Opinions - 18.12.2012

Démentons ensemble les pronostics des agences de rating !

La situation économique de mon pays m’inquiète. Les agences de rating sont là pour nous le rappeler, chiffres à l’appui.

 Nos experts, et ils sont nombreux, ne manquent pas de donner, à cette occasion, leurs commentaires aux médias, mais rien de plus. Les techniciens du Gouvernement ne semblent pas, apparemment, mesurer l’ampleur de la catastrophe qui nous attend et enfouissent leurs têtes dans le sable pour ne pas voir la réalité en face. Quant à l’opposition politique, elle ne cesse, à des fins électorales, de tirer à boulets rouges sur ce Gouvernement alors qu’il semble ne pas pouvoir faire mieux.

En partant du fait que nous sommes tous sur la même barque, je dis que si nous continuons tous à agir de la sorte, ce pauvre peuple va encore payer très cher la facture, alors qu’il a fondé de gros espoirs sur cette « révolution » qui ne lui a rien apporté, mis à part, il est vrai, et c’est très important, le droit à la liberté d’expression sous toutes ses formes malgré, certaines tentatives, vouées, certes, à l’échec, de musellement des médias.
Que devrions-nous faire pour sauver, ensemble, notre pays de la catastrophe économique qui pointe à l’horizon tout proche ?

Ce Gouvernement,qui est en place jusqu'aux prochaines élections pourrait, pour plus d’un d’entre nous, ne pas recueillir notre estime, mais nous sommes condamnés à le soutenir dans son action. L’intérêt national l’exige. Sans ce soutien franc, et malgré sa bonne volonté, il risque de continuer sur une voie sans issue, faute d’expérience.

Si ce Gouvernement, par orgueil, ou parce qu’il n’arrive pas à se libérer de la tutelle du parti principal dont il est issu, n’arrive pas à dire qu’il a besoin de l’aide de tous, tendons-lui quand même la main, je dirai même, forçons-lui la main pour qu’il accepte nos conseils.

A nos experts, de tous bords, qui connaissent sur le bout des doigts la situation économique, monétaire et financière du pays, je dis, cessez de parler chacun pour soi pour exhiber votre savoir ou, par acquit de conscience, vouloir vous prémunir des critiques qui vous seraient adressées demain, en cas de fiasco.

 Je vous invite à vous réunir tous, quelles que soient vos tendances et votre âge, autour d’une table, pour affiner vos chiffres, prendre contact avec l’UTICA et les autres organisations patronales pour établir un diagnostic qui colle au réel et proposer ensuite, d’une seule voix, au Gouvernement, par écrit et par voie de presse, les mesures concrètes qu’il y a lieu de prendre, sur tous les plans, pour que nos fondamentaux se rétablissent petit à petit, déficit budgétaire, réserves de changes, déficit de la balance des paiements, taux d’inflation, cours du dinar…
Il suffit  qu’un groupe restreint se forme pour que d’autres experts se joignent à lui. Montrez réellement et concrètement, encore une fois, votre amour et votre sacrifice pour votre pays et votre reconnaissance pour nos martyrs.

A nos partis politiques, je dis d’arrêter immédiatement leurs campagnes électorales prématurées qui nous assomment et de donner le temps à ce gouvernement de reprendre les choses en main.
 Réunissez-vous, quelle que soit vos tendances, et dressez pour ce Gouvernement la feuille de route politique réaliste que vous réclamez, séparément, à cor et à cri.

J’appelle la société civile et à sa tête l’UGTT, à presser ce Gouvernement à discuter et à accepter les feuilles de route économique et  politique qui lui seront proposées  et qui devront nous conduire aux prochaines élections, sans trop de dégâts.

Avec ce soutien concret et sincère émanant  de l’élite et des forces vives du pays, le Gouvernement, mis ainsi devant ses responsabilités, finira par accepter cette collaboration sans arrières-pensées.

Nous aurons moins de grèves, moins de sit-in. Nous aurions la paix,  la stabilité et la sécurité. De nouveau l’investissement privé générateur d’emplois redémarrera. De nouveaux marchés pour nos produits seront trouvés en Afrique et ailleurs. Notre politique touristique réaménagée reprendra. Notre industrie redéployée emploiera davantage. Notre agriculture maitrisée s’orientera vers l’autosuffisance et l’exportation grâce surtout à une politique nouvelle et audacieuse  de l’énergie et de l’eau.

Ma confiance dans les élites tunisiennes et dans ce peuple m’autorisent à faire ce rêve.

Mokhtar el khlifi

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4 Commentaires
Les Commentaires
Jean Pierre Ryf - 18-12-2012 17:28

L'auteur de cet article est un rêveur complètement irréaliste. Il ne s'agit pas de se réunir autour d'une table et de dire "embrassons nous Folleville!" La violence que connaît le pays et qui mine l'économie. Quel investisseur serait assez fou pour s'engager dans ce pays ou la violence salafiste n'est suivi d'aucune réaction sérieuse? Or cette violence ne cessera pas parce que les islamistes ont tout simplement le projet de faire adopter aux tunisiens un autre mode de vie. Alors certes l'économie c'est très bien mais a condition que cette violence et ce projet soit clairement abandonné et ce n'est pas pour demain, hélas.

hafsa - 19-12-2012 08:38

je partage votre souhait que je ne qualifierais oas de rêve.Il s'agit juste de s'assagir un peu et de penser à l'intérêt du pays avant celui des partis et de croire que nous n'avons pas le droit de râter ce grand changement ;une aubaine qui ne nous a coûté et DIEU merci que qeulques vies HUMAINES et plusieurs blessures à côté de dégats matériels somme toutes acceptables par rapport à ce qui s'est passé chez nos voisins.Nos responsables politiques devraient adopter un profil adéquat à la situation actuelle;voire un profil bas pour calmer les esprits et de cesser "d'électrifier" une jeunesse suffisamment tendue et divisée

khlifi - 20-12-2012 11:16

@jean Pierre Ryf.Cher monsieur, je sais que je rêve mais les yeux ouverts.Plus d'un rêve est devenu réalité.Oui,Il est temps que les forces vives du pays se réunissent autour d'une table,pour dialoguer, car sans le dialogue les conflits ne pourront pas être résolus.Il faut une trêve pour faire redémarrer la machine économique qui s'est grippée et sans ce redemarrage les problémes ne feront que s'accentuer.Tous ensemble, nous pourrons, j'en suis certain, mettre fin à toute forme de violence et faire face aux menaces qu'El Quaida fait peser sur notre pays.Nous pourrons aussi neutraliser les pecheurs en eau trouble!

tounesnalbaya - 27-12-2012 11:26

Le meilleur pronostic est celui qui sort des urnes.

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