News - 12.02.2018

Hidoud : Kelibia in mind

Hidoud : Kelibia in mind

Il est de retour, l’artiste-peintre. A 74 ans, Abdelmajid Jenhani (alias Hidoud) investit les cimaises de la Galerie Saladin, un check-point d’art à l’escalade ou à la descente du mont Sidi Bou Said (banlieue nord de la capitale).

Suite à une formation  diplomate à l’Ecole des Beaux arts de Tunis dans les années  60, le jeune artiste trempe sa mélasse dans  la gravure sur bois et la noblesse de la céramique. Serein et non moins  tourmenté par le mystérieux silence de la nuit et la grandeur de l’espace, il prit la mer. A l’époque, sans visa.!

De Kelibia, son bourg natal, les vagues de la méditerranée l’embarquent dans des pérégrinations et des rencontres inédites. Logé à l’enseigne de la solitude et l’ivresse existentielle, il entretient son métier-art en fuyant la médiocrité  d’alors. Mais, tout flux se répand par reflux.

L’éloignement physique n’a pas altéré  la mémoire  visuelle de l’eternel enfant. Mêmement pour  la lumière, arc en ciel de la Tunisie et les rives écumantes et plurielles du grand Bleu. Dans ses créations, Il insiste –pourtant- à privilégier l’ombre à la lumière chatoyante, un kitsch de la nature..et à pointer  les  détails de silhouettes féminines happées dans l’alvéole d’une cigarette fumée à la hâte  Atmosphère de la rue de Lapp à Paris (une réplique de la rue Abdallah La paille à Tunis). Quelle barbouille!

Valeur sûre de la scène internationale des arts plastiques, Hidoud s’affirme. Moult consécrations. Il semble réfractaire, toutefois, au format  d’une technique réductrice (hard-edge) des formes et des tons. Ses palettes transposent  les clairsemés. En dépit de la différence d’âge  et de la géographie, l’observateur y décèle  des relents du  style aéro-aquatique du  tachiste  californien, Sam Francis (1923-1994).
Cependant, Hidoud plonge plus loin. Timide démiurge, il a l’humilité de masquer la souffrance. Il questionne ses œuvres laissant la latitude au public pour percer le désir qui leur est associées. De l’instantané, l’artiste transforme l’acte de peindre tantôt en événement, tantôt  en idée. A travers ses créations, la condition d’homme  temporel l'accule  à s’interroger sur soi-même. A chacun sa méthode. L’expo sera visible et accessible  jusqu’au 25 février courant.

Habib Ofakhri
 

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