News - 14.10.2013

L'historien et éditeur Mohamed Masmoudi est décédé

Tout en lui était raffinement, érudition et épuration. Mohamed Masmoudi, historien, éditeur, fondateur de Dorémail s’est éteint lundi 14 octobre 2013 à l’âge de 79 ans. Ses empreintes sont indélébiles en histoire et muséographie, arts et artisanat, ouvrages d’art et de patrimoine et édition. Rien que durant les dernières années, à la tête de Sud Editions, on lui doit les plus grands succès en librairies, comme les biographies de Béji Caïd Essebsi, Mansour Moalla et Moncef Mestiri (par Saïd Mestiri), en plus du monumental ouvrage consacré à Kairouan (coécrit avec Abdelwahab Bouhdiba). 

L’historien a toujours privilégié le sens de la précision, la profondeur de la mise en contexte et la beauté de la langue. L’éditeur, il y a ajouté l’esthétisme qu’il s’agisse du choix de la typographie et de l’iconographie ou encore du format et du papier, veillant toujours à la qualité de l’impression. Il nous lègue un catalogue de titres merveilleux qui fait honneur à la bibliothèque tunisienne. Mohamed Masmoudi savait qu’éditeur n’est guère une profession lucrative. Il s’y est pourtant investi par amour du livre, en esthète.
 
Né en 1934 Mohamed Masmoudi est historien de formation. Une Grande partie de sa carrière est consacrée à l’étude et à la mise en valeur du patrimoine culturel tunisien : assistant au Musée du Bardo (1958/1960), fondateur du musée de sfax (Dar Jallouli) et directeur du centre National des Arts et traditions Populaires (1965/1972).
 
En 1967 il est membre fondateur de l’Association de sauvegarde de la Médina de Tunis et son premier vice président. De 1980 à 1987 il est PDG de l’Artisanat Tunisien qu’il tente de dégager de son excessive dépendance du marché touristique et de réorienter la production vers le consommateur tunisien.
 
Parallèlement il s’investit dans l’édition: il est directeur des publications à SNED – Tunis (1960à 1962) et fait un passage aux éditions CERES. En 1972 il est Directeur général fondateur de la Maison Arabe du Livre  (important éditeur tuniso libyen) qu’il quitte en 1975 pour créer avec le soutien Mohamed Ben Smail SUD EDITIONS sa propre maison, qu’il anime et dirige toujours.
 
Convaincu que le patrimoine, abordé au niveau qu’il convient, contribue au développement économique et social, il donne un prolongement à cette conviction en fondant avec les membres de sa famille la société DOREMAIL aujourd’hui lieu de rencontre des technologies, du savoir faire ancestral et d’une sensibilité à la beauté de notre héritage esthétique partagée par ceux qui y travaillent.
 
Livres publié:
  • « La Tunisie » Editions Avanti, Neuchâtel 1968.
  • « La peinture sous verre de Tunisie », CERES 1972.
  • « Le peintre Ali Bellagha » Edition CERES, Tunis.
  • « Tunis, La ville et les monument » (en collaboration) CERES 1980.
  • « Sfax », Sud Edition, Tunis 1980.
  • « Artisanat créateur en Tunisie » Edition CERES Tunis 1984.

 

Tags : Mohamed Masmoudi  
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5 Commentaires
Les Commentaires
sejir chebil - 14-10-2013 21:06

j'ai connu le defunt, un etre exeptionnel, un homme de culture, un vrai esthete, il a beaucoup contribué à l'essor de l'artisanat tunisien, et a beaucoup cru au livre et à l'édition, à la promotion desquels, il a énormément contribué. Que Dieu ait son ame.

sami k - 15-10-2013 09:46

1 pensée particulière pour ce grand Mr, plein d'intelligence affable et du mot juste qui porte. Mon 1er livre lui doit beaucoup, à commencer par sa publication ds sa maison d'édition : "Sud édition". Allah yarhamouk si Mohamed! Repose en paix...

