News - 09.08.2023

Pristini School of AI: une voie d’excellence

Pristini School of AI: une voie d’excellence

Une école de haut niveau dédiée à l’intelligence artificielle (AI): Mohamed Jaoua et Naceur Ammar y apportent expertise et engagement. Après un long compagnonnage initié avec le pôle d’excellence scientifique de l’Ipest et de l’École polytechnique de Tunisie, puis le Lamsin et enfin Esprit et Esprit School of Business, les voilà de nouveau réunis pour un projet également ambitieux, celui de Pristini School of AI.
Interview à deux voix.

Pourquoi cette école?

Naceur Ammar: Le monde connaît actuellement des transformations profondes impactant tous les domaines: économique, social, environnemental, énergétique, etc. Ces transformations sont accélérées par la 4e, voire la 5e révolution industrielle en cours et la convergence des NBIC (les nanotechnologies, les biotechnologies, les technologies de l’information et les sciences cognitives). Aussi, le débat est-il ravivé autour de l’impact de la robotisation et de l’intelligence artificielle sur l’emploi. Bien que la problématique de l’emploi derrière chaque révolution technologique soit ancienne, ce qui est nouveau dans le débat actuel est le fait que, d’une part, des métiers vont disparaître, d’autres vont être transformés, et d’autres encore vont être créés, et que cela va toucher aussi bien les emplois non qualifiés (cols bleus) que les emplois qualifiés (cols blancs) d’autre part. D’aucuns s’accordent à dire que 80% des métiers ne sont pas connus à l’horizon 2030-2040. Pour preuve, les emplois les plus prisés dans le réseau LinkedIn autour de la data et du numérique et qui se chiffrent en dizaines de millions n’existaient pas dix ans auparavant. Face à cet environnement qualifié de volatil, incertain, complexe et ambigu (VUCA en anglais), la seule réponse est de former les générations actuelles et futures et de les doter surtout des compétences scientifiques, techniques et humaines pour faire face aux défis du XXIe siècle.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce projet?

Mohamed Jaoua: L’intelligence artificielle bien sûr, dont on n’a plus besoin de souligner aujourd’hui, après la tornade de Chat GPT, l’importance cruciale. Une partie de la jeunesse tunisienne peut en revanche se trouver démunie pour acquérir les compétences qui en relèvent, celles-ci étant principalement basées sur des outils mathématiques. Il faut en effet souligner que 6% seulement des candidats au Bac de cette année avaient choisi l’option Maths. Nous avons quant à nous choisi de ne pas céder à l’accablement et de relever le défi. Nous enseignons les maths autrement pour les rendre accessibles à la grande masse de nos bacheliers, y compris ceux d’économie et gestion. Nous nous aidons pour cela de tous les outils pédagogiques les plus actuels, de la pédagogie active de projets aux plateformes d’enseignement.  Pour appuyer ceux de leurs enseignants, nos étudiants ont ainsi accès aux cours des meilleures universités du monde, et à la possibilité d’y obtenir des certifications. Notre objectif ultime est de mettre l’IA et la science des données, qui impactent désormais tous les métiers sans exception, à la portée de tous. Car leur maîtrise généralisée, à des degrés certes divers selon les besoins de chacun, est indispensable à l’insertion de notre pays dans l’économie de demain.

Nos entreprises sont-elles préparées à cette révolution?

Naceur Ammar: Elles n’ont pas le choix. En effet, est fini le temps du rattrapage industriel et de la compétitivité tirée par le coût de la main-d’œuvre. Un nouveau paradigme ou modèle économique des systèmes productifs est en train de voir le jour, synonyme d’agilité, de personnalisation, de digitalisation de tous les processus, et de proximité des marchés. Ce modèle a comme vertu de ne pas avoir de barrières à l’investissement, le capital intégrant de plus en plus la dimension smart en relation avec la data et l’IA, rendant ce faisant le retour sur investissement quasiment insensible aux volumes et aux économies d’échelle. La clé reste bien entendu le capital humain qu’il va falloir former tout au long de la vie pour l’adapter à un environnement en perpétuelle mutation. De ce fait, les entreprises sont désormais dans l’obligation de repenser les partenariats avec le monde académique et de sortir de la logique adéquationniste formation-emploi synonyme de partage des rôles entre l’école et l’entreprise.

C’est pour ces raison que Pristini School of AI considère les entreprises comme des partenaires stratégiques de premier plan dans la mise en œuvre de ses programmes. Des entreprises et des start-up emblématiques dans le numérique au double plan national et international (Vermeg, Talan, Instadeep, Capgemini, Wipro, Vneuron, etc.) sont ainsi présentes aux côtés de personnalités du monde académique dans l’Advisory Board de Pristini pour donner le cap de l’évolution des marchés et des besoins en compétences. Par ailleurs, les partenariats conclus avec les entreprises couvrent toutes les missions de l’école, de formation initiale, de formation continue ou «exécutive», de R&D et d’innovation et se traduisent concrètement par de nombreuses actions: offre de stages, formations en alternance, formations certifiantes, projets collaboratifs de R&D, hackathons, forums, conférences métier, etc.

