News - 03.12.2013

Le poète égyptien Ahmed Foued Najm n'est plus

« Quand le soleil se noie dans une mer de brume,
Quand une vague de nuit déferle sur le monde,
Quand la vue s'est éteinte dans les yeux et les cœurs,
Quand ton chemin se perd comme dans un labyrinthe,
Toi qui erres et qui cherches et qui comprends,
Tu n'as plus d'autre guide que les yeux des mots. »

Voilà un poème qui résume le talent, la créativité et le sens artistique de Ahmed Foued Najm, le poète égyptien qui est décédé dans la matinée du mardi 3 décembre à l’âge de 84 ans. Un poème, composé dans les années 1970, devenu célèbre dans le monde arabe et mis en musique par Cheikh Imam.

Connu pour ses poèmes révolutionnaires, surtout après la guerre des Six jours en juin 1967, Ahmed Foued Najm s’est distingué par ses critiques virulentes envers les Chefs d’Etat égyptiens. Des critiques qui lui ont coûté 18 ans de prison. Mais même les barreaux n’ont pas pu empêcher Najm d’écrire de magnifiques poèmes en faveur des pauvres et des démunis. Nommé « ambassadeur des pauvres » par les Nations Unies en 2007, Ahmed Foued Najm a beaucoup travaillé avec son ami Cheikh Imam, chanteur des pauvres. En mars 2012, il a été accusé par la justice égyptienne d’atteinte à l’islam lors d’une intervention télévisée. Il a également été accusé de tentative de détourner les soldats égyptiens des commandements du maréchal Tantaoui, suite à ses critiques incessantes à l’égard du régime militaire. C’est dire Que Najm n’a jamais vendu sa plume et a resté, toute sa vie, fidèle à ses principes et à ses textes révolutionnaires.

Les poèmes de Najm et la musique de Cheikh Imam ont toujours constitué un symbole pour les opprimés. Ses textes sont toujours chantés par les étudiants arabes assoiffés de libertés et de démocratie.

Voici quelques vers de son célèbre poème mondialement célèbre « Elève tes châteaux ». Un poème qui résume la virulence de Ahmed Foued Najm contre toute dictature.

« Tu peux élever tes palais sur nos champs
avec notre labeur et le travail de nos mains,
tu peux installer tes tripots près des usines
et des prisons à la place des jardins,
tu peux lâcher tes chiens dans les rues
et refermer sur nous tes prisons,
tu peux nous voler notre sommeil
nous avons dormi trop longtemps,
tu peux nous accabler de douleurs
nous avons été au bout de la souffrance.
A présent nous savons qui cause nos blessures,
nous nous sommes reconnus et nous sommes rassemblés,
ouvriers, paysans et étudiants ;
notre heure a sonné et nous nous sommes engagés
sur un chemin sans retour.
La victoire est à la portée de nos mains,
la victoire point à l’horizon de nos yeux ».

Paix à son âme.

Meher Kacem

 

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