News - 17.09.2025

Elyes Ghariani - La solution à deux États: clé de la justice pour les Palestiniens et de la stabilité régionale

Elyes Ghariani - La solution à deux États: clé de la justice pour les Palestiniens et de la stabilité régionale

Le pari de la paix: une urgence géopolitique

Au Proche-Orient, le cycle infernal de la violence semble ne jamais vouloir s’achever. À Gaza, la catastrophe humanitaire s’aggrave de jour en jour tandis que la voie diplomatique paraît s’enliser dans une impasse totale. Les bombardements incessants, la destruction méthodique des infrastructures vitales et le désespoir croissant d’une population assiégée dressent le tableau d’une tragédie sans fin. Pourtant, le 11 septembre 2025, l’adoption par l’Assemblée Générale de l’ONU de la Déclaration de New York a ravivé une lueur d’espoir. Ce texte, soutenu par une majorité écrasante d’États, constitue une tentative audacieuse de relancer la solution à deux États, considérée par beaucoup comme la dernière chance d’écrire un nouveau chapitre pour la région.

Dans ce contexte, le respect des droits fondamentaux du peuple palestinien apparaît non seulement comme une exigence morale, mais comme un impératif stratégique. La reconnaissance d’un État palestinien viable, souverain et digne n’est pas une simple revendication : elle est la condition sine qua non pour briser la spirale de la violence et instaurer une paix durable.

Le socle juridique: le droit international bafoué

Depuis plus d’un demi-siècle, la cause palestinienne repose sur un socle juridique incontestable: celui du droit international. Les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, notamment la résolution 242 de 1967, exigent le retrait israélien des territoires occupés et consacrent le droit inaliénable du peuple palestinien à l’autodétermination. À cela s’ajoutent les Conventions de Genève, qui protègent la population civile contre l’occupation, les transferts forcés et les atteintes à la dignité humaine.

Pourtant, ces textes restent lettre morte. L’inaction face à leur violation répétée a transformé ce cadre juridique en simple déclaration d’intention. Cette incapacité à faire respecter le droit international a érodé la confiance des peuples de la région dans le système multilatéral, perçu comme impuissant ou complice face à la politique israélienne d’occupation et de colonisation.

La réalité sur le terrain: colonisation, siège et tragédie humanitaire

À Gaza, deux millions d’habitants vivent dans une enclave hermétiquement bouclée.

Les frappes israéliennes ciblent hôpitaux, réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement, condamnant la population à un effondrement total de ses conditions de vie. Chaque bombardement laisse derrière lui des centaines de victimes, souvent des enfants, et un tissu social toujours plus déchiré.

Cette stratégie de siège vise à vider Gaza de sa population, par la mort ou par l’exil forcé, afin de rendre possible une annexion progressive d’un territoire dépeuplé. Une telle politique, dénoncée par la Cour Pénale Internationale et la Cour Internationale de Justice, s’apparente à une entreprise de purification ethnique et d’épuration démographique. Elle contrevient frontalement aux principes les plus élémentaires du droit international et constitue un défi direct lancé à la conscience universelle.

L’inaction internationale: un prix intolérable

Face à cette situation, la communauté internationale a trop souvent choisi la facilité : des déclarations de principe, sans sanctions, ni suivi. Le soutien inconditionnel des États-Unis à Israël, bloquant systématiquement toute résolution contraignante au Conseil de Sécurité, a vidé de sa substance le processus de paix. L’Union européenne, divisée, peine à exercer une influence crédible. Ce vide diplomatique a permis à la colonisation de se poursuivre et au désespoir palestinien de s’enraciner.

Cette absence d’action n’est pas neutre. Elle alimente la radicalisation, nourrit l’instabilité régionale et rend toujours plus lointaine la perspective d’un règlement pacifique. Chaque jour de silence de la communauté internationale coûte des vies humaines et affaiblit un peu plus l’ordre international fondé sur le droit.

