News - 23.10.2011

Wided Bouchammaoui : Redonnez confiance aux hommes d'affaires en eux-mêmes et ils feront des miracles

Concilier gestion de crise au quotidien, avec son lot de sit-in à lever et de graves problèmes à résoudre immédiatement, d’un côté ; préparation minutieuse du congrès national devant marquer une totale refondation, de l’autre et, en plus, concours efficace à la relance économique et redéploiement après la création d’une nouvelle centrale patronale: Wided Bouchammaoui, présidente de l’Utica, ne perd pas le nord. Dans l’immédiat, consigne a été donnée à tous de contribuer, en toute priorité, au succès du scrutin du 23 octobre, laissant à chacun la liberté de se porter candidat, s’il le souhaite, sur la liste de son choix, mais recommandant fermement d’aller voter et d’y inciter les leurs.

Par le jeu des exclusions, l’ampleur de la crise, l’appréhension à l’égard de tout engagement politique, échaudés par la pression de l’ancien régime, les chefs d’entreprise ne sont pas nombreux à se porter candidats. « Mais, souligne-t-elle, ils ne doivent pas se soustraire au débat. C’est là un acte fondateur auquel nous devons prendre part activement, non seulement parce que nous avons des intérêts spécifiques à défendre, mais aussi et surtout parce qu’il y va de notre avenir».

Au quotidien, le combat que mène l’Utica est celui d’endiguer l’insécurité, hâter les indemnisations, rouvrir les entreprises, rassurer les investisseurs étrangers ; bref, relancer la machine, l’objectif étant de sécuriser les emplois et d’en créer de nouveaux. « Les hommes d’affaires n’attendent que ça, affirme Wided Bouchammaoui. Rendez-leur confiance en eux-mêmes, garantissez-leur la sécurité, dans ce nouveau climat de liberté, de bonne gouvernance et de saine concurrence, et ils seront capables de miracles! Il ne faut pas que les mauvais éclaboussent les bons et nous devons tous oeuvrer, par tous les moyens, en faveur d’une grande réconciliation et d’une forte mobilisation pour la relance de l’économie».

Convergence et non concurrence

Quant à la régénération de l’organisation, Wided Bouchammaoui y voit plus qu’un impératif, un acte salutaire. «Héritière d’une longue histoire avec au départ une contribution substantielle au mouvement national, l’Utica, il faut le reconnaître, jouit à l’international, d’une forte notoriété et d’une grande estime. Longtemps bridée cependant, elle se doit aujourd’hui de réussir le pari de sa conversion, dans le prolongement direct de la révolution et à la faveur d’élections libres, transparentes et représentatives. C’est ce qui nous donnera du sang neuf et beaucoup plus de poids et d’efficience. Vous savez, il y a des lacunes qui sont en fait propres à toutes les organisations : nous n’avons pas eu suffisamment le temps de nous en apercevoir, de les voir de près, de nous occuper de nos équipes, mais nous devons nous rattraper».

C’est cet objectif qui l’avait emporté en elle ce fameux 19 mars 2011, lorsqu’elle était arrivée au conseil national tenu dans une atmosphère en pleine effervescence. Sa démission du bureau exécutif était rédigée, mais dans la tête, elle avait une idée simple pouvant offrir une sortie de crise : former un comité national de transition, groupant des représentants des fédérations, des régions et des autres parties concernées, avec pour objectif de relancer l’Utica et de préparer un congrès démocratique. Sa proposition adoptée, elle ne pouvait plus se dérober à la conduite de ce comité, même si cela devait accaparer tout son temps et la priver de gérer ses propres entreprises. Aujourd’hui, serait-elle candidate à la présidence de l’Utica, lors du prochain congrès ? «Honnêtement, je n’y ai pas pensé du tout et ce n’est pas ma priorité. De toute mon énergie, je m’emploie, ainsi que mes collègues, à relever ce grand défi qui pèse sur les entreprises. Heureusement que le gouvernement prête de plus en plus attention à nos préoccupations. Le respect de la loi, par tous et pour tous, est fondamental. Nous ne défendrons pas ceux qui sous-payent leurs salariés ou se soustraient aux impôts ou, encore, enfreignent la légalité, comme nous ne pouvons pas accepter que la loi ne soit pas appliquée».

Que pense-t-elle de la création d’une deuxième centrale patronale, Conect, fondée par un ancien dirigeant de l’Utica, Tarek Chérif ? «C’est bien le fruit de la démocratie ! Je suis, de nature, pour le pluralisme. Ce n’est pas de la concurrence, c’est de la saine émulation qui ne peut que renforcer notre action. J’espère, surtout, que nos intérêts et nos efforts convergent tous, dans un esprit de grand fair play, au profit de l’économie et de la Tunisie. Je ne dirais pas que le meilleur gagne, mais, plutôt, que tous nous y gagnions, et qu’en définitive, la Tunisie et les Tunisiens en soient les grands bénéficiaires».
 

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2 Commentaires
Les Commentaires
aziza MAJDOUBI ELLOUZE - 24-10-2011 06:06

chère Wided vous avez notre soutien

Bibi - 24-10-2011 20:53

C'est bien le rôle de l'UTICA d'assurer cette confiance objectivement.

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