News - 22.01.2019

Ghazi El Biche: Responsabilité sincère de l’entreprise (RSE) : une alternative manageriale à la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE)

Responsabilité sincère de l’entreprise (RSE) : une alternative manageriale à la responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE)

«Nos mœurs, nos conventions sociales ont fait de l’amour un art et une lutte .C'est devenu un sentiment complexe, ou’ il entre un mélange de calcul et d’intérêt, de mensonge et d’hypocrisie. La plupart ne savent pas eux-mêmes quand ils sont sincères et quand ils ne le sont pas.»
«Si tu veux qu’on t’aime: sois aimable et non vain, sois vrai et non faux, sois sincère. »

L’entreprise doit reconsidêrer ses devoirs envers la société

A n’en point douter, et outre le rôle économique qu’on lui attribue, une entreprise intègre une dimension sociale aujourd’hui un animement reconnue et admise. Elle est en vérité un lieu d’interactions entre des facteurs humains et matériels.

En effet, au sein d’une entreprise se trouvent impliqués des acteurs sociaux, porteurs de compétences diverses et de savoir-faire mis à la disposition de l’organisation qui les met en relation.

Ils sont insérés dans un réseau de flux d’informations et de flux physiques.

Ces acteurs sont porteurs d’aspirations, d’intérêts, d’exigences individuelles et collectives.

La mise en place de procédures de coordination, de coopération et de communication est conditionnée par un système de management propre à chaque entité.

Cependant les débats sur la dimension sociale de l’entreprise s’élargissent pour couvrir aujourd’hui des aspects résolument et davantage sociétaux.

Les difficultés croissantes du marché’ du travail tendent à remettre en cause le rôle de l’entreprise comme lieu privilégié «d’insertion dans la société» et vecteur de développement social.

L’actuelle crise financière internationale ainsi que la situation socioéconomique désastreuse, qui n’est que sa conséquence directe», est à la base de l’émergence de nouvellesthématiques de réflexions, notamment autour du concept inédit de «citoyenneté’ de l’entreprise» avançant l’idée que cette dernière devrait revoir ses pratiques et ses devoirs envers la société.

La prééminence du facteur matériel dans les stratégies de développement des entreprises au détriment du facteur humain et environnemental constitue unedes sources principales de la dégradation de la qualité de vie chez la majorité des populations à travers le monde.

Une politique de gestion du capital humain dêsinvolte

Le mouvement des «gilets jaunes» est un exemple parmi une multitude des réactions spontanées du peuple contre l’inadéquation des stratégies de développement modernes des dirigeants et le bien-être social des populations.

A travers l’histoire,le facteur humain a été négligé lors de l’élaboration des priorités politiques de développement.

Nombreux sont les hommes et les femmes qui ont subi la maladresse des dirigeants politiques dans la gouvernance des pays.

Le cas du peuple tunisien est un exemple concret qui confirme cette règle.

La Tunisie encore appelée «la verte» et naguère «grenier de Rome» s’est vue depuis les dernières décennies, voire à l’époque des Husseinites, pillée par certains dirigeants politiques les proches du régime qui ne pensaient qu’à s’enrichir ,sans se soucier de l’avenir des générations qui se sont succédé.

Sevré de liberté, d’équité et de justice sociale, le peuple tunisien a pris son destin en main, aidé en cela par l’apparition de circonstances géopolitiques propices .Il a réussi le 14 janvier a entrer dans le cercle privilégié des pays démocratiques.

Et si on optait pour une  gestion  de l entreprise centrée sur le bien- être au travail

Cependant, l’instabilité politique, engendrant  une crise sociale et économique marquée par une détérioration sérieuse et accélérée du pouvoir d’achat du citoyen et par une hausse sans précédent  de l’inflation sont à l’origine de l’installation d’un mal-être généralisé. Il n’est pas totalement faux d’assurer que cette situation, qui a tout l’air d’un désastre, est une conséquence (ô combien logique!) de mauvais choix stratégiques des politiques.

En effet nous constatons que les hauts dirigeants de l’état sont toujours pointés du doigt et sont souvent considérés comme les principaux responsablesdu profond marasme dans lequel en huit années a plongé le pays.

Sont-ils les seuls responsables de cette débâcle socioéconomique? certes, non, mais il seraitsageque les acteurs économiques se remettent en cause et essayentun tant soit peu, de réexaminer leur mode de gouvernance au sein des institutions et entreprises privées dans la perspective d’une d’un «processus concerté d’amélioration». il apparaît évident que la conduite du changement dans les organisations est un défi majeur à relever pour un Etatpromoteur par essence  de développement et de croissance.

La question du changement concerne aujourd’hui, l’ensemble des niveaux de décisions et de gestion au sein de l’entreprise.

Un management bienveillant

Si nous plaçons la gestion RH parmi les points prioritaires du changement nécessaire,l’on devraadmettre qu’elle est aujourd’hui encore enfermée dans le moule de pratiques anciennes, donc surannée, qui se sont ancrées, pendant des décennies du règne de la dictature,dans les rouages institutionnels du pays et qui apparaissent comme impérissables..

De ce fait, les mutations sociales et intellectuelles sont souvent négligées dans la gestion du facteur humain au sein de l’entreprise.
Le constat est aujourd’hui, amer d’un peuple postrévolutionnaire désespéré, déprimé, appauvri, désorienté’ et mais conscient que ses affaires ne devront plus être gérés d’une manière aussi archaïque ou que leur personne ne pourra se traiter d’une manière aussi désinvolte.