MONASTIRI - 16-10-2013 00:07

Il m'est difficile de ne pas dire ici un mot à l'occasion de la disparition de quelqu'un que j'ai fréquenté depuis les années  70 et dont  j'ai pu apprécier les  qualitês exceptionnelles celles d'un vrai entrepreneur culturel moderne qui a consacré  sa vie au service du livre et de l'édition littéraire et historique . La perte de Si Mohamed Masmoudi est pour la Tunisie culturelle la perte d'un grand Monsieur, infatigable et toujours plein d'idées remarquables, ses œuvres parlent pour lui (en vrac et sans ordre chronologique) :  cofondateur, avec Pr Tellissi de la Maison Arabe du Livre (une sociêté originale où la coopération tunisolibyenne s'y est exprimée avec intelligence) ; direction de  l'Institut des Arts Populaires (publication de ses remarquables Cahiers) ; cofondateur de l'Association de Sauvegarde de la Medina ; création à titre privé du Dar El Janoub ( plusieurs créations de collections   : ???? ???????? ; Histoire contemporaine de la Tunisie ; réédition des quatre "livres-manuels" sur l'Histoire de la Tunisie) ; réforme profonde de l'Office National de l'Artisanat ; participation active dans la fondation du musée de Sfax; et même encore  à titre privé et en association avec sa femme Mme Dourdana M'Zali, la création de la magnifique entreprise de céramique "Doremail". Il va nous manquer Si Mohamed , Paix en son âme.

Dr. Néjib BOURAOUI - 16-10-2013 14:45

Notre révolution du 14 janvier 2011 a détourné quelque peu l'attention de l'opinion publique des questions culturelles et scientifiques! Nos dirigeants politiques se sont trop engouffrés dans les méandres des conflits et tractations politiques, oubliant ainsi les domaines de la science et de la culture qui constituent les principales richesses de la Tunisie contemporaine ! Leaders est l'un des rares journaux électroniques tunisiens qui n'a jamais raté une occasion pour rendre hommage aux grandes personnalités culturelles et scientifiques de notre pays.

Rachid Sfar - 17-10-2013 16:01

Mohamed Masmoudi a été mon camarade de classe durant toute ma scolarité au Collège secondaire de Sfax de 1946 à 1952...Nous étions inscrits avec d'autres camarades comme Ali Hili; Mohsen Sellami, H. Kamoun, Keskes, Bouatour, Bouraoui, El-Fékih..dans une classe appelé à l''époque " Tunisienne" et dont le programme était calqué sur celui des classes du Collège sadiki. Mohamed Masmoudi était parmi le groupe des bons elèves, groupe qui avait à sa tête sans conteste Ali Hili...Ce groupe dont je crois avoir fait partie a su maintenir le cap même en classe de seconde - un an avant la première partie du Bac- quand la classe clairsemée par une sélection rigoureuse fut regroupée avec la classe dite " classique" des ressortissants français...Oui nous étions fiers d"obtenir des notes meilleures que les élèves français même en dissertation française.J'ai retrouvé Mohamed Masmoudi en avril 1952 au collège de la ville de Grasse - au Sud de la France- après mon arrestation et mon renvoi avec mon camarade Ali Hili du Collège de Sfax après l'organisation d'une manifestation anti-colonnialiste au pensionnat du Collège technique de Sfax.. Ce refuge précipité à Grasse nous permis tous les deux de passer avec succès les épreuves de la première partie du Bac en France fin juin 1952. Ali Hili est resté en Tunisie et malgré son renvoi du Collège il a eu le grand mérite de réviser et de compléter les cours par un effort personnel exceptionnel qui lui permis de passer brillamment et avec succès non seulement les examens du Bac mais également ceux du diplôme Sadiki. Selon les déclarations de notre professeur Si Abdelaziz Belhassen,Ali Hili avait décroché des notes supérieures à celles de nos camarades de Sadiki..J'ai suivi par la suite le parcours exemplaire de Mohamed Masmoudi de loin.. Nos rencontres furent brèves et furtives....C'est avec grande peine que j'apprend son départ aujourd'hui......son départ nous rappelle que notre tour est proche et c'est avec une grande tristesse que nous présentons içi à son épouse , à ses enfants et à tous ceux qui ont su apprécié en lui son grand humanisme nos plus sincères condoléances..

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