News - 06.01.2013

Centenaire de Bahi Ladgham, l'ancien dauphin de Bourguiba

Le 10 janvier 2013, Bahi Ladgham, aurait eu 100 ans. Militant nationaliste de grande envergure, il avait été  dès l’indépendance en 1956 et jusqu’à septembre 1970, le véritable N°2 du régime, en tant que Secrétaire général du parti du Néo destour et secrétaire d’Etat à la présidence et à la défense nationale.  Il dirigeait alors un gouvernement composé de grands ténors comme Taieb Mehiri, Mongi Slim, Ahmed Mestiri et Ahmed Ben Salah.

En première position aux côtés de Bourguiba, il faisait partie de la génération des bâtisseurs de la Tunisie moderne. Il fut le fondateur de l’armée nationale et l'artisan de la tunisification de l’administration. Il était connu pour son militantisme, sa loyauté à la patrie et sa discrétion, son intégrité, sa rectitude, son respect de la chose publique et son sens de l’État. Bourguiba disait de lui : «Son seul défaut est son humilité». Fin négociateur, il fut l’homme des missions difficiles : négociations franco-tunisiennes pour l’indépendance, crise de Bizerte, crise de la nationalisation des terres appartenant aux colons, règlement du contentieux frontalier avec l’Algérie et la crise jordano-palestinienne de 1970.

Dès 1971, il se brouillera avec Bourguiba qui commençait à prendre ombrage de sa popularité grandissante après le succès de sa médiation entre le roi Hussein de Jordanie. Les retrouvailles n’ont pu se réaliser que dix ans après. Mais Bahi Ladgham avait déjà pris ses distances avec l’action politique pour ne plus revenir sur la scène. Maintes fois sollicité par Ben Ali, il avait toujours décliné ses approches, invitant ses pairs à refuser « toute compromission avec le régime ».

Il est mort le 13 avril 1998 à l’âge de 85 ans.

Lire aussi :

Bahi Ladgham : Le grand miltant nationaliste et l'un des bâtisseurs de la Tunisie moderne


 

Tags : bourguiba  
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4 Commentaires
Les Commentaires
KLM - 06-01-2013 15:38

Bahi Ladgham , c'est cette personne qui après le desastre du collectivisme dessiné et apliqué par le gouvernement qu'il présidait, a déclaré quelques années après l'abondon de ce projet qui a mis l'économie du pays à genou : "J' étais sur le tracteur ( pour donner le signal de l'aplication du projet) et je disais au fond de moi même que Dieu soit clément et me pardonne". Il ne croyait donc nullement à la politique qu'il expérimentait sur le peuple tunisien. N'étant pas convaincu du projet et in fine de son résultat il aurait dû partir sans la moindre hésitation ! Mais quand on ne tient pas beaucoup aux principes...... On ne peut dire maintenant que : Allah yarhamou.

tounesnalbaya - 06-01-2013 19:19

Bahi Ladgham, Bourguiba voila des hommes hors du commun, des géants de l'histoire, et que la Tunisie à un besoin pressant actuellement de retrouver des hommes semblables le plus vite possible pour remettre la Tunisie sur la voie de la réussite, et le succès.

Zohra Al Samita - 07-01-2013 18:56

Bahi Ladgham fut un des plus grands patriotes qu'a connu la Tunisie contemporaine, un des grands leaders historiques du Mouvement National , un des artisans de l'Indépendance, le négociateur des dernières négociations du protocole de l'Indépendance , le Premier diplomate de la Tunisie avant l'heure;d'avant l'indépendance qui a introduit "la question de la souveraineté tunisienne" devant les Nations UNIES et l'a inscrite à l'ordre du jour au sein de l'Assemblée Générale et pendant trois années consécutives 52-55, un des bâtisseurs de l'Etat moderne tunisien , un grand commis de l'Etat.Sa double dimension nationale et internationale est inédite dans la classe politique de son époque de par sa conduite réussie des négociations entre la Jordanie et les Palestiniens lors des évènements sanglants de "Septembre noir" et le sauvetage de Arafat et des réfugiés palestiniens du massacre jordanien a été une brillante opération diplomatique qui a fait date et dont le Monde Arabe se souvient encore et notamment les Palestiniens . C'était un homme connu et reconnu pour son intégrité sans failles et sa probité est l'objet d'un consensus rare de par ses pairs politiques , ses compagnons de route et le peuple tunisien dont il est issu et auquel il a voué sa vie .

Belhajamor Adnane - 07-01-2013 21:41

Il est bon et sain qu'un pays honore la mémoire de ceux et celles qui ont contribué à sa libération puis à la mise en place de ses bases d'Etat moderne , dans une période historique et un contexte régional qui n'étaient pas forcément propices à ces oeuvres et notamment à la seconde .Sans Béhi Ladgham comme bras droit , Bourguiba aurait certainement réagi autrement sur certains grands faits nationaux et sur certains actes en relation avec l'étranger et particulièrement avec le "Machrek arabe" .C'était un sage enclin à la modération et le refus de la réaction intempestive épidermique .Il n'en est pas néanmoins toute sa vie demeuré un homme de principe refusant tout esprit de clan et de régne régionaliste .Cent ans après sa naissance , il aurait été bien injuste que l'on ne commémore pas mais surtout que l'on ne se remémore pas .Les jeunes générations sont en droit de savoir mais elles sont aussi en devoir de connaitre ces pionniers du nationalisme .

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