News - 25.02.2011

Sondage d'opinion : Angoisse, peur, joie et allégresse, les Tunisiens sont optimistes quand même

La majorité des Tunisiens (84%), se déclarent optimistes quant à l’avenir du pays, avec un taux de confiance élevé (70%) et de fortes attentes de plus de libertés, de croissance et de dynamisme. C’est ce que révèle un sondage d’opinion réalisé par Mediascan durant la semaine du 11 au 17 février, auprès d’un échantillon de 775 individus âgés de 12 ans et plus, sur l’ensemble du territoire. Les pessimistes (16%) craignent surtout la déstabilisation de la sécurité (46%), la déstabilisation politique (28%), la vision floue (19%) et le prolongement de l’ancien régime (11%)/

La sécurité vient au premier rang tant des espoirs (42%) que des craintes (47%). Des élections loyales représentent la priorité pour 61% mais préoccupent aussi 37% de la population enquêtée. La notoriété des partis politiques, hors RCD, affiche des scores très bas, en confirmation de l’enquête menée récemment par Prodata. Pour 35% des Tunisiens, aucune formation politique n’est connue. Le mouvement Ennahdha vient cependant au premier rang avec 51%, suivi, par le Parti Communiste ouvrier de Tunisie, mais à 23% à égalité avec le Parti des Verts, puis le PDP (22%), alors le parti Ettajdid n’est qu’à 16%.

Pour les Tunisiens, la crise est d’abord sociale, puis économique et politique. En effet, 60% la considèrent d’abord sociale, exigeant une diminution de la pauvreté (21%), l’équité entre les régions (16%), la sécurité des citoyens (12%) et la solidarité de la population (11%)
Pour ceux qui pensent que la crise est essentiellement économique, l’absorption du chômage constitue le premier impératif (33%), l’accroissement de l’investissement notamment dans les régions intérieures recueille 14% des opinions.

Quant aux priorités politiques, elles consistent essentiellement à la liberté d’expression (15%), un régime indépendant du RCD (12%), la sécurité des Tunisiens (10%), la refonte de la constitution (7%) et le pluralisme politique (5%).

Quelles sont les actions prioritaires que doivent entreprendre les citoyens : la solidarité vient en toute première position (23%), la reprise de la vie normale (14%), travailler plus (14%), être patient (10%), arrêter les grèves (10%) et défendre le patrimoine (9%).

Pour ce qui est des centres d’intérêts favoris, la télévision est au premier rang pour 58% des enquêtés, suivie par l’internet (43%), la presse et la lecture (20%), la politique (20%) et la radio (11%).
L’exposition aux médias place la télévision en pôle position (98%), ensuite l’internet (63%), la radio est en troisième rang (51%) suivie par la presse (39%). Les Tunisiens font cependant,  encore plus confiance aux médias étrangers (Al Jazeera et France 24) qu’aux médias locaux.
Quant à internet, c’est naturellement facebbok qui accapare l’intérêt (61%), suivi de twitter (14%), youtube (10%) et Al Jazeera live (10%).

Présentant ces résultats, Hana Cherif qui dirige Mediascan, forte d’une longue expérience en Amérique du Nord où elle avait fait ses études, mais aussi en Tunisie et de l’expertise de Créargie au Maroc , souligne que cette enquête a été sciemment programmée presqu’un mois après la chute de l’ancien régime, pour laisser passer l’aspect purement émotionnel, et concentrée sur une semaine seulement tant l’actualité est accélérée et les opinions en mutations. S’agissant d’une première mesure, il va falloir attendre son prolongement dans la durée pour pouvoir l’apprécier en profondeur sur la base des comparatifs à prendre en considération. Elle n’en offre pas moins des indicateurs significatifs qui méritent attention.

Maintenant que les sondages d’opinion se libèrent de toute autorisation préalables et s’affranchisses de la manipulation de leurs interprétations, l’appel à l’étalonnage des méthodologies, à travers un système d’autorégulation, ne peut qu’être réitéré avec insistance. Deux instituts de recherche, Prodata et Mediascan viennent de franchir le pas sur cette voie avec éthique et professionnalisme. D’autres doivent s’y mettre. Il appartiendra désormais aux partis politiques et à la société civile de convenir avec les spécialistes et les médias des conditions communes d’organisation, d’administration, de dépouillement et de traitement des études d’opinions ainsi que de la médiatisation de leurs résultats.

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