News - 27.07.2015

Sfax veut son port en eau profonde

Sfax veut son port en eau profonde

«Faire des choses pour les gens ,sans les gens, c’est les faire contre les gens «l’histoire de Sfax est intimement et fondamentalement  liée à sa mer (j’allais dire « sa mère»)


La création de SFAX à cet endroit semble en grande partie due à sa qualité de « port naturel », protégé par son immense « brise vague naturel»  que constitue l’archipel Kerkennah. Par la suite, le développement et l’essor de SFAX ,dans un environnement relativement hostile par ailleurs(pluviométrie inf à 300 mm /an) aura été lié en grande partie aux activités de son port (commerce et pêche ) et carrefour vers l’intérieur du pays et bien au-delà le port actuel date de 1886. Ce port a vu au cours de son histoire une série d’extensions, ponctuelles et conjoncturelles, mais jamais stratégiques !La dernière proposée, ne fait pas exception!


Le développement urbain, et l’absence de véritable vision stratégique à long terme, ont fait  que ce port est actuellement, entièrement enclavé au «centre ville», et que toute nouvelle extension ne pourrait être  que préjudiciable aux citoyens !Cette absence de vision stratégique pour Sfax est d’ailleurs une constante dans l’histoire des 30 ou 40 dernières années de la ville, et s'observe dans tous les domaines de développement, si l’on excepte quelques tentatives, citoyennes d’y remédier! Pour être clair: pour nous, le port de commerce actuel, a atteint ses limites, du moins dans ses berges nord et ouest Rappelons-le, adjacentes au centre ville et posant  d’énormes problèmes de circulation, (déjà chaotique), pour l’écoulement des marchandises! Et la seule solution raisonnable est la construction d’un NOUVEAU PORT en eau parfonde, à la dimension de la TUNISIE moderne et sa deuxième ville: SFAX! Hormis cela, même une extension, possible vers la rive sud, reste aléatoire et inappropriée! Outre son caractère bricoleur !D’ailleurs, personne n’est dupe, cette extension du port actuel, (budget 100 millions de dinars) n’a pas été dictée par les besoins de Sfax, mais bien par les insuffisances de Radès !Et en attendant la construction d’un nouveau port en eau profonde, «ailleurs»: pourquoi ???, dont le budget est là, SIX MILLIONS DE DIANRS, et non pas 100 mille Dinars!)


Les «vieux réflexes» de «diktats» et de «marginalisation, ont la peau dure, de même que la centralisation à outrance, en dépit d’une Constitution résolument orientée vers la décentralisation, et dont la moindre des choses serait que nos décideurs  de la capitale, commencent à s’imprégner de son esprit, pour être en symbiose avec les leitmotivs de la révolution …!


Cette marginalisation, d’abord involontaire, a pris des airs de marginalisation méthodique de Sfax sous l’ère Benali, ce qui a fait de la deuxième ville du pays, «le plus grand village du monde», tant l’infrastructure est dépassée tout-azimut et manque de vision stratégique à moyen et long terme!


Sfax est, par les chiffres , la région la plus marginalisée sous Ben Ali, et continue hélas à «bénéficier » du même traitement. Ceci a donné concernant la mer, une ville de 600 000 Habitants, et ayant un littoral de plus de 25 Km, dont la mer est entièrement hypothétique et hypothéquée!


C’est cette désinvolture caractérisée ,qui a cimenté  la société civile et l’a poussé  à s’organiser, s’unir pour constituer un Collectif visant à combler ce vide, et offrir à la ville, la région, le district, et même le pays, des visions citoyennes pour les questions de développement durable!


L’action :résurrection des plages de Sfax, quoiqu’ayant un air conjoncturel, n’en est pas moins une étape dans une longue stratégie de reprise de l’initiative en matière de développement durable, et plus particulièrement de la récupération de notre littoral spolié! Cette relation a été systématiquement brutalisée depuis 60 ans , par une série de décisions «centrales» ,  aberrantes et nocives! ( un chiffre : nous avons retiré des plages de Sfax , plus de trente milles tonnes de gravats et déchets de béton armé et de fer).


