : utopie et dissidence dans la poésie de Mario Scalesi (1892-1922), par Flaviano Pisanelli (Maître de conférences, Université Paul-Valéry)
     
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1 Commentaire
Les Commentaires
Ridha Debbabi (sydney) - 30-11-2010 11:49

mon pere Allah rahamou me disait toujours qu`il y avait l`eau que arrive jusqu`a bab bhar pres la porte de France je l`immagine pas comme ca bravo wallah une tres bonne photo Oui jadis était le bon temps wallah je suis ne a Sousse dans un quatier ou il y avait beaucoup d`Italiens gabadgi grandi et j`ai grandi a boujaffar ou il y avait aussi un cartier ou il y avait beaucoup d`Italiens gabadgi picolo près du jardin Charles Nicole et presque tous nos voisins étaient des Italiens , des Maltais, des français , aussi pas mal de juifs et aussi pas mal des familles Tunisiennes nous vivons en paix nous étions une seule famille, notre villa a rue de la liberté a Sousse était a deux étages le rez de chausse était loue a une famille Italienne Mr et Mme Salmerie ils étaient des gens très correcte ,jusqu`a la fin de années 56 puis alors c`était l`exsodus vers l`Europe et vers la Palestine, vers l`année 1958 je me trouvais presque seul dans mon quartier ils étaient tous partis vers d`autres horizons c`était a l`époque du bac il y avait un concourt pour aller étudier en France et ceux qui requissent seront boursier et voila j`étais un des premiers a ce concour et me voila parti en France a l`âgé de 18ans et depuis ce jour la j`y suis encore ici j`ai garde un bon souvenir grave dans ma mémoire de jeunesse de ces émigrants d`origine donc les enfants sont nés en Tunisie nous étions comme des frères avec une amitié vraiment sincère et réciproque très dur a trouve de nos jours d`ailleurs j`ai revu `quelques un a Paris -- Regards Ridha Debbabi

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