News - 15.07.2011

Hamouda Ben Slama et Cheikh Mourou: les Oui et les Non en explication de leur Appel

«Nous avons grandement hâte à mettre terme à l’aléatoire, fonder l’Etat sur la légitimité des urnes et éviter au gouvernement actuel la précarité qui le plombe!» Pour le Dr Hammouda Ben Slama, co-signataire d’un «Appel des Indépendants», «le gouvernement donne des signes de fragilisation, comme s’il devait sa légitimité aux Instances qu’il avait lui-même créées et qui ne sont d’ailleurs que consultatives. Il lui appartient de reprendre ses forces et de conduire le pays vers les élections, même si certains sont sceptiques sur leur tenue à l’échéance fixée. Le pays n’attend pas !»

« Cet appel, explique Radwane Masmoudi, président du CSID, à peine rentré de Washington et installé à Tunis, a été lancé à l’initiative d’un groupe de personnalités « indépendantes » qui ont constaté la prédominance du discours des partis, au dessus de celui d’une large masse non-encore engagée. Plus de 70% des Tunisiens ne se sont pas encore exprimés, et il convient de leur permettre de faire entendre leur voix, en attendant le choix des urnes. D’ores et déjà, précise-t-il, plus de 300 personnalités se sont jointes aux premiers signataires.»

Sollicité par les médias lors de la conférence de presse donnée vendredi matin à ce sujet, Cheikh Abdelfattah Mourou, précisant qu’il s’exprime en tant qu’indépendant,  estime que trois grands défis s’imposent actuellement à la Tunisie. Le peuple est-il capable de tisser de nouveaux liens fondés sur l’écoute de l’autre, le dialogue et la tolérance ? Sommes-nous en mesure de fonder une démocratie totale qui ne coupe pas le pays en deux camps : celui des démocrates et celui des autres sensibilités religieuses comme si elles n'étaient pas ancrées dans la démocratie ? Est-ce-que les Islamistes sont à même, en partant de leurs convictions et visions, d’établir des ponts avec les autres. Plus encore, sont-ils capables de se hisser au-delà des clivages et de rallier les autres membres de leurs mouvements à cette ouverture ?

En clair, pour Cheikh Mourou, et il le précisera plus tard, Ennahdha doit exprimer clairement sa position à l’égard de certains évènements qui marquent la scène tunisienne, instaurer un dialogue à la fois, interne profond avec ses adeptes, mais aussi avec toutes les autres sensibilités de la mouvance islamique, afin de bannir la violence, rapprocher les points de vue et œuvrer à la réussite des élections.

Un appel qui s'impose

Quinze signataires dont Ben Slama, Mourou, Jourchi, Temimi, Mekni, Masmoudi, Ben Younès, et autres personnalités, avaient, dans un appel lancé cette semaine, marqué leur attachement à l’échéance du 23 octobre, appelé les hautes instances à surseoir à l’examen des décisions cruciales, reconnu le droit à l’éligibilité sans exclusive, sauf pour une minorité qui a assuré de hautes fonctions aux gouvernement et au RCD durant les 10 dernières années, considéré que les questions de l’identité et de la religion sont déjà tranchées, réclamé le renforcement des hautes instances dans un souci de plus grande représentativité et estimé nécessaire l’octroi de la présidence des commissions électorales régionales à un magistrat et  la supervision des élections par les représentants de l’ONU et de parties internationales, en plus de la société civile tunisienne et des huissiers notaires.

Aussi, les signataires de l’appel invitent à faire sortir le pays de l’atmosphère de l’état provisoire qui prédomine et d’instaurer au plus vite possible, dès le lendemain des élections, des organes de l’Etat, dans un délai n’excédant pas le 25 juillet 2012. Pour ce qui est des médias, ils ne cachent pas leur inquiétude quant au déséquilibre constaté, appelant les organes de presse à observer une neutralité à l’égard des différentes formations et de n’exclure aucune d’entre elles, en privilégiant l’éclairage et en évitant le sensationnel.

 

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11 Commentaires
Les Commentaires
patriote - 15-07-2011 16:34

Oui pour éclairer les positions de certains partis comme ennahdha pour ne pas la nommer.La mouvance islamique dans ce pays est hétéroclite et ennahdha ne veut pas trancher et reste dans le brouillard exprès ,question de clientélisme électoralistes. Pour ce qui est média: le chemin de l'apprentissage sera long ,mais il faut commencer et tout de suite: bien connaitre notre paysage politique naissant,demeurer à égal distance vis-à-vis de tous,commenter mais sans prendre partie...du journalisme professionnel quoi: trier le bon grain de l'ivraie Pour les élections ,on a assez de temps pour les réussir, peut être pas comme on voudrait mais ce n'est qu'un commencement. Enfin c'est une chance d'avoir à un moment clef de notre histoire, quelqu'un de la trempe de BCE,mais il faut le libérer le plus tôt possible car c'est harassant d'être seul capitaine ou presque sur le radeau tunisie à un moment où il s'attendait le moins.

