News - 14.07.2020

Bras de fer Fakhfakh – Ennahdha : ces ministres qui partiront… ne partiront pas

Bras de fer Fakhfakh – Ennahdha : ces ministres qui partiront… ne partiront pas

Certains sont dûment encartés au sein du parti Ennahdha, voire membres de ses instances (Mekki, Maarouf, Zitoun, Gaaloul…), d’autres sont comptés, bien qu’inscrits en tant qu’indépendants, parmi les « proches » du mouvement islamique. Alors que, dans une troisième catégorie, on trouve ceux qui bénéficient de l’appréciation et du soutien du parti de Rached Ghannouchi et auraient été fortement recommandés pour figurer au gouvernement. Maintenant que la rupture avec Ennahdha se précise et que Fakhfakh s’apprête à procéder à un remaniement de son gouvernement, qui partira et qui ne partira pas, parmi les ministres attribués au mouvement islamique ?

D’abord, de qui s’agit-il ?

Toutes catégories confondues, on ne relève pas moins de neuf ministres :

1. Anouar Maarouf : Ministre d’État, du Transport et de la Logistique :
2. Lotfi Zitoun : Ministre des Affaires locales :
3. Abdellatif Mekki : Ministre de la Santé 
4. Mongi Marzoug : Ministre de l’Énergie et des Mines et de la transition énergétique 
5. Ahmed Gaaloul : Ministre de la Jeunesse et des Sports 
6. Habib Kechaou : Ministre des Affaires sociales
7. Slim Choura : Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
8. Moncef Selliti : Ministre de l’Équipement
9. Oussama Kheriji : Ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques.

Le degré d’appartenance / affinité est différent d’un ministre à un autre. Mais, ils doivent tous leur poste à la bénédiction de la Choura d’Ennahdha. Le cas de Habib Kechaou est particulier. Ancien conseiller social auprès de trois chefs de gouvernement successifs (Hamadi Jebali, Ali Laarayedh et Mehdi Jomaa 2011 – 2014), puis recyclé à la tête d’une société pétrolière tuniso-libyenne, Joint Oil, ce maitrisard de l’Institut national du Travail, est un spécialiste des relations professionnelles. Il a ses entrées privilégiées auprès des organisations syndicales (UGTT, UTICA et UTAP) et jouit de bonnes relations avec leurs dirigeants. « Facilitateur, médiateur, rapprocheur », il est dans son statut, réservant cependant sa préférence première à Ennahdha où il compte de nombreux amis proches.

Resteront-ils en poste ?

Fakhfakh entend devancer les événements et remplacer ceux qui seront retirés par leur parti. Retirés, car rien ne confirme que tous sont disposés à partir. Certains ministres interrogés par Leaders confient qu’ils suivent de près l’évolution de la situation et mènent des consultations avant d’annoncer leur décision. Mais, d’ores et déjà, un ministre de premier plan au gouvernement et à Ennahdha, laisse entendre qu’il se maintiendra en poste… pour le moment.
Le chef du gouvernement profitera de ce remaniement pour revoir son architecture et se délester de certains ministres qu’il ne juge pas très efficaces ? Ce n’est pas exclu et cela pourrait constituer pour lui une bonne opportunité pour resserrer son équipe et la muscler.

Et les conseillers ?

Reste la question des conseillers techniques et chargés de mission, tant à la Kasbah que dans les départements ministériels qui seront concernés. A la Kasbah, officiellement, les décrets publiés au JORT ne révèlent la nomination d’aucune personne membre ou proche d’Ennahdha. L’ancien ministre Imed Hammami (Emploi, Industrie et Santé) que la rumeur avait porté au cabinet de Fakhfakh, n’y officie pas en fait. Pas plus qu’Oussama Ben Salem.Dans les cabinets ministériels, c’est une autre affaire. Il est que chaque ministre s’est entouré des siens, nommé pour la plupart un chef de cabinet de son choix et appelé auprès de lui des membres de sa mouvance. Il y aura alors ceux qui partiront d’eux-mêmes avec le départ de leur ministre, et ceux qui traîneront le pas, espérant leur maintien par son successeur. Bref, la valse est inévitable. A quel prix ?

Qui seraient les remplaçants ?

La liste des prétendants est longue. Il y a d’abord les recalés de la formation en février dernier du premier gouvernement Fakhfakh. Sans perdre espoir, ils s’échinent à vouloir mettre pied à l’étrier, même pour un poste de secrétaire d’Etat. Des partis membres de la coalition gouvernementale survivante demanderaient à améliorer leur représentation en s’adjugeant de nouveaux ministères. Comme il y a aussi, certains ministres sans porte-feuille ou souhaitant changer de département qui ne manqueraient pas de faire savoir au chef du gouvernement leur souhait pour tel ou tel ministère. A moins que dans une initiative politique, Fakhfakh décide d’élargir sa ceinture politique et de rallier à son gouvernement des députés indépendants ou des représentants d’autres partis.

Une partie serrée s’annonce.

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1 Commentaire
Les Commentaires
Dhaker - 14-07-2020 11:42

Il manque le ministre des finances à la liste

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