La dynamique de cette action «plages», a bénéficié d’un élan citoyen remarquable, symbolique, et fera date en tant que «première expérience de  Gestion citoyenne des affaires locales et régionales»
Hélas, cette dynamique, merveilleuse, qui a permis à des milliers d’habitants des quartiers défavorisées du centre ville, de jouir des plaisirs de la mer, après des décennies d’interdiction! Cette dynamique  a été bafouée, par des réflexes d’une autre époque, dont la décision d’extension du port, ou celle de l’éviction du PDG de  Taparura! tous les deux, sujets à très haute valeur symbolique  émotive, vu l’attachement des citoyens à la récupération de leur littoral, à l’instar de toutes les villes côtières!


Le futur PDG de Taparura ne semblant pas jouir d’un CV en symbiose avec l’étape future,  que nous sommes parfaitement aptes à définir! Sans parler de la «symbolique» de l’éviction et de sa chronologie!
 Il est probable que ceci explique cela, car chacun l’aura compris: la récupération de notre littoral «dérange» car elle ne s’arrête pas aux plages, mais concerne ce qu’il faudra désormais appeler l’ex-port de commerce, ou le futur Port de Croisières et de Plaisance !Et La disparition de toute trace de tissus industriel dans cette zone, qui rappelons le, se trouve en plein centre-ville, à 300 mètres de la Municipalité!!! Et du barrage de fer et d’usines rouilleuses insalubres inesthétiques et désuètes, qui prive  500 000 personnes de leur «promenade marine, et de leur Vieux-Port »: la médina Bab bhar, Bab jebli et les routes , ainsi que le Sfax futur (Taparura) sont coupés du littoral par des rails, qui étranglent le superbe vieux port ! La valeur esthétique, morale ainsi que économique exceptionnelle de ce site. La très belle avenue Hedi Chaker qui menait au port est «sans issue» Le reste est occupé par des usines horribles en plein centre ville (la municipalité est à 300 mètres de là).
D’ailleurs, la commission de préclassement de l’Unesco, a placé en priorité absolue , cette relation exceptionnelle, des composantes de la ville avec son littoral!


Cette vision, outre ses retombées écologiques et sur la qualité de vie (clairement inscrites comme un droit de l’homme dans notre Constitution) a aussi des retombées économiques positives indéniables, vu l’intérêt croissant pour la plaisance, et la situation stratégique de Sfax pour les plaisanciers qui se dirigent vers le sud!


Il faut rappeler aussi, que ce port de commerce, situé en plein centre ville, est hautement polluant par ses activités (comme l’embarquement en plein air, de dérivés de phosphate et de souffre) et indirectement par la nuée de camions géants et leur va-et-vient incessant, dans une circulation déjà chaotique, et devenue, une des principales sources de pollution, dans une ville déjà bien servie!
Méconnaissance ou mépris!!!? des décisions, prises «pour Sfax»  à des centaines de Km de là, sans se soucier de ce que veulent les citoyens ni même leurs représentants; cette attitude est anachronique, et inacceptable!


La société Civile de Sfax, le CSC SFAX se pose en interlocuteur à part entière, je dirais incontournable, dans les affaires de la région ! Dans l’intérêt de LA TUNISIE; de toute la TUNISIE! Car la marginalisation de SFAX a entrainé la faillite de tout le sud tunisien, le redressement de SFAX se fera en concertation avec la société civile et les élus de la région, dans une démarche nouvelle transparente et efficiente ! Rien ne sera fait désormais, sans l’approbation des premiers intéressés, LES CITOYENS!

 

Dr Anouar Abdelkafi
Collectif de la Société Civile de Sfax

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