Le facteur humain porteur de richesse dans un pays dont le PIB est parmi les plus faibles au monde devrait être reconsidéré et des changements adaptés devraient être entrepris d’urgence.

En effet cette vision court –termistequi perdure sur la « chose humaine au travail » risque de seretourner très vite contre ses propres concepteurs ce qui ne pourra qu’amplifier la crise.

Les managers sont plus que jamais appelés à développer un comportement plus éthique. Certains l’appellent déjà « le management bienveillant »

La RSE: responsabilité sincère de l’enterprise (témoignage)

La RSE une démarche que plusieurs dirigeants citent dans leurs discours n’est malheureusement plus adoptée à juste titre. La RSE offre précisément un cadre et des outils puissants permettant de renforcer le lien entre les entreprises et la société, dans la mesure où elle  tend à combiner efficacité économique, justice, respect social et respect de l’environnement.

Certes, cette approche comptable fondée sur des objectifs et des indicateurs ne permet pas de mesurer certaines dimensions plus qualitatives, des dimensions dont nous avons plus que jamais besoin chez nous: l’intérêt du travail, la motivation des salariés et leur bien-être.

Il s’agirait de mettre en place une politique non imposée par l’extérieur, qui mettrait en arrière-plan les intérêts purement économiques,  qui incite les entreprise et leurs dirigeants à intégrer une nouvelle dimension sociale et environnementale dans le cœur même de leur stratégie. J’ai nommé la responsabilitê sincère de l’entreprise.(RSE)

La sincérité’ est une vertu noble de clarté et de transparence dans les relations sociales, professionnelles et organisationnelles.
Cette approche impactera le dirigeant dans son mode de gestion et d’organisation.

La sincérité’ envers qui?

1- Sincérité’ envers l’entreprise en premier:

Professionnalisation du management et de l’organisation, augmentation de la rentabilité’ et MAXIMALISATION du profit, non comme responsabilité’ prioritaire mais essentiellement pour garantir la pérennisation de cette dernière et servir le Développement durable.

Réalisation des objectifs de renforcement de l’image de marque.

Satisfaction des exigences des clients.

2- Sincérité’ envers ses employés:

L’entreprise doit se comporter plus que jamais comme un chef de famille éclairé’ au secours de ses employés.
Des études sociologiques permettraient de comprendre l’impact des derniers bouleversements sociaux sur les représentations et les attitudes de travail.

Il s’avère que le Tunisien est sujet à une aliénation envers son travail: Manque d’intérêt à la tache exécutée, au produit, a la société ….au pays.

Il s’impose de créer au sein de l’entreprise une politique de bienveillance, d’implication du travailleur dans les projets de changement

L’entreprise devra être attentive à des besoins élémentaires du travailleur tels que:

La sécurité, les soins de santé,laculture, l’ascension sociale,la formation, le recyclage,l’esprit d’équipe, la justice sociale dans et en dehors de l’enceinte de l’entreprise, l’équité, la nutrition saine, la valorisation de soi, la passion, le patriotisme…

L’êthique de la gestion des RH: une stratêgie de savoir-vivre en entreprise.

Cette approche éthique qui vise la conciliation du travailleur avec son travail et avec son entreprise est une solution réaliste pour sortir del’impasse actuel.

3- Sincérité’ envers ses partenaires, clients ou donneurs d’ordre:

Par le respect de l’engagement, le respect des cahiers de charge, sans calcul afin d’améliorer et hisser le niveau du produit sur le marché.

4- Sincérité’ envers sa communauté  locale, régionale et surtout nationale:

En offrant des services d’utilité publique par une participation au développement économique. Un soutien et une assistance financière au développement communautaire. L’initiation de projets d’éducation et de santé afin d’améliorer la qualité de vie de la communauté

5- Sincérité envers le pays et l’environnement:

Contribution a une prospérité plus large par une protection volontariste de l’environnement et l’utilisation des ressources avec une attention particulière du bien-être général.

Cette attitude éthique n’est autre qu’une forme de stratégie de savoir-vivre en entreprise basée sur l’état des lieux ,les conditions de vie extrêmement détériorées  ainsi que les conséquences fâcheuses qui peuvent en découler.

Grâce à cette approche, le dirigeant se transforme en facilitateur au sein d'un groupe et un gouverneur par la raison.
De cette manière l’entreprise est réhabilitée et replacée comme « institution intermédiaire entre l’état ,la famille ,entre la culture et le pouvoir , entre le passe’ et le présent»

Conclusion

Il n’est pas raisonnable, encore moins  souhaitable d’attendre que la RSE tel que définie vienne se substituer aux législations nationales ou à la responsabilité fondamentale de l’état d’assurer la protection de ses citoyens.
C’est davantage une prise en considération qu’une prise en charge.

« N’oublie pas ceci : Tout le monde regarde mais ne voit pas pour autant, n’importe qui peut naître sans pour autant que l’amour de son pays coule dans ses veines.

Tout le monde dort mais très peu se réveillent. Tout le monde meurt mais tout le monde n’a pas forcement vécu. Ils peuvent nous entrainer dans la boue, nous ne capitulerons pas. La Patrie est celle qui a donné’ un sens à ma vie; Maintenant plus que jamais»

Ghazi El Biche



 

 

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