News - 14.11.2017

Hichem Elloumi: Les clés de la réussite du partenariat tuniso-portugais

Hichem Elloumi: Les clés de la réussite du partenariat tuniso-portugais

Avec une seule entreprise tunisienne au Portugal et moins d’une cinquantaine en Tunisie, et un volume d’échanges commerciaux de 541 millions de dinars en 2016, les opérateurs économiques des deux pays ne peuvent-ils pas faire plus et mieux? «Sans doute, répond Hichem Elloumi en sa qualité de vice-président de l’Utica et de président du Conseil d’affaires tuniso-portugais. La clé de la réussite, c’est l’accès au marché et la maitrise du métier. Il suffit d’avoir un bon produit ou un bon service reconnus par les clients, pour commencer par l’exportation et envisager une implantation à l’international. Cela est valable pour les entreprises tunisiennes ciblant le marché portugais comme pour celles portugaises intéressées par la Tunisie. Ce qui est certain, c’est qu’une implantation à l’étranger dopera la croissance.»

«Le forum d’affaires qui se tiendra le lundi 20 novembre, au siège de l’Utica, à la faveur de la visite du Premier ministre du Portugal, sera l’occasion d’impulser le partenariat entre les opérateurs économiques des deux pays, indique Elloumi. La création d’une chambre mixte de commerce et d’industrie tuniso-portugaise (en plus du Conseil d’affaires tuniso-portugais déjà existant et actif) qui sera annoncée à cette occasion viendra renforcer ce partenariat. La symétrie des organismes réciproques est très utile: l’Utica avec l’AEP (Association des entreprises du Portugal) et la Fipa et l’Utica avec l’Aicep».

En benchmark

«Le Portugal est un pays ouvert, accueillant, où l’investisseur étranger est le bienvenu, soutenu, encouragé, poursuit-il. C’est un bon exemple de benchmark pour la Tunisie. De taille quasi similaire (11 millions d’habitants), sans ressources naturelles abondantes, il a réussi sa transition démocratique et surmonté les obstacles pour sa relance économique. La crise aiguë subie par les finances publiques durant les années 2012 - 2015 a été judicieusement jugulée par les autorités portugaises. D’abord par une compression drastique des dépenses publiques, y compris une réduction des salaires dans la fonction publique et une meilleure gestion de l’endettement. Et, en même temps, un encouragement substantiel pour booster l’investissement, la création d’entreprises et d’emplois et le déploiement à l’international. Chaque entreprise qui souhaite s’implanter à l’étranger bénéficie d’aides fort incitatives.

Ce double levier a permis de réduire le déficit public à 2.5 % du PIB en 2016 pour atteindre 1.5% seulement en 2017 (pour une moyenne européenne de 3%, et alors que la Tunisie peine à vouloir le fléchir à 5% cette année), avec comme objectif de le contenir à 1% en 2018. C’est dire l’importance de la stratégie payante qui a été suivie.»

Des secteurs prometteurs identifiés pour diverses formes de partenariat

«Il reste, cependant, pour les opérateurs économiques, de bien identifier les opportunité et de réussir leur installation, ajoute Elloumi. Au cours des dernières années, nombre de missions d’affaires ont été conduites dans les deux pays. Parmi les secteurs prioritaires identifiés figurent le textile-habillement, l’industrie pharmaceutique, les industries mécaniques et électriques, la plasturgie, l’agroalimentaire, les TIC, les énergies renouvelables, le tourisme de santé et autres. Les formes de partenariat sont multiples : commerciales, technologiques, industrielles, participation au capital et autres.»

«Une dimension particulière est à capitaliser entre les deux pays, signale Elloumi. C’est le rôle gateway que chaque pays offre à l’autre en grand portail. Le Portugal fait partie activement des neuf Etats membres de la Communauté des pays de langue portugaise, que sont l’Angola, le Brésil, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Mozambique, le Portugal, Sao Tomé-et-Principe, le Timor oriental et la Guinée équatoriale. Un espace de plus de 265 millions d’habitants parlant la langue portugaise. C’est dire l’accès qu’il peut y offrir pour les produits et services tunisiens. De son côté, la Tunisie est une plateforme de choix pour accéder aux marchés voisins en Afrique du Nord et à ceux de l’Afrique subsaharienne, notamment francophone. Deux connexions qui élargissent les perspectives de partenariat.»

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