Quel est la reconnaissance des diplômes Pristini, notamment à l’international?

Mohamed Jaoua: Notre première reconnaissance est celle du ministère de l’Enseignement supérieur, qui nous a habilités à délivrer les deux licences et les trois masters que nous lui avons soumis. Ensuite, il y a la reconnaissance de nos partenaires internationaux, qui délivrent à nos étudiants leurs propres diplômes – en plus du nôtre - dans le cadre des accords de partenariat que nous avons conclus avec eux.

Aujourd’hui, une année seulement après notre démarrage, cette possibilité est offerte à tous nos étudiants qui le souhaitent, sans même qu’ils aient à quitter le pays. Le double diplôme constitue à cet égard une reconnaissance supplémentaire et une précieuse clé pour d’éventuelles carrières internationales. Parce qu’elles sont des références universellement connues, les certifications apportent aussi une touche supplémentaire, sorte de «cerise sur les gâteau» en quelque sorte, à la reconnaissance internationale des formations que reçoivent nos étudiants à Pristini. Mais le dernier mot en la matière reste celui des entreprises qui, en accueillant nos étudiants en stage, en les accompagnant déjà dans leur formation en alternance, et en les recrutant demain une fois leur diplôme acquis, valident in fine les formations et tranchent le débat. 

Mohamed Jaoua

Mohamed Jaoua a obtenu son doctorat d’État ès sciences mathématiques à l’Université Pierre et Marie Curie en 1983. Il a été chercheur à l’Inria et à l’École polytechnique de 1975 à 1983, avant de rejoindre l’Enit en qualité de professeur. Fondateur et directeur de 1991 à 1995 du pôle d’excellence scientifique (Ipest et École polytechnique de Tunisie), il regagne ensuite l’Enit où il fonde le Lamsin, premier et principal laboratoire tunisien de recherche en mathématiques appliquées, qui abritera de 2002 à 2008 la Chaire Unesco «Mathématiques et développement» dont Mohamed Jaoua est titulaire. Il rejoint ensuite l’Université Nice Sophia Antipolis au sein de laquelle il participe à la création de son école d’ingénieurs, Polytech’Nice-Sophia. Détaché en 2010 auprès de l’Université française d’Egypte, il en assure la vice-présidence de 2012 à 2015. Puis, de retour en Tunisie en 2015, au sein d’Esprit dont il a été l’un des trois fondateurs en 2003, il fonde Esprit School of Business et la dirige jusqu’en 2021. En 2022, il rejoint l’Advisory Board et le Board of Directors de Pristini Knowledge Group, avant d’être nommé directeur de Pristini School of AIen juin 2023.

Mohamed Jaoua a présidé le Cimpa (Centre international de mathématiques pures et appliquées) de 2000 à 2004. Il est depuis 2022 vice-président Maghreb de l’African Society for Data Sciences. Il est chevalier de l’Ordre des Palmes Académiques (France) et de l’Ordre du Mérite Educatif (Tunisie).

Mohamed Naceur Ammar

Après des études en classes préparatoires au Lycée Louis-le-Grand à Paris, il a obtenu le diplôme d’ingénieur de l’École polytechnique (1980) et de l’École des mines Paris Tech (1982), et le doctorat (PhD) de l’École des mines Paris Tech en génie des procédés (1986). Il entame sa carrière en France en tant que maître-assistant associé à l’École des mines Paris Tech et à l’École nationale supérieure de techniques avancées Paris.

De retour en Tunisie en 1987, il a été tour à tour maître-assistant à l’Académie militaire, maître de conférences et directeur des études de l’Institut préparatoire aux études scientifiques et techniques (Ipest), membre de la commission de création de l’École polytechnique de Tunisie, professeur et directeur-fondateur de l’École supérieure des communications(Sup’Com Tunis), ministre des Technologies de la communication en 2010. Il est cofondateur de l’École supérieure privée d’ingénierie et de technologies(Esprit) dont il a présidé le conseil d’administration jusqu’à l’année 2021. Depuis 2022, il est membre du conseil d’administration de Pristini Knowledge Group et chairman de l’Advisory Board de Pristini School of AI.

Il est par ailleurs membre de plusieurs conseils d’administration d’entreprises et de commissions au ministère de l’Enseignement supérieur, mentor dans le cadre du programme Lead Campus lancé par Sciences Po Paris en 2017 et géré par HEC Paris depuis 2019, pour la formation des leaders de demain en Afrique, et expert international auprès de la Commission des titres d’ingénieur (CTI).

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