News - 05.09.2014

Rached Ghannouchi reste attaché à des Présidents consensuels

Face à la profusion des candidats à la présidentielle, il ne désarme. «La Tunisie a besoin d’une gouvernance consensuelle, que ce soit au niveau de la présidence de la République, du Parlement ou encore du Gouvernement », persiste à affirmer, le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi. Sans exclure l’opération électorale « qui aura le dernier mot », il estime, dans une interview à notre confrère Said Ben Kraiem, rédacteur en chef de La Presse, que le consensus nécessaire « ne doit pas émaner uniquement d’une simple majorité (50+1) », mais « doit être bénie par les principaux acteurs et grands courants politiques ». Pour Ghannouchi, « le pays a encore besoin de larges coalitions politiques et 2013, l’année de tous les dangers d’ailleurs, demeure un témoignage vivant du besoin de la Tunisie d’un gouvernement consensuel. Pas plus tard que l’année dernière, le bilan aurait pu être lourdement tragique. Heureusement, le Dialogue national a rectifié le tir et sauvé le pays avant qu’il ne soit trop tard». 

Dans cette interview, le chef d’Ennahdha tire enseignement du passage de son mouvement au pouvoir, révèle les presssions qu’il exerce auprès d’interlocuteurs libyens pour bannir le terrorisme et qualifie Daech, d’organisation barbare, au paroxysme de sa barbarie.

Ghannouchi aurait-il un candidat précis d’Ennahdha, d’un autre partie, ou indépendant à présenter ? « Jusqu’à présent, nous n’avons pas une orientation claire », répond-il, avant d’ajouter, « nous poursuivons encore le dialogue et les négociations avec le reste des partis politiques ».
 
Le chef d’Ennahdha revient sur l’expérience de son parti au pouvoir et considère qu’elle a été très instructive, permettant « une plus grande proximité de la réalité locale, régionale et internationale. » « Ennahdha de 2014, affirme-t-il, n’est plus celle de 2011 ou de 2012. Il est de ce fait descendu du monde des idéaux à celui des terriens». N’hésitant pas à reconnaitre des erreurs, il déclare : « Certes nous avons commis des fautes lors de notre passage au pouvoir. Mais, nous avons le mérite d’avoir géré les affaires de la communauté démocratiquement et conformément aux règles de la bienséance ».

Libye

Au sujet de la Libye, Ghanouchi prévient qu’il est du devoir des Tunisiens « de pressentir le danger d’être préoccupés par le fait d’offrir un refuge par une tierce personne aux bandes terroristes en Libye ». Il révèle que : « A notre niveau, nous exerçons une certaine pression à travers les mouvements et les organisations modérées en Libye pour empêcher toute aide logistique et matérielles au profit de ces gens extrémistes. Arguant les règles du bon voisinage, nous maintenons la pression sur nos interlocuteurs libyens pour lutter contre toute formation terroriste, telle que Anasr Echaria. »

Daech

Pour Rached Ghannouchi, « Daech est l’expression d’une barbarie qui a atteint son paroxysme ». « Les exactions et les atrocités de Daech, ajoute-t-il, sont en réalité une réponse barbare à la barbarie de certains régimes arabes ». Aussi, « l’existence d’une telle organisation extrémiste traduit un cas maladif et un vide spirituel qui rongent la Oumma ».
 
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