Adnane BELHAJAMOR - 15-07-2011 22:10

Je suis vraiment désolé de voir le Dr Ben Slama dans une initiative à laquelle il n'apporte pas de crédibilité particulière , pour ne pas dire qu'il leste la position de ses co-signataires et en conséquence altère la portée de leur appel .Par souci de correction et par égard à l'âge de ce médecin généraliste , je me suffirai de cela pour le moment et m'abstiendrai d'évoquer ses multiples initiatives passées , qui s'inscrivaient dans une toute autre logique , bien antagonique à celle véhiculée par le contenu de cet appel .

mahfoudhi chedli - 16-07-2011 16:05

attention,ennahdha s'est exprimée pour le port de bikini en plage et pas contre la boisson d'alcool;alerte aux tunisiens,c'est un piège,tout ce qu'il veulent c'est le pouvoir.....le reste on verra

kamoun ibticem - 16-07-2011 17:55

Appel aux femmes Je suis en Algérie depuis une semaine , je travaille en tant que consultante pour un programme international.Je pense que je suis encore jeune même si j'ai vécu l'ère Bourguiba et les geoles de Ben Ali. Je suis les info de mon pays et les évènements qui s'y déroulent.Je peux vous dire vous les femmes avec votre silence et votre passiveté vous vivrez ce que la femme Algérienne a vécu pendant dix ans.Sortez de votre mutisme passif et répondez à ces nouveaux héros opportunistes que nous, nous tenons tout d'abord à notre sécurité et la stabilité de notre pays.BKS est le seul et dieu merci qu'il soit là pour nous sauver des griffes de tous ceux qui ont profité avant soit de l'ancien régime soit de la connivence de pays étrangers et on les connait tous.Soutenons BKS et notre armée et je leur dit à tous "ya baba waktech enwaliw chorfa, Khallou hatta imoutou awled el houma

Adnane BELHAJAMOR - 16-07-2011 20:35

Je suis vraiment désolé de voir le Dr Ben Slama dans une initiative à laquelle il n'apporte pas de crédibilité particulière , pour ne pas dire qu'il leste la position de ses co-signataires et en conséquence altère la portée de leur appel .Par souci de correction et par égard à l'âge de ce médecin généraliste , je me suffirai de cela pour le moment et m'abstiendrai d'évoquer ses multiples initiatives passées , qui s'inscrivaient dans une toute autre logique , bien antagonique à celle véhiculée par le contenu de cet appel .

Bibi - 16-07-2011 20:36

La Tunisie a besoin de son peuple pour reprendre son souffle, la division n’est pas dans l’intérêt du peuple, vous avez intérêt à ce que les parties s’unissent pour un seul objet qui est le sacrifice pour un décollage économique comme ont fait les Allemands et les Japonais après la deuxième guerre mondiale.

Slim ENNAIFER - 16-07-2011 21:52

La multiplicité des partis, et les "desseins" non clairs de certains, qui sont "montés" en selle sur la révolution, les "arrivistes", certains qui se voient déjà présidents (sic!) .... tout cela ne peut que nous réconforter par ce mouvement de libres indépendants - Les tunisiens qui n'ont pas encore affiché de "couleur", devraient lire le document lié à cet appel, et pourquoi pas adhérer au mouvement ?! ci après le lien: https://www.csidonline.org/petitionofindependentsintunisiajuly-10-2011

HAFFANI Fadhel - 16-07-2011 22:06

On ressent effectivement comme si, le gouvernement provisoire est entré dans une sorte de léthargie difficile de s'en sortir.Les membres du gouvernement font leur possible,il est vrai! mais cet effort n'est pas satisfaisant au vu du commun des mortels. Il est vrai, la tâche est difficile!Le 1er Ministre l'a reconnu dés le premier jour de son intronisation. Il l'a dit lui même que c'est un challenge et qu'il souhaite le gagner! apparament, BCE et son gouvernement ne convainquent pas! La stratégie qu'il s'est imposée n'est peut être pas adéquate pour une situation comme la notre et pour un pays comme la Tunisie de 2011, Tunisie post révolutionnaire où tous les coups sont permis! de l'intérieur comme de l'extérieur. Mr BCE en son temps - des années Bourguiba aurait eu certainement une aura beaucoup plus importante que celle d'aujourd'hui! Je pense qu'il y a certains réflexes, qui font sortir de vieux démons qui sont en chacun de nous et que dire de certaines pensées qui sont édictées par nos veux réflexes, et que ce n'est forcément pas les bonnes méthodes à appliquer:dans notre communication avec autrui par exemple

Rachid BARNAT - 17-07-2011 09:23

"Considéré que les questions de l’identité et de la religion sont déjà tranchées" : cette affirmation est totalement à revoir. L'acte fondateur républicain n'a pas à se prononcer sur l’identité arabo musulmane des tunisiens, ni sur l’orientation de la politique étrangère de la Tunisie, en lui fixant sa position vis à vis du sionisme et de la Palestine.

BARNAT Rachid - 17-07-2011 12:29

Le tort du Pr Yad Ben Achour, c'est d'avoir été démocrate en acceptant d'élargir le débat en intégrant les partis..... L'erreur elle est là, car Ennahdha veut imposer ses règles ! Il faut donc que le Pr Yad Ben Achour reste ferme sur les principes. Qu'il ne se laisse pas impressionner ou intimider par les extrémistes de tout bord : car à chaque reculade pour les satisfaire, c'est une défaite supplémentaire pour la démocratie. Courage monsieur le professeur.

douss - 18-07-2011 08:42

Toute utilisation de la religion en politique, ne peut que diviser la sociéét et la fragmenter, car les compréhensions et les interprétations sont multiples et diverses, et il n'y a pas de tolérence suffisante pour trouver un consensus.Laissons la religion de coté et parlons de démocratie, de liberté, de droits et devoirs , d'économie, de programmes de développement, etc

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