La Déclaration de New York: un jalon diplomatique fragile mais porteur d’espoir

Adoptée par 142 pays, la Déclaration de New York trace une feuille de route claire. Elle exige un cessez-le-feu immédiat et durable, condition préalable à toute avancée politique.

Elle appelle au désarmement du Hamas, à son exclusion de la gouvernance, et à la remise de l’administration de Gaza à l’Autorité palestinienne, étape indispensable à la réunification politique palestinienne. Elle prévoit également le déploiement d’une mission des Nations unies pour protéger les civils, surveiller le cessez-le-feu et garantir la sécurité.

Si ce texte n’a pas de caractère contraignant, il n’en demeure pas moins un signal fort : le principe de la solution à deux États reste au cœur du consensus international. Il rappelle que la paix ne peut être obtenue que dans le cadre du droit, et non par la force. Mais son efficacité dépendra de la volonté politique réelle des grandes puissances et de leur capacité à transformer ces engagements en actes concrets.

Pourquoi la solution à deux États demeure l’option la plus réaliste

La reconnaissance pleine et entière des droits du peuple palestinien passe par l’établissement d’un État souverain, basé sur les frontières de 1967. Cet État doit offrir à ses citoyens des droits civils et politiques respectés, leur permettant de vivre enfin dans la dignité. La doctrine israélienne affirmant que la Terre d’Israël est réservée exclusivement au peuple juif nie toute légitimité politique aux Palestiniens et rend impossible toute paix durable.

L’alternative à deux États est porteuse de dangers : l’instauration d’un régime d’apartheid institutionnalisé, l’expulsion massive des Palestiniens, ou la radicalisation accrue des mouvements armés. L’idée d’un État unique démocratique, séduisante en théorie, est irréaliste dans le contexte actuel de divisions ethniques et religieuses. La solution à deux États, bien que difficile à mettre en œuvre, reste la seule voie pragmatique, conforme au droit international et capable d’éviter l’embrasement généralisé.

Les obstacles à surmonter

Le premier obstacle est la colonisation israélienne, qui morcelle la Cisjordanie et compromet la viabilité territoriale d’un futur État palestinien. Son arrêt immédiat est indispensable pour recréer la confiance.

Le second obstacle est interne au camp palestinien: la division entre l’Autorité nationale palestinienne en Cisjordanie et le Hamas à Gaza. Une gouvernance unifiée, légitime et représentative est une condition sine qua non de toute négociation crédible.

Enfin, le rôle des puissances extérieures reste déterminant. Les États-Unis doivent rompre avec leur parti pris traditionnel et adopter une position équilibrée. L’Union Européenne, de son côté, doit dépasser ses hésitations pour assumer pleinement ses responsabilités stratégiques. La mobilisation collective de la communauté internationale, sous l’égide de l’ONU, est indispensable pour garantir la crédibilité du processus.

Conclusion: un impératif géopolitique et moral

La reconnaissance des droits fondamentaux des Palestiniens et la création d’un État souverain ne sont pas de simples exigences morales. Elles constituent un impératif géopolitique majeur pour la stabilité du Proche-Orient et, au-delà, pour l’équilibre mondial.

La solution à deux États, réaffirmée par la Déclaration de New York, reste la seule voie réaliste pour rompre le cycle de la violence et instaurer une coexistence pacifique entre deux peuples.

Son succès dépendra d’une mobilisation sincère, d’une volonté politique ferme et de pressions concrètes exercées sur toutes les parties.

L’histoire a montré que les demi-mesures et les illusions diplomatiques ne mènent qu’au blocage et au désespoir. L’heure est venue de traduire en actes le consensus affiché à l’ONU. La paix n’est pas une option lointaine : c’est une nécessité urgente, dictée par la dignité, la justice et le droit.

Seule une détermination collective peut offrir au peuple palestinien ce qui lui revient de droit : vivre libre, sur sa terre, dans un État souverain reconnu par tous. C’est sur ce socle, et sur lui seul, qu’une ère nouvelle de coexistence et de stabilité pourra enfin voir le jour au Proche-Orient.

Elyes Ghariani
 

 

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