News - 26.08.2014

L'appel du doyen Belaïd aux abstentionnistes, aux jeunes, aux professionnels de la politique et aux autres...

A deux mois des élections, c’est un appel pathétique que vient de lancer sur les colonnes d’El Maghreb, le doyen Sadok Belaïd aux Tunisiens car «la constitution ne suffit pas à elle seule à  jeter les bases d’un Etat fort, une démocratie réelle, à enraciner l’Etat de droit dans les institutions et à bâtir une économie prospère et une société évoluée». Vu l'intérêt de l'article nous en avons extrait ces passages:

J'appelle:

  • les citoyens à prendre au sérieux les élections législatives et présidentielles et à ne pas considérer leur participation à ces deux consultations comme s’il s’agissait de se défaire d’un fardeau ou de s’acquitter d’un travail aussi vain que pénible, mais comme une mission politique de la plus haute importance pou l’avenir proche et lointain du pays,
  • Les abstentionnistes qui sont nombreux à prendre conscience que par leur décision, ils risquent  de déléguer à des gens qu’ils n’ont pas choisis et en qui ils n’ont pas confiance leur droit de vote. C’est pourquoi, ils devraient aller aux urnes même s’ils votent blanc,
  • Les jeunes à ne pas se laisser abattre par les tiraillements politiques et tout ce qui peut paraître comme des gesticulations inutiles,
  • Les composantes de la société civile à mettre à profit le climat créé par la révolution pour s’engager dans l’action politique en profondeur et à entrer en compétition avec les  partis pour occuper la scène et renouveler le discours politique?
  • Ceux qui font de la politique et en particulier les professionnels d’entre eux à se conformer aux règles de déontologie et à faire part de ses engagements  en cas de succès aux élections. Car ce qui saute aux yeux, c’est la multitude de partis et l’absence de programmes et de promesses fermes. Tout se passe pour eux comme si la politique consistait à tromper les électeurs pour avoir le maximum de voix et de sièges,
  • Les professionnels de la politique et ceux qui s’y adonnent comme amateurs à éviter toute personnalisation. Car l’expérience que nous avons connue  a démontré que le fait de lier la politique  aux individus  aboutit au pouvoir personnel et ouvre la voie à l’opportunisme et la corruption,
  • Les intrus  à éviter  au peuple les déceptions et les risques que leur incompétence et leur ignorance de la chose politique  lui fait courir,
  • Ceux qui ont eu à gérer le pays malgré leur ignorance à reconnaître l’échec de leur expérience au pouvoir et à comprendre  qu’il n’est pas indiqué qu’ils reviennent aux affaires. Le peuple a eu sa dose de déconvenues qui ont dépassé toutes les normes internationales. Il ne leur reste qu'à comprendre que la Tunisie n’est pas le champ clos des obscurantistes et extrémistes. Et que le temps des califats et des prophètes est révolu,
  • Tous ceux qui ont sympathisé par la voix et l’image avec les  martiens qui leur rappelaient leur jeunesse  et les prêcheurs d’ignorance et haine  à tirer les enseignements de l’histoire de la nation islamique


 

Vous aimez cet article ? partagez-le avec vos amis ! Abonnez-vous
commenter cet article
9 Commentaires
Les Commentaires
Moha Le Fou - 26-08-2014 18:55

Si Sadok, je vous souhaite très bonne santé et longue vie. Car vous êtes un homme exemplaire, intelligent, moderniste et honnête.

watani horr - 26-08-2014 19:53

Je ne comprends pas le qualificatif de "pathétique" que vous rattachez à l'appel du Doyen Belaid, surtout vu la connotation péjorative du terme (proche de pitoyable). Un cri de coeur, peut-être, mais pas pathétique. Cela étant, sur le fond, Prof. Belaid a tout a fait raison. Le plus grand obstacle à la "remise sur les rails" de la Tunisie, est la combinaison de cynisme des jeunes, la prolifération de théories géopolitiques de ce qui se passe en Tunisie, qui pousse une autre frange de l'électorat à l'inaction, et la "glorification" de la "machine électorale d'Ennahdha" dont se font écho les médias, qui pousse ceux qui restent, de cet électorat, au défaitisme. Rien n'est encore joué, et aucune excuse pour l'inaction, et encore moins, l'abstension.

lepauvre - 26-08-2014 20:08

Voter c'est-à-dire. Confier l’argent et les armes du peuple Tunisien à qui les utilisera avec justice et clairvoyance.

Moha Le Fou - 26-08-2014 22:46

Si Sadok, je vous souhaite très bonne santé et longue vie. Car vous êtes un homme exemplaire, intelligent, moderniste et honnête.

GUILHON - 27-08-2014 10:02

Je suis à Aix et c'est avec plaisir que je prends connaissance de cet article. Toujours aussi mordant et aussi percutant. Amitiés, Bernard

Mansour Lahyani - 27-08-2014 10:55

"Vu l'intérêt de l'article", vous auriez pu tout aussi bien publier cet article en entier : on n'écoute jamais assez mon Doyen ! Ah, si nous avions été assez intelligents pour l'entendre dès mars 2011, et adopter illico presto son projet de Constitution, nous serions sortis de l'auberge avec le moins de dégâts possibles !!

Sceptique - 29-08-2014 10:02

Aller voter pour choisir entre des listes de candidats fixées par les instances des partis n'est pas très motivant, surtout qu'on a vu la grande qualité des discussions au niveau de la constituante. les gens auraient été naturellement plus motivés avec une autre loi électorale qui laisse place aux compétences qui veulent être utiles pour le pays et qui ont un rayonnement local et le respect des citoyens. Malheureusement les petits partis n'ont pas encore compris que la loi électorale qu'ils n'ont pas contestée ne leur permettra pas de gagner beaucoup de sièges.

Dr. Néjib BOURAOUI (Politologue) - 29-08-2014 11:03

LEADERS risquerait de devenir une tribune pour les anti-nahdhaouis! L'appel lancé par M. Belaid dans son présent article aux abstentionnistes vise en premier lieu l'affaiblissement d'Ennahdha aux prochaines élections! Au risque de dénigrer Ennahdha et ses dirigeants, M. Belaid écrit dans son présent article: "Ceux qui ont eu à gérer le pays malgré leur ignorance à reconnaître l’échec de leur expérience au pouvoir et à comprendre qu’il n’est pas indiqué qu’ils reviennent aux affaires". (…) Et que le temps des califats et des prophètes est révolu » ! Ce constat partial et offensif dépasse toutes les limites de la neutralité intellectuelle du grand constitutionnaliste qu'est M. Sadok Belaid ! Notre Professeur, qui a pris de l'âge, aurait du s'abstenir... avant de s'adresser aux abstentionnistes...!

AOUIDA MOKTAR - 03-09-2014 11:42

Et pourquoi n avons nous pas pris la BELGIQUE comme exemple , ou les élections sont obligatoires et comme ça pour responsabiliser le citoyen de son civisme et le mettre devant ses responsabilités civiques et éviter toute abstention, et surtout pour ces prochaines élections si importantes pour l avenir du pays.

X

Fly-out sidebar

This is an optional, fully widgetized sidebar. Show your latest posts, comments, etc. As is the rest of the menu, the sidebar too is fully color customizable.