News - 11.10.2017

Les surprises de la nouvelle loi de Finances : Même si votre revenu est de moins de 5000 D par an, vous serez imposable

Ridha Chalghoum

Le ministre des Finances, Ridha Chalghoum, se retrouve condamné à résoudre la quadrature du cercle. Obligé d’accroître les recettes fiscales pour boucler la plus grande partie possible du budget de l’Etat pour l’année 2018, il est amené à endosser de nouvelles mesures bien difficiles à accepter. Certaines vont même à l’encontre des choix de principe affichés par Youssef Chahed depuis son accession à la Kasbah. Les exemples ne manquent pas.

Imposer une TVA de 19% à l’acquisition d’un logement vient obérer l’accès au logement et plomber le programme phare du Premier Logement. D’un côté, le gouvernement s’engage à avancer l’autofinancement de 20% à des conditions avantageuses pour un premier logement dont le prix ne dépasse pas les 200.000 DT et de l’autre, le soumettre à la TVA, qui sera dans ce cas de 38.000 DT. Est-ce cohérent ?

Un autre exemple, celui des tout petits revenus ne dépassant pas les 5000 DT par an. Cette toute première tranche, partout exonérée d’impôt aura à s’acquitter d’une taxe de 1%, au titre de la Contribution sociale généralisée. Personne physique ou morale, vous serez dans l’obligation de procéder à la retenue à la source du montant concerné, si vous êtes à l’origine de ce revenu octroyé. Là, il s’agit des couches les moins nanties qui frisent la précarité absolue. Imposables, quand-même !

La promotion du tourisme se trouve de son côté pénalisée par cette taxe supplémentaire de 3DT par nuitée. Est-ce un bon service à rendre à un secteur sinistré ?

Il ne reste plus au gouvernement que quelques heures pour figer la version définitive du projet de loi de Finances et l’adopter en conseil des ministres, avant de le soumettre au plus tard ce vendredi (le dernier délai constitutionnel étant le 15 octobre), à l’ARP. Ridha Chalghoum qui s’est retrouvé propulsé en toute dernière minute au cœur de cette impitoyable machine, et soumis à des sollicitations contradictoires, est bien conscient des enjeux, s’employant à en réduire les dégâts. Une loi de Finances qui va submerger le Tunisien d’impôts et de taxes, aggraver la pression fiscale et rompre la cohérence générale de la vision économique et sociale, n’est pas sans risques.

L’arbitrage final de Youssef Chahed est à présent l’ultime recours... avant le débat qui s'annonce houleux à l’ARP.

 
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6 Commentaires
Les Commentaires
saz - 11-10-2017 14:23

C'était inévitable. En embauchant à tout va dans la fonction publique et en procédant à des hausses de salaires sans contre partie , l'Etat n'a d'autres ressources pour payer ses fonctionnaires tout en assurant ses fonctions régaliennes que par la hausse des prélèvements (impôts sur le revenu, impôts indirects, cotisations sociales , CSG, TVA..) ou alors faire marcher la planche à billets. Le pire est il à venir?

Labassi Hassine - 11-10-2017 18:59

Merci pour celui qui a fait cette loi. Comme ça on demandera aux pauvres de voler pour payer leurs impôts. C une idée comme une autre.

Harrouch - 11-10-2017 22:31

Si on n a pas d idée géniale on se contente de petites solutions et on touche la classe moyenne qui n existe plus en fait, mais qui accumule de la haine envers cette classe politique qui se permet des voitures , des voyages et d autres Privilèges sur le dos des cours trouvables moi je sens le roussi du 14 janvier 2011 car aucun gouvernement n à tenu en imposant toujours des taxes revoyez l histoire Rabbi ikaddar el khir on vide les caisses et après on crie au voleur trop c est trop raz le bol!

Guellouz zeineb - 11-10-2017 23:07

Cher si ridha Vous connaissant,et votre capacité d analyse, je reste les bras ballant devant votre projet de loi de finances2018 ,que vous vous apprêtez à défendre devant la chambre des représentants du peuple. Qu offre cette loi au peuple ,si ce n est un dépouillement supplémentaire , et un bout de tunnel devenu invisible, transformé en chimère. Je pensais qu il était impératif de relancer l économie pour essayer de résorber le chômage et donner sa chance à cette jeunesse désespérée. Je souhaiterais ,monsieur le ministre que vous éclairiez ma lanterne sur la démarche que vous comptez suivre,ainsi que votre collègue chargé de l économie,pour ressusciter l économie avec la loi de finances que vous proposez. Monsieur le ministre, nous sommes saignés à blanc,nous sommes ruinés,et nous serions bien heureux de savoir où est passé le trésor de guerre qui existait au moment où vous étiez ministre des finances. Vous êtes bien l un des rares à pouvoir témoigner sur la qualité des finances publiques d antan.Vous savez également que vos deux prédécesseurs ont été limogés pour avoir dit l une que le dinar allait encore glisser, et l autre qu il n y avait pas de quoi payer les fonctionnaires, est ce faux? 10.500millions de dinars de besoins de liquidités des banques...alors que vous savez que lorsqu on atteignait 600 milliards c était inquiétant. Un effet d éviction de l état jamais atteint avec des émissions à 8.5pour cent....supposes sans risques.Que reste t il pour le financement de l économie réelle qui seule pourrait nous sortir la tête de l eau?votre loi de finances monsieur le ministre. Alors bonne chance et réveillez

Tarak - 13-10-2017 12:24

Attendez vous au désastre

chebbi - 15-10-2017 18:19

La transparence exige que tt les hommes de l'état commencent par rendre public leur déclaration annuelle a commencer par le président de la république

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