Vient de paraître : Anouar Moalla en « Témoin libre d’une époque » (Album photos)
Record de durée d’une rencontre de présentation – dédicace d’un livre. Il aura fallu pas moins de deux heures pour suivre Donia Chaouch en talk-show avec Anouar Moalla à l’occasion de la parution de son livre « Témoin libre d’une époque ». Journaliste, communicateur, expert dans de nombreux pays arabes et africains, il a vécu tant de moments exceptionnels, côtoyé de nombreux acteurs de la vie politique tunisienne, et milité au sein de multiples associations et mouvements. Ses « Mémoires d’un observateur indépendants », ne peuvent être qu’intéressants à lire.
Pour célébrer leur publication, des amis, parents et anciens collègues étaient venus nombreux vendredi après-midi à la librairie Al Kitab Mutuelleville.
L’ancien ministre des Transports et des Affaires sociales (dont Anouar avait été l’attaché de presse), Faiza Kéfi, ancienne ministre de l’Environnement, le Dr Mohamed Ridha Kamoun, co-fondateur de l’association tunisienne de lutte contre les MST et le SIDA, Sarra Moalla, ancienne inspectrice de mathématiques, Leila Hjaiej, Habib Allègue, Mohamed Kilani, Chadia Mhirsi, Sonia Torkhani, Maher Kamoun…
Pour l’avoir côtoyé depuis plus de 45 ans, Donia Chaouch connaît tout ou presque du parcours d’Anouar Moalla. Elle fera alors une lecture avertie de son livre, s’arrêtant à certains passages pour lui poser des questions, le relancer, et évoquer des souvenirs. Anouar, la mémoire très vive et le verbe en verve, retrouvera immédiatement son don pour l’animation et interpellera les présents.
Ahmed Smaoui déclenchera un fou-rire. « J’avais une haine profonde pour les barbus, lancera-t-il d’emblée. C’était pour moi, devant envisager de prendre Anouar comme attaché de presse, un handicap majeur. Je découvrirai rapidement toutes ses qualités et compris que son apport dépasse de loin celui d’attaché de presse. Il était au cœur du travail du cabinet et du ministère. Aux Affaires sociales, il fallait avoir l’adhésion du public. Il y réussissait malgré sa barbe. Indépendamment du professionnel, c’est l’homme que j’apprécie davantage en lui. »
Le Dr Mohamed Ridha Kamoun, son beau-frère, enchainera avec humour. « Un beau jour, on sonne à la porte. J’ouvre, et c’est Anouar qui arrive emmenant avec lui le célèbre chanteur-compositeur égyptien Cheikh Imam. Une belle soirée commençe… »
Anouar Moalla évoque son père Si Taoufik, « unique lecteur du Canard enchaîné à Sfax », témoignera un présent, son oncle Mohamed Moalla, un destourien archéo, opposé à Bourguiba, et sa fille Fatma Moalla, première tunisienne à obtenir un doctorat en mathématiques, Néziha Rejiba et Zouheir Yayaoui, militants inlassables contre la dictature contre Ben Ali. Il cite l’acharnement de l’oppression contre son fils Taieb, contraint à l’exil, privé de passeport et empêché de rentrer en Tunisie pendant neuf ans, et aussi contre sa femme, Hager, alors délogée de sa fonction de directrice de foyer universitaire …
A son habitude, Anouar se laisse aller dans la conversation, Donia l’y encourage et les présents interagissent. Pas un seul exemplaire ne restera à Al Kitab, en attendant le réassort. La discussion se poursuivra pendant la dédicace…
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